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Analyse des déterminants de l’auto-emploi des jeunes de 15 à  29 ans au Bénin.


par Nonvikan Karl-Augustt Alahassa
Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique (ENSAE) - Ingénieur Statisticien Economiste (ISE) 2016
  

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Revue de littérature sur l'auto-emploi et ses
déterminants

Felix qui potuit rerum cognoscere causas! ( Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes

des choses)

Virgile, poète latin.

2.1) Q

u'est-ce que l'auto-emploi?

Les frontières entre l'emploi salarié et l'emploi indépendant sont de plus en plus floues dans certains domaines au cours de ces dernières années, surtout dans un contexte où le marché du travail évolue et la diffusion des pratiques telles que la sous-traitance s'amplifie. Ce processus a conduit à un intérêt croissant pour les dits économiquement travailleurs indépendants.

Le travail indépendant est un aspect important de l'expérience des travailleurs sur le marché du travail. Pour le Bureau International du Travail (1993), les emplois de type auto-emploi sont les emplois dont la rémunération est directement dépendante des bénéfices (ou le potentiel de bénéfices) découlant des biens et services produits (la consommation propre étant considérée comme faisant partie des bénéfices). Les titulaires prennent les décisions de gestion affectant l'entreprise ou délèguent de telles décisions, tout en conservant la responsabilité pour le bien de l'entreprise 1.

Les objectifs de compétitivité ayant changé, ils se traduisent aujourd'hui par de nouvelles formes de mobilisation du travail qui ne sont précisément ni du travail salarié, ni du travail indépendant, mais des combinaisons complexes de l'un et de l'autre. La précédente définition englobe un grand nombre de situations possibles, et ne présente que quelques caractéristiques générales. Yves Duppy et Françoise Larré (1998) de l'université des sciences sociales de Toulouse ont proposé une grille plus pertinente des situations de travail, vue leur hétérogénéité croissante. On retrouve les formes hybrides (FH) à partir de deux dimensions majeures : l'organisation de la contribution du travailleur au produit d'une part, et la répartition des risques d'autre part. Les différentes situations de travail sont donc caractérisées par leur position par rapport à deux questions centrales : "qui décide , organise et contrôle la prestation? (ou quel est le degré

1. Dans ce contexte, «entreprise» inclut les entreprises personnelles.

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d'autonomie du prestataire ?)", "qui prend en charge les risques de l'activité travail? (risque d'entreprise, risque économique, risque clientèle...)", ainsi que ce qui gouverne le système de rémunération. Chaque dimension (la dimension organisation est notée ici X, et celle du risque Y )peut donc prendre trois valeurs : une valeur individuelle (i), une valeur collective (c), et un mixte individuel et collectif (i+c).

Tableau 2.1 - Les formes hybrides du salariat et du travail indépendant

 
 
 
 
 

Risque

 

Organisation

Individuel (Yi)

Mixte (Yi+e)

Collectif (Ye)

Individuel (Xi)

Travail indépendant

Fil

Fil

Mixte (Xi+e)

Fil

Forme hybride (Fil)

Fil

Collectif (Xe)

Fil

Fil

Travail salarié

Source: Classification de Yves Duppy et Françoise Larré (1988)

On peut donc comprendre plus facilement2 les différents types de travailleurs indépendants qui se distinguent selon le type d'unité de production qu'ils représentent ou pour laquelle ils travaillent. Les exemples qui répondent à cette classification sont en l'occurrence le cas des travailleurs familiaux (Xi+c, Yi), et les membres de coopératives de producteurs (Xi+c, Yi+c).

