WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de l'efficacité du contrôle de l'exécution du budget communal au Burkina Faso


par Paul TIENDREBEOGO
Université Ouagadougou 2 - Master 2 en Economie, parcours Développement Local et Gestion des Collectivités Territoriales 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.3 : La notion d'exécution budgétaire des collectivités territoriales8

L'exécution budgétaire renvoie à l'application du budget de la collectivité qui se traduit par l'intervention d'acteurs et de procédures9.

Les acteurs chargés de l'exécution du budget de la CT

Selon les dispositions de l'article 20 du régime financier et comptable des CT, les opérations relatives à l'exécution du budget de la CT font intervenir deux (02) catégories d'acteurs : - les ordonnateurs (les présidents de Conseil de CT) ;

- les comptables publics (les receveurs municipaux).

Le président de conseil de CT est l'ordonnateur principal du budget de CT. Il prescrit l'exécution des recettes et des dépenses de sa collectivité :

En matière de recettes, il constate et liquide les droits de la CT et met en recouvrement les produits ; en matière de dépenses, il procède aux engagements, liquidations et ordonnancements ; en matière de tenue de la comptabilité, il retrace l'ensemble des opérations de recettes et de dépenses effectuées tout au long de l'exercice budgétaire ; en matière de production d'état de synthèse, il élabore à la fin de l'exercice budgétaire, les balances définitives et le compte administratif.

L'ordonnateur encourt dans l'exercice de sa fonction une responsabilité civile, pénale et disciplinaire.

Il peut être suppléé en cas d'absence ou d'empêchement par une personne désignée par arrêté pris sous sa responsabilité.

Le comptable public exécute à titre principal les opérations de la CT et est appelé receveur de ladite collectivité. Le receveur de CT est comptable en deniers, valeurs et titres appartenant ou confiés à la CT. A ce titre, il est seul habilité à assurer notamment : la prise en charge et le recouvrement des produits ; la prise en charge et le paiement des dépenses ; la garde et la conservation des fonds et valeurs ; la tenue de la comptabilité du receveur ; le maniement des fonds ;

8 Extrait du Rapport global sur les finances locales de l'exercice 2014 9Extrait du Rapport global sur les finances locales de l'exercice 2013

8

la conservation des pièces justificatives ; la confection du compte de gestion.

En plus des responsabilités de droit commun, le receveur de CT encourt une responsabilité personnelle et pécuniaire. En tant que comptable principal du budget de la CT, il rend compte de sa gestion au Juge des comptes10.

Outre ces deux acteurs principaux de la chaîne d'exécution budgétaire des CT, interviennent d'autres acteurs que sont le contrôleur financier, le régisseur et le responsable des services des impôts.

L'exécution du budget de la CT consiste à la mise en oeuvre d'un certain nombre de mécanismes administratifs et comptables permettant la réalisation des recettes et des dépenses prévues, autorisées et approuvées.

L'exécution du budget en recettes se traduit par l'émission, la prise en charge, le recouvrement et l'apurement des titres de recettes :

- l'émission des titres de recettes relève de la phase administrative et incombe à l'ordonnateur ;

- la prise en charge, le recouvrement et l'apurement des titres de recettes relèvent de la phase comptable et incombe au receveur.

La phase administrative : l'émission des titres de recettes

Selon les termes de l'article 40 du décret n°2006-204/PRES/PM/MFB du 15 mai 2006 portant régime financier et comptable des collectivités territoriales, "Toutes les recettes s'exécutent par l'émission de titres de recettes..." car il n'y a pas de perception sans titre. Le titre de recettes est l'acte administratif qui établit le droit de la CT.

La procédure d'émission des titres de recettes comporte trois étapes : la constatation ; la liquidation ; l'ordonnancement.

La constatation des droits de la Collectivité Territoriale

C'est l'ensemble des opérations administratives qui concourent d'une part à la recherche de la matière imposable et d'autre part à la détermination de la base imposable ou du montant du droit à acquitter.

10Article 30 du décret n°2005-255/PRES/PM/MFB du 12 mai 2005 portant règlement général sur la comptabilité publique

9

La constatation se matérialise soit par :

Une déclaration de recettes faite par le receveur en cas de recouvrement sans titre ; une demande écrite du débiteur ; un contrat signé ; un acte de justice.

