1.2.
Quelques théories de la motivation
Cette section nous permettra d'appréhender les
principales théories de la motivation au travail. Nous distinguerons,
d'une part, les théories du contenu et, d'autre part, les
théories du processus.
1.2.1.
Les théories du contenu
Une des questions de base qui a animé les recherches
sur la motivation est celle de son contenu. De quoi est-elle faite ? Qu'est-ce
qui motive les individus ? Il s'agit ici des questions qui sont à la
base de l'intérêt pour la motivation. Nous allons ainsi nous
intéresser aux différents travaux qui constituent les
théories dites du contenu.
a) La théorie de l'Homme social selon E.
Mayo
E. Mayo est un sociologue et psychologue australien à
l'origine du mouvement des relations humaines. Il est d'ailleurs
considéré comme l'un des pères fondateurs de la sociologie
du travail. E. Mayo a voulu compléter l'hypothèse taylorienne qui
ne prenait en compte que les techniques et les conditions matérielles du
travail pour améliorer la productivité, au prix d'un isolement du
travailleur. Il a étudié l'impact de l'ajout de certains
avantages pour les employés dans le cadre taylorien (salaires corrects,
environnement de travail, horaires, sentiment de sécurité sur son
lieu de travail, sécurité de l'emploi, etc.). De ses
expérimentations, il a déduit l'importance du climat
psychologique sur le comportement et la performance des travailleurs.
L'une de ses expériences la plus connue est sans doute
l'expérience de Hawthorne menée en 1930, dans l'usine Western
Electric près de Chicago.
L'usine Hawthorne, constituée de plusieurs ateliers
occupant une main d'oeuvre ouvrière principalement féminine,
assemblait des circuits électriques destinés à des
appareils de radio.
E. Mayo décida de constituer un groupe test dans un
atelier à part, afin de vérifier en quoi les modifications des
conditions de travail pouvaient influer sur la productivité du travail
des exécutants. Un autre atelier dans lequel les conditions de travail
n'étaient pas modifiées servait de groupe témoin.
Mayo vérifia que l'amélioration des conditions
matérielles de travail, l'éclairage en particulier, faisait
croître la productivité. Mais il s'aperçut aussi,
paradoxalement, que la suppression de ces améliorations (allongement des
horaires, interdiction de parler pendant le travail, etc.) ne faisait pas
baisser la productivité. D'autre part, E. Mayo et son équipe
constatèrent que la productivité des ouvrières dans
l'atelier témoin avait, contre toute attente, tendance à
s'accroître sans qu'aucune amélioration des conditions n'ait pu
l'expliquer.
Par conséquent, cette étude a permis de montrer
que les ouvriers travaillent mieux quand on s'occupe d'eux. En effet, durant
l'expérience, les employées de la Western Electric,
flattées d'être l'objet d'étude, avaient sympathisé
avec les chercheurs de l'équipe d'E. Mayo. Ils en conclurent que
l'estime de soi, la cohésion étaient plus importantes pour la
productivité que l'état matériel de l'environnement de
travail.
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