On sait que les employeurs engagent sur une base continue une ou plusieurs personnes pour travailler comme «employés». Cependant, les travailleurs pour compte propre ont la même autorité sur l'unité économique que les «employeurs», mais n'ont pas nécessairement d'«employés» sur une base continue. Outre ces généralités, on note que les membres de coopératives de producteurs participent sur un même pied d'égalité avec les autres membres dans la détermination de l'organisation de la production, etc. Par contre, les travailleurs familiaux ne peuvent cependant pas être considérés comme des partenaires dans le fonctionnement de l'unité de production en raison du fait que leur degré d'engagement pour le fonctionnement de l'unité, en termes de temps ou d'autres facteurs de travail, n'est pas nécessairement comparable à celui de l'individu à la tête de l'entreprise (voir Annexes B & C). Mais, les définitions opérationnelles utilisées dans les enquêtes nationales sur la population active peuvent toutefois varier légèrement d'un pays à un autre. Pour l'OCDE (2011), les travailleurs familiaux non rémunérés sont des travailleurs indépendants, qui sont particulièrement importants dans l'agriculture et le commerce de détail. C'est pour cela que dans ce document, plus d'attention sera certes portée aux jeunes travailleurs indépendants qui ont leur propre emploi, et un chiffre d'affaires donné périodiquement. Toutefois, tous les aspects hybrides mentionnés ci-haut ne seront pas ignorés. Les raisons à l'origine du choix de l'auto-emploi pourraient inclure, par exemple, la nécessité de l'expression de soi, d'indépendance, de statut, ou l'obtention d'un avantage pécuniaire, etc. Nous présentons dans

2. En effet, l'organisation de la prestation peut être décidée par la personne qui réalise la prestation (Xi), ou peut être imposée par l'organisation au sein de laquelle travaille cette personne (Xe). Il en est de même pour le risque associé à la prestation : si le travailleur supporte le risque de la prestation, il devra chercher ses clients par lui-même, et recevra directement le prix de sa prestation (Yi). Dans le cas contraire, il sera rémunéré selon un taux uniforme (rémunération forfaitaire) par l'organisation au sein de laquelle il effectue son activité, et qui lui procure son travail (Ye).

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les paragraphes suivants les principaux déterminants qui reviennent le plus dans la littérature. 2.2) La place du capital humain à travers l'influence de l'éducation

Plusieurs travaux empiriques ont ainsi essayé de mesurer l'influence du capital humain sur l'auto-emploi. La théorie du capital humain a connu son véritable envol grâce à l'ouvrage « Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis » de l'économiste américain Gary Stanley Becker paru en 19643. D'après la théorie, il est nécessaire d'investir dans la formation, pour augmenter la productivité des travailleurs sur le marché de l'emploi. Becker a souligné des situations concrètes où l'on retrouve l'effet significatif de l'éducation dont voici quelques exemples : le taux de chômage est inversement proportionnel au niveau de compétences; l'investissement dans le capital humain contribue à la croissance de la productivité; etc 4. Pour la suite, nous étudierons l'importance significative du capital humain à travers l'éducation.

2.2.1) La garantie d'une réussite professionnelle pour le travailleur autonome le plus diplômé

L'éducation sert de variable proxy pour le capital humain. Son effet attendu sur la probabilité d'être travailleur autonome est incertain en raison de différentes théories. D'une part, il est prévu que l'augmentation du capital humain augmenterait les chances qu'un individu puisse surmonter les obstacles inhérents à démarrer une entreprise. Les professionnels sont également censés être plus capables d'ouvrir leur propre entreprise. Les travaux de Dolton et Makepeace (2001) revêtent une importance particulière dans ce cadre du fait qu'ils ont estimé un modèle économétrique pour expliquer pour un échantillon de diplômés d'universités (des Royaumes Unis) le choix de s'auto-employer ou non. Il ressort de leur analyse que les antécédents sociaux et académiques sont des déterminants très significatifs de la décision de s'auto-employer dans le futur. Ils soutiennent que les diplômés d'universités sont les mieux placés pour s'auto-employer surtout qu'ils pourront toujours se faire embaucher si l'entreprise échouait. C'est dans le même sens que Donald F. Kuratko (2003) a prouvé que l'éducation universitaire est un déterminant significatif de la sélection de l'individu à l'entrée dans l'entrepreneuriat. Un niveau d'éducation élevé serait donc l'assurance d'une réussite professionnelle pour les travailleurs indépendants.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery