III. LES RESSOURCES VEGETALES
Les types de végétation varient selon des
facteurs climatiques (pluviométrie, températures) et certains
facteurs physiques (types de sol, relief) qui jouent un rôle
prépondérant dans la répartition des paysages.
La CR de Madina se trouve dans le domaine
phytogéographique sahélien caractérisé par une
savane et une steppe arbustive et arborée dominée par les
épineux. Ainsi, les ressources végétales se distinguent
dans trois biotopes diversifiés (carte 3) :
- sur les dunes sableuses du « Diéri », les
familles les mieux représentées de la steppe arborée sont
les mimosacées parmi lesquelles s'imposent : Acacia raddiana
(Thillouky), Acacia seyal (boulbi), Acacia
Sénégal (patouki), Acacia albida (thiassky) et
Acacia nilotica (Gawdé). D'autres espèces subsistent
comme les capparidacées dominés par : Calotropis procera
(bamwami), Maerua crassifolia (déguéwi) et
Boscia senegalensis (guidjilé). Nous notons des espèces
moins représentées comme : Fovia biolor (kélly),
Mitragina inermis (koyli), Euphorbia convolouloides
(éry).
Le tapis herbacé est caractérisé par les
graminées : Aristida mutabilis (selbéré),
Schoenefeldia gracilis, Brachiaria ramosa (paguiri),
- sur la zone de transition « Djéjégol
», nous relevons une forêt mixte très variée avec des
arbres tels que : Celtis integrifolia, Balatines aegyptica
(mourtodé), Tamarindus indica (diamoulé),
Faidherbia albida, des arbustes comme : Guiera senegalensis
(guéloki), Maytenus senegalensis et quelques
herbacées dont le vetiver (vetivera nigritana),
- dans la vallée humide (Walo) la
végétation herbacée est très clairsemée au
niveau des « fondé », alors que dans les « falo »,
la strate herbacée est très fournie et dominée par :
Tribubus terrestris (toupéré) et Ingofera
oblongifolia (balboré) qui apparaissent souvent en formation
exclusive de la disposition arbustive du Walo. Les cuvettes de
décantations sont colonisées par une steppe arbustive où
s'associent : Acacia nilotica et Brachiara ramosa (paguiri).
Les strates arborées plus représentatives sont : Ziziphus
mauritania (diabé) - Piliostigma reticulata - Acacia nilotica -
Tamarindus indica.
La communauté rurale ne possède pas de
forêt classée mais tous les villages enquêtés
disposent d'une forêt naturelle fortement dégradée parfois
largement dénudée surtout dans la zone Walo où l'espace
cultural s'étend. Toutefois, deux réserves individuelles sont
localisées
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à Barangol (réserve de Seydou Yobou Ba) et
à Saré-souki (réserve de Seydou Sy) dont les agents des
eaux et forêts ont encouragé l'initiative. Ces falos sont
interdits de la coupe.
Carte 3 : Occupation du sol par la
végétation dans la CR de Madina Ndiathbé
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Par ailleurs, trois espèces sont introduites par les
populations grâce aux activités de reboisement : Prosopis -
Azdirachta indica et Eucalyptus. De même que des plantes
hydrophiles sont observées telles que : «
kélélé mayo - jaljalbé - siouré et dubi rubi
».
La végétation de la communauté rurale
présente une physionomie fortement imprimée par l'homme à
travers ses activités agricoles, pastorales ou par d'autres
intérêts socio-économiques (bois de chauffe,
pharmacopée). Les ligneux sont à usage multiples et ils existent
un capital de savoirs non négligeable leur conférant une valeur
ajoutée dans l'économie du terroir.
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Au terme de cette partie, le capital naturel de la
communauté rurale de Madina Ndiathbé offre une diversité
des ressources naturelles : les ressources en eau (eau pluvial, de surface et
souterraine) influencent directement les ressources végétales
ainsi que les activités agricoles liées à des sols de
nature différentes (hollaldé, fondé, sols brun du
Diéri).
La question des ressources naturelles induit directement celle
des savoirs mis en valeur pour l'exploitation qu'en fait l'homme et donc de son
rapport avec le développement économique du terroir. Ces
ressources peuvent générer une croissance durable et
réduire la pauvreté d'où la nécessité
d'étudier l'environnement socio-économique du terroir.
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