La liquidation

Elle consiste à la détermination du montant des droits dus à la CT. Cette détermination se fait par application des dispositions contenues dans le Code des impôts en ce qui concerne les recettes fiscales et des montants arrêtés par délibération du Conseil de CT pour les recettes non fiscales.

L'ordonnancement

Il se traduit par l'établissement du titre de recettes par l'ordonnateur du budget (pour les recettes non fiscales) et par la Direction générale des impôts (DGI) pour les recettes fiscales. Les titres de recettes émis par l'ordonnateur doivent recevoir le visa du contrôleur financier avant d'être transmis au receveur pour prise en charge et recouvrement.

La phase comptable

Elle comporte trois (3) étapes à savoir la prise en charge, le recouvrement et l'apurement. La prise en charge

Le titre de recettes est le support juridique qui permet au comptable public de percevoir la recette. La prise en charge marque le début des opérations comptables d'exécution du budget. Avant de procéder à la prise en charge du titre de recettes émis par l'ordonnateur, le receveur doit effectuer un certain nombre de contrôles pour s'assurer de la validité de la créance. Ces contrôles portent essentiellement sur : la régularité de l'imputation budgétaire ; l'exactitude des calculs de liquidation ; la concordance entre les pièces justificatives ; la présence du titre énoncé au bordereau ; la continuité des opérations par l'examen de la numérotation des bordereaux et du report des opérations précédentes.

Si à l'issue de ces contrôles, aucune irrégularité n'est relevée, le receveur procède à la prise en charge du montant du titre dans sa comptabilité (enregistrement). Après l'enregistrement, le receveur est tenu de tout mettre en oeuvre pour assurer le recouvrement optimum du titre pris en charge.

10

En cas d'irrégularités relevées sur le titre ou sur le bordereau, le receveur invite l'ordonnateur à y apporter les corrections nécessaires par un rejet motivé.

La prise en charge peut intervenir :

- soit avant le recouvrement, elle constitue alors le point de départ des opérations de recouvrement ;

- soit après le recouvrement, on parle dans ce cas de « titre de régularisation ».

Le recouvrement des titres de recettes

Le recouvrement consiste à l'encaissement du montant des recettes dues par les débiteurs de la CT. Ainsi, dès que le titre de recettes est émis et pris en charge, le receveur de CT doit mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour assurer le recouvrement intégral.

À la fin de l'exercice budgétaire, le receveur procède à l'apurement des titres de recettes. L'apurement des titres de recettes

L'apurement d'un titre de recettes trouve en principe son origine : soit dans le paiement effectué par le débiteur ; soit dans la réduction ou l'annulation du titre de recettes; soit dans la remise gracieuse de la dette accordée par la CT.

Malgré les moyens mis en oeuvre pour assurer le recouvrement des recettes, le comptable peut ne pas obtenir le recouvrement de tous les titres émis et pris en charge au cours d'une gestion, parce que certaines créances peuvent s'avérer irrécouvrables. Dès lors, à la clôture de la journée complémentaire, le receveur doit dresser un état des restes à recouvrer sur les titres pris en charge au cours de l'exercice clos et un état des créances irrécouvrables. Ces deux états accompagnés de toutes les pièces justificatives et des demandes d'admission en non-valeur, formulées par le receveur, sont soumis à l'examen du Conseil de CT qui statue sur le dossier. Au vu de la décision du Conseil, le receveur procède à la comptabilisation des sommes admises en non-valeur ou des restes à recouvrer.

L'exécution des dépenses

En finances publiques, la comptabilité en matière de dépenses obéit à deux phases qui sont :

- la phase administrative qui incombe à l'ordonnateur ;

- et la phase comptable qui relève du domaine du receveur.

La phase administrative de l'opération de dépense

11

La phase administrative comporte trois étapes que sont l'engagement, la liquidation et l'ordonnancement.

L'engagement est l'acte par lequel l'ordonnateur ou ses délégués créent ou constatent à l'encontre de la CT une obligation dont résultera une dépense. L'ordonnateur procède à l'engagement au vu des pièces énumérées dans la Nomenclature des Pièces Justificatives des CT (NPJ/CT).

La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et de calculer le montant exact de la dépense (certification du service fait par le tiers).

L'ordonnancement est l'acte par lequel l'ordonnateur matérialise l'ordre qu'il donne au receveur de procéder au paiement de la dette de la CT. Il se traduit par l'émission d'un mandat de paiement au profit du créancier.

