1.1.2 Caractéristiques socio-économique
et physique
Au Sénégal, l'agriculture s'affiche
indéniablement comme la première activité
économique du pays et, le principal système de production
agricole est l'agriculture familiale qui représente 95 % des
exploitations agricoles et répond à 60 % de la demande nationale
(FONGS, 2010).
L'exploitation agricole familiale est
caractérisée par un important recours à la main d'oeuvre
familiale mais aussi par des interrelations solides entre la famille et
l'exploitation agricole (Sall, 2015). Ainsi dans les exploitations familiales,
on y trouve une gamme diversifiée de production comme les cultures
vivrières et de rente, l'élevage, la pèche, les
exploitations forestières et d'autres activités non agricoles
comme l'artisanat ou bien le petit commerce (Zoundi & Hitimana, 2003) .
Le Bassin Arachidier qui est la 1ere région
agricole du Sénégal, représentant 19% de la population du
Sénégal et 82% de la population rurale en 2007 (Dione et
al., 2008) a une population composée principalement de 3 ethnies :
Sérère, wolof (le plus important) et toucouleur (Bignebat &
Sakho-Jimbira, 2013). Ainsi, on y remarque principalement 2 zones très
distinctes de par leur superficie et les différents types
d'activités qui s'y mènent :
? le centre-nord du Bassin arachidier,
qui a une superficie de 14 783 km2, est
caractérisé par une pluviométrie qui tourne autour de 500
mm et surtout par une dégradation de l'écosystème due
à la sécheresse et à la déforestation. Dans cette
zone, l'agriculture y est de type pluvial et les spéculations dominantes
sont l'arachide et le mil avec une faible intégration de
l'élevage ou de la foresterie. Le maraîchage et l'arboriculture y
sont aussi importants ;
? le centre-sud du Bassin arachidier
étendu de 23 945 km2, est pour sa part
marqué par une sécheresse persistante et par une
pluviométrie en régression qui s'étend entre 600 et 800 mm
L'arachide et le mil sont de loin les cultures les plus cultivées
suivies du maïs et du sorgho. Il y a aussi une forte intégration
agriculture-élevage et la forêt reste présente mais subit
de grandes transformations (Sall, 2015).
Cependant force est de constater que l'élevage y est
très développé et il existe ainsi un cheptel très
diversifié et intégré dans les exploitations. On distingue
deux types d'élevage : l'élevage pastoral basé sur la
transhumance et l'élevage sédentaire. L'élevage d'ovins et
de caprins est pratiqué par la plupart des familles. Cet élevage
de reproduction qui permet à l'approche des fêtes comme celle de
la « tabaski » d'engraisser et de vendre des mâles ou encore
à travers la commercialisation au niveau des marchés
hebdomadaires voisins ou dans les villes
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environnantes afin de pouvoir se procurer des intrants
agricoles et de faire face à certains besoins de famille notamment en
période de soudure. Ce qui permet d'attester que cette partie du pays
est une zone à vocation agropastorale. Il faut aussi noter que
l'exploitation forestière y est aussi une activité
génératrice de revenus avec une production de bois, du bois de
chauffe et de la récolte des produits de cueillette(Dione et
al., 2008).
Par ailleurs dans cette zone, à cause des conditions
climatiques aléatoires, les producteurs cherchent à
sécuriser leurs revenus en investissant dans des activités extra
agricoles qui sont moins soumis aux risques climatiques. Celles-ci sont
diverses : transport, commerce, artisanat, tâcheron...(Diouf &
Rippstein, 2004).
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