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Savoirs locaux et nouvelles initiatives pour la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Madina Ndiathbe (département de Podor).


par Aliou WANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - DEA (Diplome d'étude approfondie) en Géographie 2009
  

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1.2 Les actions traditionnelles d'économie de l'eau

Elles sont développées en vue de s'adapter aux changements du milieu. Face à la raréfaction des précipitations et de la réduction des activités agricoles dans le système traditionnel, les paysans effectuent des activités de gestion de l'eau dans les cultures.

1.2.1 Les « mballa » dans le Diéri

Actuellement, c'est la seule forme de culture dans le Diéri (agriculture sous-pluie). C'est une technique comparable au « Zai » pratiqué dans le Yatenga (Nord de Burkina Faso) entre 1982 et 1994, à la suite des années de sécheresse dans le Sahel.

En effet, l'exploitant crée ou cherche une dépression où l'eau stagne qu'il encercle avec une clôture naturelle pour recueillir les eaux pluviales. (Photos 1 et 2)

Photo 1 : préparation d'un « mballa » Photo 2 : « mballa qui se remplit d'eau progressivement

Les avantages sont principalement : la capture des eaux de ruissellement, la concentration de la fertilité et l'augmentation de la production.

1.2.2 Les autres pratiques

La technique de captage des eaux d'infiltration est réalisée par une gamme très large de pratiques :

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- Le labour : selon les agronomes, il est une technique d'économie de l'eau par excellence. Il permet de briser la croûte du sol, ce qui améliore l'infiltration et diminue le ruissellement autorisant en même temps un enracinement profond des plantes. Cela garantit une meilleure croissance végétale et donc une couverture amélioré du sol.

- Le billonnage : c'est un travail du sol en buttes. Il est réalisé à la main par les paysans. L'eau se concentre dans les sillons, s'y infiltre au profit des plantes. Pour optimiser la rétention d'eau dans la parcelle, on réalise des billons.

1.3 Les actions de fertilisation des terres

Pour maintenir une agriculture continue les populations développent des stratégies fondées sur des pratiques locales de gestion de la fertilité. On peut catégoriser :

- La fertilisation par la fumure organique

Il s'agit de l'usage des déchets des animaux minutieusement remué avec la terre au moment du défrichage. Dans les systèmes de cultures traditionnelles (Walo et Diéri) le « niaygual » (action de laisser le bétail pâturer dans les champs après la récolte) est régulièrement pratiquée pour augmenter la production. Du fait que, la quasi-totalité des populations entretiennent un élevage domestique, ce système est largement pratiqué pour pallier à l'épuisement des sols.

- Le paillage ou le maintien des résidus de récolte sur les champs

Cette technique de préservation de sols consiste à abandonner les tiges de sorgho ou de mil sur pieds, les feuilles de patates sur place de façon à simuler l'activité des termites. Ce qui protège le sol de la forte insolation en saison sèche, des effets néfastes du ruissellement ou de l'action destructrice de l'érosion éolienne. Ces débris de végétaux laissés à la surface des champs constituent un apport important en humus.

- L'association des arbres aux cultures

Les paysans aménagent souvent des arbres connus : Acacia albida, Zizyphus mauritiana ou Verticillat borreria dans les champs de Diéri, de Walo ou de Pallé. Ces arbres freinent la vitesse du vent, fournissent l'ombrage et leur litière protège le sol contre l'érosion. Dans les deux réserves (Saré-Souki et Barangol qui sont en même temps des Falo), nous observons une forte intégration de l'arbre aux cultures. (Photo 3)

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Photo 3 : intégration des arbres à la culture dans la réserve de Seydou Yobou Ba (Barangol)

En gros, ces différentes techniques ont permis aux paysans d'exploiter les ressources agricoles du terroir de manière durable et de répondre aux exigences de production pour assurer leur survie.

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