CHAPITRE I : LES SAVOIRS LOCAUX : INVENTAIRE ET
CARACTERISATION
Se nourrir est un besoin essentiel pour l'homme, sans doute
c'est ce qui ont poussées les populations de la CR pour avoir
libérer leur génie créateur de multiples façons et
tendre vers leur autosuffisance alimentaire. Des pratiques de systèmes
culturaux diversifiés ont été adaptées aux
conditions climatiques pour la protection des plantes, la conservation et la
transformation des produits agricoles.
Comme pour les plantes, les savoirs locaux permettent de faire
face aux problèmes de santé des animaux. De même que, le
recueil des savoir-faire traditionnels de pêche constitue un point de
départ aux efforts de conservation.
I. LES PRATIQUES AGRICOLES TRADITIONNELLES
Les savoirs constituent la base de la culture des populations
de la CR. On admet de plus en plus le rôle des savoirs locaux dans
l'impulsion du développement.
1.1 La technologie populaire de l'agriculture de
décrue
Les cultures de décrue sont pratiquées sur une
partie de la CR traversée par le fleuve Sénégal et le
Doué pendant la période des basses eaux. C'est un
procédé qui tient compte de la connaissance des lois naturelles
qui régissent les rapports : sol, eau, plante, climat. Le travail se
divise en deux phases correspondant à des opérations, des outils,
des gestuelles.
1.1.1 Préparation des semences et rituel
Le choix des semences est fait au moment de la récolte.
On sélectionne les meilleures panicules bien remplies de grains, bien
formés et murs que l'on avait préservé des attaques de
divers prédateurs. Le décorticage pour cette raison ne se fait
que quelques heures avant le semis par une femme mûre pour la plupart du
temps (généralement la mère de famille).
Après le décorticage, les grains sont
vannés et séparés des glumes et glumelles et ensuite
lavés dans de l'urine de vache6 recueillies le matin.
Après, les grains de semences sont étalés sur une natte,
où ils sont séchés quelques heures.
Au terme de ces préparatifs, le chef de famille, qui en
est le maitre d'oeuvre, se dirige vers les champs suivi de son équipe.
Aussitôt arrivé, il fait le tour du champ (pour la
6 La croyance populaire veut que l'urine de vache
protège les grains de semences contre les attaques d'insectes tels que
la cigale noir « somré » et le criquet solitaire «
tenkéré ». Il a été constaté aussi, que
les grains ainsi traités, donnent des plantes vigoureuses qui se
développent plus vite, comme s'ils avaient été
semés dans le sol de « wiinndé » (sol ayant subi un
parcage).
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reconnaissance et saluer les esprits) et revient à son
point de départ où il prépare sept poquets qu'il ensemence
et enterre pour marquer le début des travaux.
Le semis en culture de décrue est une course contre la
montre, à cause de la rapidité avec laquelle le sol se
dessèche et la rapidité du retrait des eaux.
Ainsi, dans la société Halpular superstition et
technologie sont indissociable, l'organisation du travail est également
très caractéristique.
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