II. LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
Les activités discernant la CR de Madina sont
essentiellement dépendantes de la disponibilité des ressources
naturelles que sont : les sols, la biomasse et l'eau. Ce qui explique que trois
activités préoccupent les populations à savoir
l'agriculture, l'élevage et la pêche.
2- 1 L'agriculture
Elle est la principale activité d'occupation de
l'espace dans la CR et on assiste à deux systèmes traditionnels
de culture : celui de décrue (Walo) et celui sous pluie (Diéri).
Avec la sécheresse persistante de ces dernières décennies,
on observe un recul des cultures traditionnelles et l'apparition d'un
système « moderne » basée sur la culture
irriguée. Ainsi, l'agriculture est pratiquée sous trois formes
principales.
- L'agriculture irriguée
Elle a été introduite dans la CR en 1980
notamment dans les villages de Dounguel et Siouré avec respectivement 25
et 15 ha irrigués. Actuellement, la superficie totale
aménagée est de l'ordre de 384 ha (SIG SAED) et conserve une
réelle importance dans l'occupation des actifs. Elle concerne
l'essentiel des villages de l'ile à Morphil et du Djéjégol
et mobilise une grande
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partie de la population active agricole. Elle porte sur les
cultures commerciales comme le riz, le mais, la tomate, l'oignon...
Toutefois, seule une superficie d'environ 144 ha est encore
exploitée soit 37% du total aménagé. Dans la
majorité des cas ces PIV5, au coût de production peu
élevé et organisé sous forme de GIE (depuis 1984), font
face à des problèmes tels que : des pannes de GMP (Dounguel 2 et
3, Cas-Cas B, Guiro 4, Thila GIE des femmes) ou un déficit d'intrant.
Même si, l'irrigation occupe une bonne place dans les
activités de production, l'agriculture traditionnelle n'en est pas moins
délaissée et reste moins négligeable.
- L'agriculture de décrue
Elle est étroitement liée à la crue et
revêt deux formes : le Walo et les Pallé (culture de berge). La
superficie annuellement mise en valeur tourne autour de 800 ha. C'est une
agriculture typiquement vivrière qui permet une diversification des
ressources et constitue un alternatif à l'irrigation qui a réduit
les surfaces cultivables suite à la valorisation des barrages.
Cependant, elle est confrontée à de nombreuses
contraintes écologiques émanant de l'irrégularité
des crues, des écarts de températures (entre décembre et
Mars) et des plantes aquatiques envahissantes comme le typhia. La culture du
Diéri y joue un second rôle.
- L'agriculture pluviale
Considérée comme une activité secondaire,
l'agriculture pluviale occupe une part moindre de la population active. Elle se
pratique en hivernage de juillet en Octobre et principalement dans le
Diéri. La superficie annuellement exploitée dans la CR tourne
autour de 350 ha et d'après le Recensement National de l'Agriculture en
2000, elle concerne encore la presque totalité des ménages ruraux
agricoles recensés.
Ces performances dépendent en grande partie de la
pluviométrie irrégulière et mal répartie dans le
temps. Elle est en conséquence destinée à des cultures de
subsistance telles que : le mil, le niébé, l'arachide de bouche
et la pastèque.
En somme, les cultures de décrue et les cultures sous
pluie qui étaient les principales activités agricoles avant
l'artificialisation du fleuve Sénégal, se substituent de plus en
plus à la culture
5 PIV : Périmètre Irrigué
Villageois
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irriguée avec l'introduction des aménagements
hydroagricoles. L'élevage deuxième activité traditionnelle
de ce système est associé à l'agriculture.
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