La phase comptable de l'opération de dépense

Dans la phase comptable, la réalisation de la dépense consiste à libérer la CT de sa dette. À cette phase, deux étapes peuvent être distinguées : la vérification et la prise en charge et le paiement de la dépense.

Vérification et prise en charge

La vérification consiste pour le receveur à procéder aux différents contrôles des titres de paiement conformément à la règlementation en vigueur. Ces contrôles portent essentiellement sur : la qualité de l'ordonnateur ; l'exactitude de l'imputation budgétaire en relation avec la nature et l'objet de la dépense; la disponibilité des crédits budgétaires; la justification du service fait ; l'exactitude des calculs de liquidation ; la production des justifications prévues par les lois et règlements en vigueur ; l'application des règles de prescription et de déchéance quadriennale ; le visa du contrôleur financier ; l'existence des fonds disponibles suffisants pour effectuer le paiement ; la régularité du mode de paiement demandé ; l'inexistence d'une opposition au paiement.

La prise en charge intervient après cette vérification. Si celle-ci n'a révélé aucune irrégularité, le receveur marque son accord pour le titre de paiement.

Lorsqu'à l'occasion de ces contrôles ci-dessus cités, le receveur de CT constate, soit dans les pièces justificatives, soit dans le corps du mandat, des erreurs matérielles, omissions ou irrégularités, il doit poursuivre la régularisation de celles-ci auprès de l'ordonnateur en lui précisant les redressements à effectuer.

12

Il peut également suspendre son visa lorsque les énonciations contenues dans les pièces produites ne lui paraissent pas suffisamment précises et réclamer à l'ordonnateur des certificats administratifs complétant ces énonciations.

En cas de refus de visa, le receveur de CT doit, dans les cinq (05) jours qui lui sont impartis à compter de la réception des mandats pour exercer ses contrôles, délivrer à l'ordonnateur, une déclaration écrite et motivée à l'appui du mandat rejeté.

Si malgré ce refus, l'ordonnateur donne l'ordre au receveur de CT d'effectuer le paiement, celui-ci procède sans délai au paiement et il annexe au mandat, une copie de sa déclaration et l'original de l'acte de réquisition.

Dans ce cas, le receveur de CT ne peut déférer à l'ordre de payer la dépense dès lors que le refus est motivé par : l'absence ou l'insuffisance de crédits disponibles ; l'absence de justification du service fait, sauf pour les avances et les subventions ; le caractère non libératoire du paiement ; l'omission ou l'irrégularité des pièces.

Lorsque le receveur de CT obtempère, en dehors des cas ci-dessus à l'ordre de payer de l'ordonnateur, il cesse d'être responsable de la dépense en cause. Les copies de l'ordre de réquisition émis par l'ordonnateur sont transmises au Ministre en charge des finances et à la Cour des comptes.

Les mandats rejetés et les mandats visés payables en numéraire sont renvoyés par le receveur de CT à l'ordonnateur à l'appui d'un des exemplaires du bordereau d'émission.

Les pièces justificatives correspondant aux mandats visés sont conservées par le receveur ; elles seront rattachées, par ses soins, aux mandats le jour de leur règlement. Le receveur de CT conserve également pour règlement, les mandats payables par virement de compte.

L'ordonnateur remet les mandats visés aux parties prenantes contre décharge. Ces mandats ne sont payables qu'à la caisse du receveur de CT qui les a visés. Ils ne peuvent être payés à une autre caisse publique qu'après autorisation préalable et visa spécial du receveur de CT intéressé.

En cas de perte d'un mandat, il en est délivré un duplicata par l'ordonnateur sur la déclaration motivée de la partie prenante, affirmant la perte qu'elle a enregistré et s'obligeant à rembourser la somme ordonnancée en cas de double paiement et sur l'attestation écrite du

13

receveur de CT, certifiant qu'il n'en a pas acquitté le montant. Ces pièces sont jointes au duplicata de mandat émis. Les bordereaux d'émission du premier mandat sont annotés en conséquence par l'ordonnateur et par le receveur de CT.

Le paiement est l'acte par lequel la CT se libère de sa dette. Il doit donc s'effectuer entre les mains du véritable bénéficiaire. Il doit également être fait selon le mode de paiement approprié.

NB : Il y a cependant des cas de paiement sans ordonnancement préalable (remboursement de la dette, précompte d'office etc.). Dans ce cas, le receveur informe l'ordonnateur qui émet un mandat de régularisation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand