2.3 La pêche
Pratiquée sur le Doué et le fleuve
Sénégal, la pêche constitue la troisième
activité de la zone Selon, la répartition des ménages
ruraux engagés dans la pêche (tableau 7), elle occupe encore 570
ménages ruraux, soit une proportion de 20% répartie comme
suit.
Tableau 7 : Les ménages engagés dans
l'activité de la pêche dans la CR de Madina
Villages
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Nombre de ménages
|
Aram et hameaux
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161
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Barangol et hameaux
|
21
|
Cas-Cas et hameaux
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21
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Dogui-Dombi et hameaux
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81
|
Dounguel et hameaux
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16
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Kénéne (harifounda) et hameaux
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51
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Madina Ndiathbé et hameaux
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2
|
Siouri et hameaux
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50
|
Saré-Souki et hameaux
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37
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Takoyel et hameaux
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79
|
Soubalo Madina et hameaux
|
51
|
Total CR
|
570
|
Source : recensement national de l'agriculture,
2000
31
Autrefois, d'important tonnage de poissons étaient
débarqués et la vallée du fleuve était une zone
importante pour la reproduction des poissons d'eau douce (tilapias, silures).
Toutefois, cette situation s'est délabrée à cause des
sécheresses successives, des aménagements hydroagricoles, de la
régularisation des crues, de même que la réduction les
zones naturelles inondables où les alvins se développaient
naguère. Ce système traditionnel est appuyé par
l'exploitation forestière.
2.4 Exploitation forestière
L'exploitation forestière se réalise dans les
forêts préservées et ou naturelles autorisées par
l'agent des Eaux et Forêts de l'arrondissement de Cas-Cas. Il existe
également des bois villageois assez répandu dont les principaux
acteurs sont : les GPF et les GIE. Le potentiel ligneux présente ainsi
un intérêt particulier pour les riverains du terroir. Il joue un
rôle important, notamment dans :
- La consommation domestique : à travers la cueillette
et le ramassage du produit de certaines espèces ligneuses en vue de
l'alimentation. Plusieurs espèces sont domestiquées :
Tamarindus indica, Balanites aegyptiaca, Adansania digitata, Zizyphus
mauriania.
- Le bois de chauffe ou de construction : les
mimosacées sont particulièrement utilisées dans le terroir
pour leur charbon ou leur bois : Acacia raddiana, Acacia seyal, Acacia
senegal, Acacia nilotica. De même, l'exploitation du gommier par les
femmes est très répandue dans le milieu.
- Par leur racine, écorces et feuilles, les arbres sont
sollicités par la pharmacopée traditionnelle.
2.5 Le commerce
Cette activité du secteur tertiaire occupe une bonne
place dans l'économie rurale de la CR. Elle doit son importance à
deux facteurs principaux : la route nationale (N2) qui coupe Madina
Ndiathbé en deux parties et se caractérise par
l'accessibilité et la disponibilité des produits agricoles,
forestiers, pastoraux, halieutiques dans le terroir
Ainsi, une grande mobilité des personnes et des biens
se développe au sein de ce terroir suivant une double orientation :
d'une part, les villages du Djéjégol (Madina, Aram, Soubalo
Madina...) situé sur le goudron (nationale 2) exercent leurs
activités commerciales sur les axes routiers en relation avec les
villages du Diéri.
32
D'autre part, ceux de l'ile à Morphil très
enclavés, ont une orientation commerciale vers la Mauritanie. Une
dynamique transfrontalière se réalise entre certains villages de
l'ile à Morphil très enclavée à l'instar de
Cas-Cas, Siouré, Dounguel, Siouré avec ceux de l'autre rive :
Wothie - Bababé.
Cependant, le « dougguéré » de Madina
chef lieu de CR est un véritable lieu d'échanges et
d'interrelations spatiales (Diéri, Walo et Mauritanie). Plusieurs
produits (vestimentaires, agricoles, halieutiques, pastorales...) permettent de
lier différentes catégories de la population (Peuls, Halpular,
Wolofs et Maures). Depuis l'arrêt de la commercialisation du riz par la
SAED, ce marché hebdomadaire connait une ampleur.
*
* *
Le contexte historique dans lequel s'est formée la
population de la CR permet de comprendre la formation de l'organisation sociale
et sa répartition dans l'espace. La dynamique démographique
révèle une croissance rapide dont l'émigration exerce une
ponction notable au niveau des actifs. Ainsi, les habitants de ce terroir ont
tissé des liens avec ce milieu, dont ils tirent profit par des
activités primaires : agriculture, élevage, pêche et
exploitation forestière qui constituent l'économie de cette
communauté rurale.
Cependant, l'environnement socio-économique
révèle un déséquilibre entre un secteur
traditionnel en léthargie (agriculture traditionnelle, élevage,
pêche et exploitation forestière) et un secteur moderne
(irrigation) orienté vers les aménagements hydroagricoles et le
commerce.
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