CONCLUSION GENERALE
L'étude avait pour objectif d'analyser
l'efficacité du contrôle exercé sur les budgets communaux
et consistait non seulement à analyser les forces et les faiblesses du
système de contrôle mais aussi à s'appliquer à
connaitre l'efficacité des outils internes de gestion des budgets
communaux au Burkina Faso.
S'appuyant sur la méthode SWOT d'analyse des
données, nous sommes parvenus à déceler les faiblesses et
menaces du dispositif de contrôle au titre desquelles on peut citer
l'insuffisance du nombre de contrôleurs, les insuffisances des dotations
budgétaires de fonctionnement et du matériel roulant, la quasi
absence de cartographie des risques et la méconnaissance du nombre de
structures à contrôler. Au chapitre des forces et
opportunités déterminées dans le dispositif de
contrôle, il est important d'énumérer l'aptitude des
contrôleurs à travers leur niveau d'étude et leur
expérience professionnelle, l'usage d'un manuel de procédures de
contrôle et l'existence de la vérification sur toute la
période de l'exécution du budget communal. En ce qui concerne le
diagnostic de l'efficacité des outils internes de gestion interne dans
les communes nous avons déterminé comme points positifs la
qualité de la tenue de la comptabilité du receveur municipal et
la clarté du manuel de procédures comptable. Mais les
difficultés liées à l'insuffisance des ressources humaines
en quantité et qualité, à l'absence de service de
contrôle interne dans les mairies et les difficultés de gestion
des marchés publics locaux constituent des contre-performances. Ces
résultats permettent de conclure que le dispositif de contrôle de
l'exécution du budget communal comporte beaucoup de faiblesses que de
forces. Il ressort également une nette supériorité des
contre-performances des outils internes de gestion des budgets communaux. Mais
étant donné qu'il y a des insuffisances dans l'analyse SWOT des
données les résultats ne pourraient être pris comme des
vérités bibliques au point de ne pas pouvoir être remis en
cause.
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Du reste, la taille de l'échantillon semble petite au
point qu'on peut se réserver à généraliser les
résultats mais le fait que ce sont les mêmes organes de
contrôle et les mêmes organigrammes des mairies quel que soit la
grandeur de l'échantillon, on aboutirait aux mêmes
résultats.
Toutefois le fait que ce sont les mêmes structures de
contrôle qui interviennent à tous les niveaux administratifs
constitue un handicap institutionnel au regard de leur manque de moyens et de
ressources. Une réforme doit être opérée à ce
niveau pour désengorger lesdites structures. N'est-il pas indiqué
de créer des structures de contrôle exclusivement
réservées au contrôle des budgets communaux. C'est dans
cette optique qu'il a été créé en France les
chambres régionales des comptes pour contrôler la gestion des
communes, des départements et des régions. Fort des
résultats engrangés par la déconcentration de la Cour des
Comptes française, il est souhaitable que le Burkina Faso aille dans ce
sens pour améliorer qualitativement sa gouvernance et promouvoir le
développement à la base. Une telle réforme participe
même à l'autonomisation des collectivités territoriales.
Parler du problème de l'efficacité du contrôle des budgets
communaux revient à évoquer le dispositif de contrôle en
général des finances publiques au Burkina Faso.
Le contrôle de l'exécution des finances locales
est un défi permanent pour les acteurs de la bonne gouvernance. La
réflexion pourrait s'étendre sur l'impact du contrôle des
budgets locaux sur le développement local au Burkina Faso.
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