2.3) La formation professionnelle et l'intention
entrepreneuriale
Lorsqu'ils ont suivi une formation, les entrepreneurs sont
à même de gérer leur personnel, de maintenir le capital
physique et de commercialiser leurs produits (Bruhn et al., 2010). Selon les
données du Global Entrepreneurship Monitor relatives à 38 pays
à revenu faible, moyen ou élevé, les programmes de
formation peuvent avoir des effets positifs dans un environnement propice qui
favorise la mise en application des connaissances, des compétences et
des perceptions acquises au cours de la formation. Or, dans les pays à
revenu faible et moyen, un tel environnement n'existe
généralement pas, ce qui réduit l'impact du programme
(Coduras Martínez et al., 2010). C'est pourquoi en Afrique, la formation
professionnelle n'est pas forcément avantageuse du point de vue de
l'insertion sur le marché du travail. Le Docteur Henry N. Tatangang
(2011) disait récemment ceci : On est très vite surpris
lorsqu'on étudie le cas du Cameroun, que les diplômés des
institutions de formation professionnelle ne trouvent toujours pas d'emplois
à la fin de leurs études. Les ingénieurs en sciences de
l'alimentation diplômés de l'Université de
Ngaoundéré sont au chômage. La même chose est vraie
des ingénieurs en agronomie de l'Université de Dschang. Les
diplômés en finances, monnaie et banque sortis de
l'Université de Yaoundé II sont au chômage. La même
chose est vraie des enseignants formés à l'Université de
Buea alors même que l'Etat est en déficit de plusieurs milliers
d'enseignants. On peut aussi citer les ingénieurs de travaux publics et
de ceux de l'Ecole normale supérieure polytechnique de Yaoundé.
Pourquoi donc?
Pourtant, la formation professionnelle est un bon stimulus
à la formation de l'intention en-
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trepreneuriale. Pour mieux comprendre les raisons
positives pour lesquelles les individus peuvent choisir de devenir des
travailleurs indépendants afin de créer une nouvelle entreprise,
une autre gamme de motivations sous-jacentes pourrait être
envisagée. Une abondante littérature a abordé le processus
de la formation d'intention entrepreneuriale (Krueger et al., 2000). Dans le
résumé de leur article intitulé Competing Models of
Entrepreneurial Intentions, Norris F. Krueger,
Michael D. Reilly et Alan L. Carsrud ont montré que de
façon empirique, les caractéristiques de l'individu (par exemple,
les caractéristiques démographiques ou des traits de
personnalité), sont des facteurs explicatifs pauvres. La
prédiction des activités entrepreneuriales en modélisant
seulement ces facteurs a généralement de faibles et
décevants pouvoirs explicatifs, et une validité prédictive
encore plus petite. De leur point de vue, les modèles d'intentions
nous offrent des outils meilleurs pour augmenter notre capacité de
comprendre et de prédire l'activité entrepreneuriale. Ils ont
fait valoir que les modèles basés sur les
intentions5 fournissent un aperçu pratique à tout
comportement planifié. Les intentions pourraient être
vraiment importantes dans les processus de prise de décision, en effet.
Edgar Izquierdo et Marc Buelens (2011) ont montré à partir des
données recueillies auprès de 236 étudiants qui ont
été exposés à un cours d'entrepreneuriat que leur
attitude et leur auto-efficacité sont positivement liées à
l'intention de création d'entreprise.
Cela suppose que dans un contexte où la formation
professionnelle est bien orientée vers l'auto-emploi, les individus
issus de la formation devraient être à même d'initier leurs
propres entreprises.
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