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Savoirs locaux et nouvelles initiatives pour la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Madina Ndiathbe (département de Podor).


par Aliou WANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - DEA (Diplome d'étude approfondie) en Géographie 2009
  

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1.1.2 L'organisation du travail

Les travaux de semis comprennent quatre phases (tableau 8) qui se succèdent et se complètent, pour aboutir au semis.

Tableau 8 : La division du travail dans la culture du Walo

Utilisateurs

Outils

Descriptions

Fonctions

Genre

Diabbowo

Njidangu

Grande houe de 1,5 m environ
terminé par un bout tranchant
pesant 2 à 3 kg

Réalisation d'une
fente ou poquet

Homme
mur

Luhowo

Luugal

Sorte de pilon en bois long de
1,5 m et pesant prés de 2 kg.
L'extrémité effilée constitue la
partie travaillante

Réalisation de
gobelet (trou plus
ou moins profond)

Homme ou femme

Gawowo

Awdi

On remplit les semences
(sorgho) dans une petite
calebasse

semences

Homme ou femme

Békowo

Mbékudi

Terre arable léger

Recouvrir les trous

Enfants

Source : enquête de terrain 2010

Les différentes phases se réalisent à la chaine et par un acteur distinct. - L'ouverture du poquet ou « jaabugol »

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Cette action consiste à ouvrir dans le sol un trou en forme de prisme, réalisé avec un outil appelé « Njidangu ». Cette première opération est généralement pratiquée par le chef de famille ou l'homme le plus expérimenté pour un bon réglage de la distance des plantes, aspects importants pour la germination et du développement ultérieur des plantes.

- La trouaison ou « luugol »

Elle consiste à réaliser sur la surface latérale des « éno » (un trou conique) qui recevra les semences. Il est fait à la main grâce au « luugal ». Moins le sol est argileux, plus l'outil est mince, effilé et léger. Après l'ouverture des « éno » le « faandu » est exécuté chronologiquement.

- Le semis ou « awgol »

Cette troisième opération dérive de « awdi » (semences) et suit immédiatement la précédente, le « luugol ». Elle consiste à mettre en terre trois à quatre grains de sorgho. L'opérateur tient en main une petite calebasse remplit de semences qu'il jette dans le « faandu ». Tout poquet ouvert doit être ensemencé et enterré rapidement afin de limiter l'évaporation et le desséchement rapide du sol.

- L'enfouissement des semences ou « békugol »

C'est la dernière opération qui consiste à recouvrir d'une terre sableuse « Mbékudi » les graines de semences placés dans le trou du poquet. Cette terre est prélevée dans une zone boisée généralement surélevée « Toggéré », finement moulue et remplie dans une calebasse.

Ces différentes pratiques constituent un répulsif contre les insectes, la réduction de l'évaporation de l'eau du sol et la création d'un milieu ambiant favorable à une bonne germination. Selon Watt (1986)7 : « c'est la seule technologie de semis actuellement valable pour le sorgho de décrue qui pourrait avec quelques améliorations permettre de tripler les rendements ». Ainsi, le travail du Walo nécessite une certaine connaissance du milieu.

Marzouk et al (2000)8 faisant un inventaire des outils traditionnels africains affirment que : « c'est avec les éléments hérités du passé que les hommes recommencent chaque jour à

7 Alioune Watt, 1986 « Le semis du sorgho de décrue au fuuta », ENDA, 60 pages

8 Yasmine Marzouk, Christian Seignobos, François Sigaud, 2000 « Outils aratoires en Afrique : innovations normes et traces », IRD, Edition Karthala, 397 pages.

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construire leur présent ». Il faut donc reconsidérer chaque instrument, de son origine, de son effet sur les cultures, du mode de travail qu'il implique et des techniques qui leur est associé. Le développement est plus facile dans les sociétés sûres d'elles - mêmes, de leur identité, de leur cohérence. Ce qui implique la connaissance des traditions.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius