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Savoirs locaux et nouvelles initiatives pour la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Madina Ndiathbe (département de Podor).


par Aliou WANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - DEA (Diplome d'étude approfondie) en Géographie 2009
  

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III. LES RESSOURCES VEGETALES

Les types de végétation varient selon des facteurs climatiques (pluviométrie, températures) et certains facteurs physiques (types de sol, relief) qui jouent un rôle prépondérant dans la répartition des paysages.

La CR de Madina se trouve dans le domaine phytogéographique sahélien caractérisé par une savane et une steppe arbustive et arborée dominée par les épineux. Ainsi, les ressources végétales se distinguent dans trois biotopes diversifiés (carte 3) :

- sur les dunes sableuses du « Diéri », les familles les mieux représentées de la steppe arborée sont les mimosacées parmi lesquelles s'imposent : Acacia raddiana (Thillouky), Acacia seyal (boulbi), Acacia Sénégal (patouki), Acacia albida (thiassky) et Acacia nilotica (Gawdé). D'autres espèces subsistent comme les capparidacées dominés par : Calotropis procera (bamwami), Maerua crassifolia (déguéwi) et Boscia senegalensis (guidjilé). Nous notons des espèces moins représentées comme : Fovia biolor (kélly), Mitragina inermis (koyli), Euphorbia convolouloides (éry).

Le tapis herbacé est caractérisé par les graminées : Aristida mutabilis (selbéré), Schoenefeldia gracilis, Brachiaria ramosa (paguiri),

- sur la zone de transition « Djéjégol », nous relevons une forêt mixte très variée avec des arbres tels que : Celtis integrifolia, Balatines aegyptica (mourtodé), Tamarindus indica (diamoulé), Faidherbia albida, des arbustes comme : Guiera senegalensis (guéloki), Maytenus senegalensis et quelques herbacées dont le vetiver (vetivera nigritana),

- dans la vallée humide (Walo) la végétation herbacée est très clairsemée au niveau des « fondé », alors que dans les « falo », la strate herbacée est très fournie et dominée par : Tribubus terrestris (toupéré) et Ingofera oblongifolia (balboré) qui apparaissent souvent en formation exclusive de la disposition arbustive du Walo. Les cuvettes de décantations sont colonisées par une steppe arbustive où s'associent : Acacia nilotica et Brachiara ramosa (paguiri). Les strates arborées plus représentatives sont : Ziziphus mauritania (diabé) - Piliostigma reticulata - Acacia nilotica - Tamarindus indica.

La communauté rurale ne possède pas de forêt classée mais tous les villages enquêtés disposent d'une forêt naturelle fortement dégradée parfois largement dénudée surtout dans la zone Walo où l'espace cultural s'étend. Toutefois, deux réserves individuelles sont localisées

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à Barangol (réserve de Seydou Yobou Ba) et à Saré-souki (réserve de Seydou Sy) dont les agents des eaux et forêts ont encouragé l'initiative. Ces falos sont interdits de la coupe.

Carte 3 : Occupation du sol par la végétation dans la CR de Madina Ndiathbé

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Par ailleurs, trois espèces sont introduites par les populations grâce aux activités de reboisement : Prosopis - Azdirachta indica et Eucalyptus. De même que des plantes hydrophiles sont observées telles que : « kélélé mayo - jaljalbé - siouré et dubi rubi ».

La végétation de la communauté rurale présente une physionomie fortement imprimée par l'homme à travers ses activités agricoles, pastorales ou par d'autres intérêts socio-économiques (bois de chauffe, pharmacopée). Les ligneux sont à usage multiples et ils existent un capital de savoirs non négligeable leur conférant une valeur ajoutée dans l'économie du terroir.

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Au terme de cette partie, le capital naturel de la communauté rurale de Madina Ndiathbé offre une diversité des ressources naturelles : les ressources en eau (eau pluvial, de surface et souterraine) influencent directement les ressources végétales ainsi que les activités agricoles liées à des sols de nature différentes (hollaldé, fondé, sols brun du Diéri).

La question des ressources naturelles induit directement celle des savoirs mis en valeur pour l'exploitation qu'en fait l'homme et donc de son rapport avec le développement économique du terroir. Ces ressources peuvent générer une croissance durable et réduire la pauvreté d'où la nécessité d'étudier l'environnement socio-économique du terroir.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon