2.2 L'élevage
Jadis, s'intégrant harmonieusement à
l'agriculture de décrue dans le Walo, l'élevage continu a
occupé une part importante dans la CR. D'après, le dernier
Recensement National de l'Agriculture, il intéressait 2 449
ménages ruraux sur les 2 637 estimés, soit une proportion de 93%.
Cette activité révèle deux types d'élevage :
l'élevage transhumant extensif ou l'élevage pastoral et
l'élevage domestique parfois intensif.
- L'élevage de transhumance
Ce type d'élevage concerne le groupe statuaire Peul
(les Yalalbés à Barangol, les Siranabé...) et porte sur
les espèces telles que les bovins. Circonscrit dans la zone
Diéri, les zones traditionnelles réservées au nomadisme
pastoral se réduisent compromettant ainsi son développement. Ceci
est consécutif à l'extension des aménagements
hydroagricoles et à la baisse de la pluviométrie.
Ainsi, le mouvement Walo-Diéri (transhumance) suivant
la progression de la pluie est de plus en plus lointain. Le
Djéjégol est d'abord le point de chute, si les conditions ne sont
pas les meilleurs, le berger prolonge jusqu'au Diéri des profondeurs :
Ranérou, Ourossogui, Vélingara...
Ce mouvement pendulaire permet de répondre aux deux
exigences de l'élevage : l'eau et le pâturage. Ces contraintes
font que les éleveurs ont de plus en plus tendance à se
sédentariser et à s'intégrer dans l'agriculture ce qui
conduit au développement de l'élevage domestique.
- L'élevage domestique
Cette forme d'élevage se développe dans tous les
« Gallé » et concernent : les ovins, les caprins, la volaille
mais surtout les vaches. Tous les membres de la famille s'occupent de
l'entretien de cet élevage, parfois les jeunes bergers font paitre ces
animaux toute la journée, il sert de caisse d'épargne et à
faire face aux fêtes et cérémonies sociales.
Cet élevage extensif concerne également les
animaux de trait (équins et asins) utilisés dans l'agriculture
irriguée pour le transport. Par contre, au niveau de l'agriculture
pluviale, ces animaux sont associés aux travaux champêtres de
préparation du sol, de semis et de récolte.
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En somme, les points permanents de concentration pastorale
sont : les ouvertures sur le fleuve Sénégal et le Doué,
les mares d'hivernage, les forages (11 dans la CR) et les parcs de vaccination.
Hormis quelques portions du terroir exploité par l'agriculture sous-
pluie, tout l'espace du Diéri constitue une vaste zone de pâturage
naturel.
Autrefois, les éleveurs Peuls pratiquaient la vaine
pâture (niaygual) juste après la récolte des cultures de
décrue. Ultérieurement les (Soubalbés) pécheurs
leurs suivaient dans la plaine d'inondation où une bonne prise se
réalisaient car les poissons se nourrissant des restes
végétaux et le déchet des animaux inondés par la
crue.
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