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Analyse de l'efficacité du contrôle de l'exécution du budget communal au Burkina Faso


par Paul TIENDREBEOGO
Université Ouagadougou 2 - Master 2 en Economie, parcours Développement Local et Gestion des Collectivités Territoriales 2018
  

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4.2.2 : Commentaires sur les résultats de l'étude sur l'efficacité des outils de gestions internes aux communes

Ici, ce sont également des variables suivies d'indicateurs qui sont mesurés en vue d'analyser les outils internes de gestion des budgets communaux.

Sur la variable comptabilité tenue par les gestionnaires des budgets, trois indicateurs ont permis d'analyser sa performance. Du point de vue du compte de gestion tenu par le receveur municipal, il est ressorti que 100% des communes la pratique, c'est donc une performance à saluer en ce sens que les structures de contrôle apprécient sa tenue.

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Du point de vue la comptabilité des matières, seul 30% de notre échantillon la pratique, cela dénote une mauvaise gestion des biens des communes. C'est un indicateur de contre-performance de gestion dans la mesure où elle rend inefficace le contrôle. Il est notamment pratiqué dans quelques communes urbaines. Alors que les règles de la comptabilité publique en demandent sa tenue obligatoire. S'agissant de la tenue du compte administratif l'étude révèle que bien que sa tenue est obligatoire, seulement 50% des enquêtés déclarent la tenir convenablement. Sa particularité c'est qu'elle doit établir les mêmes soldes que le compte du receveur. La mauvaise tenue de cette comptabilité limite davantage l'efficacité du contrôle. Le niveau des comptables communaux est en partie responsable de sa non tenue. Du point de vue de l'inventaire périodique des biens à défaut de la comptabilité matière, la majorité soit 55% des communes ne recensent pas les biens communaux périodiquement. Cela n'est pas de nature à faciliter le travail de contrôle.

L'archivage des pièces justificatives joue également sur l'efficacité du contrôle.

Concernant l'existence d'archives formelles dans les communes ou dans les services de comptabilité, il ressort que seul 10% de notre échantillon possède des archives formelles à même de bien conserver les pièces. C'est un handicap pour un contrôle efficace. Nonobstant l'existence d'archives formelles, la qualité de tenue des pièces justificatives a été étudiée. Il ressort que la moitié des communes étudiées classe leurs pièces comptables dans des classeurs ou chronos dans les bureaux. Etant donné leur importance dans la vérification de la comptabilité nous pouvons conclure qu'il s'agit d'une contre-performance qui entrave l'efficacité du travail de contrôle.

L'enquête a été également portée sur le manuel de procédures au niveau des communes. A ce sujet, deux indicateurs ont été mesurés. L'existence même de manuel de procédures administratives, financières et comptables. Mais seul le manuel comptable existe à 100% dans toutes les communes, cependant il n y a pas de manuel administrative, ni de manuel financière sauf dans les communes urbaines. Cet état de fait a comme risque les conflits de compétences entre le personnel clé des mairies. Quant à la clarté du manuel comptable, tous les enquêtés déclarent le comprendre entièrement. Il en découle sur le plan du contrôle budgétaire, des lourdeurs du processus en ce sens que les contrôleurs vont d'abord

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statuer sur chaque aspect, d'abord l'aspect administratif, ensuite l'aspect financier et enfin la comptabilité.

La variable ressources humaines a été étudiée et le résultat est clair. Ainsi, sur le plan quantitatif, seul 45% des communes affirment que le personnel est suffisant contre 55% d'insuffisance du personnel tant sur le plan administratif que comptable. Or, le facteur travail est primordial dans le rendement qualitatif et quantitatif des communes. Dans ce sens le manque de personnel constitue un handicap en termes d'efficacité. Au titre du niveau des comptables il convient de souligner que la moyenne des comptables a le niveau du Brevet d'Etudes Professionnelles en comptabilité privée, tandis que la comptabilité qu'ils tiennent est publique. Cela traduit aussi la qualité des documents tenus et la tâche qui incombera respectivement au receveur municipal et aux structures de contrôle. Au chapitre, renforcement des capacités il ressort que 50% de l'échantillon reçoit des formations en vue d'améliorer leurs prestations.

Sur le plan des dotations de fonctionnement des services ayant en charge la tenue de la comptabilité, plus de la moitié des communes enquêtées affirment que les dotations sont insuffisantes pour une bonne administration de la comptabilité. Il sied de conclure qu'il s'agit d'une contre-performance interne de gestions de budgets locaux ayant comme corollaire la complication de la tâche des contrôleurs.

Du point de vue des ressources matérielles, deux indicateurs ont été mesurés. Le premier est la quantité du matériel, il ressort son insuffisance selon l'enquête. La qualité a aussi été mesurée et il ressort un doute sur la qualité. Comment peut-on être efficace sans matériels de travail.

S'agissant de la maitrise du calendrier budgétaire, il ressort que seul 45% des comptables communaux maitrisent les dates de production et d'adoption des différents documents budgétaires.

Il est également vérifié la gestion du carburant dans les mairies. S'agissant du support d'enregistrement, seul 30% possède un support formel d'enregistrement. Sur la fiabilité du registre également c'est 30% qui a un registre fiable. Sur les textes de gestion du carburant, près de la moitié de notre échantillon n'a pas un arrêté formel de répartition. On peut en déduire que la gestion du carburant n'est pas saine dans nos communes d'où la

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complication des auditeurs dans la vérification.

Le travail a aussi porté sur le contrôle interne au sein des mairies. Dans un premier temps l'étude s'est intéressée à l'existence d'un service de contrôle interne au niveau des mairies d'où il ressort que seul 10% des mairies en dispose. Ensuite sur le comité de suivi budgétaire, seul 15% des communes ont leur comité qui fonctionne régulièrement pour veiller à la bonne exécution.

Nous avons aussi enquêté sur les marchés publics étant donné qu'ils absorbent une grande partie du budget communal. Concernant la capacité des ressources humaines notamment les comptables communaux tenant la comptabilité de l'ordonnateur en principe, il ressort qu'environ 70% de ce personnel n'arrive pas convenablement à bien exécuter les marchés publics. S'agissant du respect des Plans de Passation des Marchés publics, seul 30% respecte intégralement ce document fondamental de gestion des appels à concurrence. Sur le respect de la règlementation des appels à concurrence, il ressort que près de 50% suive les procédures en la matière. Il y a de plus un problème de conflit de compétence souvent entre les acteurs de gestion des marchés au niveau communal qu'il faut solutionner.

Dans cette importante variable on déduit qu'elle constitue une contre-performance de gestion interne qui ne facilite pas le travail de contrôle des organes.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard