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Analyse de l'efficacité du contrôle de l'exécution du budget communal au Burkina Faso


par Paul TIENDREBEOGO
Université Ouagadougou 2 - Master 2 en Economie, parcours Développement Local et Gestion des Collectivités Territoriales 2018
  

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2.2. Les normes de contrôle des finances publiques : institutions et normes en matière de contrôle

Il s'agit de dresser les règles qui gouvernent le contrôle des finances publiques au Burkina Faso. On évoquera les institutions nationales et internationales de contrôle des finances publiques.

A. Les institutions de contrôle au niveau international

Selon le Public Expenditure and Financial Accountability (PEFA) in « les directives pour l'application du cadre de mesure de la performance dans les collectivités publiques infranationales », « volume 1-principales directives » de mai 2008, au niveau international, les institutions supérieures de contrôles des finances publiques sont : la Fédération internationale des experts comptables (IFAC) et son Comité du secteur public (PSC), l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) et l'Institut des auditeurs internes (IIA).

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La Fédération internationale des experts comptables (IFAC) regroupe des associations professionnelles nationales d'experts comptables, ainsi que certains groupes spécialisés ayant des échanges fréquents avec la profession. L'adhésion à l'IFAC est ouverte aux organismes agréés de la profession des experts comptables. Actuellement, la Fédération comprend 156 organismes membres dans 114 pays, représentant quelque deux millions d'experts comptables.

L'IFAC publie des normes et des directives internationales dans six domaines : la vérification des comptes et les services connexes, la formation, la déontologie, la comptabilité financière et de gestion, l'informatique et la comptabilité publique. Elle a également publié un code international de déontologie.

L'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) rassemble 185 institutions supérieures de contrôle (ISC) de pays membres de l'Organisation des Nations Unies ou de ses institutions spécialisées. Les ISC jouent un rôle majeur en matière de vérification des comptes publics et de contrôle des opérations du secteur public, et contribuent à promouvoir une saine gestion des fonds publics et la responsabilisation financière dans leurs pays respectifs17.

B. Les Normes nationales de contrôle des Institutions Supérieures de Contrôle

Au Burkina Faso, c'est l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption qui a élaboré les différentes normes de contrôle des finances publiques. Elles sont contenues dans son manuel de procédures imposable aux organes de contrôle de l'ordre administratif. Ce sont :

Les Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs doivent respecter et appliquer les règles et principes fondamentaux suivants: intégrité, objectivité, confidentialité, compétence, indépendance, confraternité, qualité du travail, conseil.

Les règles de conduite des contrôleurs et inspecteurs sont : l'intégrité, l'objectivité, la confidentialité, la compétence, l'indépendance, la confraternité, la qualité du travail et le conseil.

17PEFA, (2003), « Aperçu des normes internationales en matière de comptabilité d'audit et de contrôle interne dans le secteur public »

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Au titre des normes pour la pratique professionnelle du contrôle, les normes sont des principes obligatoires qui ont pour objet :

- de définir les principes fondamentaux de la pratique du Contrôle ;

- de fournir un cadre de référence pour la réalisation et la promotion d'un large champ d'intervention des Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs à valeur ajoutée ;

- d'établir les critères d'appréciation du fonctionnement des structures de contrôle administratif et de favoriser l'amélioration des processus organisationnels et des opérations. Il y a trois catégories de normes édictées par l'ASCE-LC.

La première catégorie porte sur des normes générales qui présentent le cadre général des interventions des structures de contrôle. Ainsi : le Burkina Faso encourage et soutient des structures de contrôle administratif rigoureuses et crédibles qui jouissent de la confiance du gouvernement, qui contribuent directement à la gestion efficace des risques, à la saine gestion des ressources et à une gouvernance efficace. Il repositionne ces structures comme un des fondements clés de la gouvernance au sein des ministères et des organismes publics.

Le gouvernement garantit l'indépendance réelle et perçue de l'ASCE, de l'IGF et des Inspections techniques face aux gestionnaires. Il met en place au niveau de chaque département ministériel un Comité d'audit rattaché au CASEM.

Tous les ministères et organismes, et le gouvernement dans son ensemble, sont appuyés par des structures de contrôle professionnel, grâce à un nouveau modèle de responsabilité dans lequel :

a) les ordonnateurs, les comptables et les gestionnaires assument l'entière responsabilité du contrôle interne des processus, des activités et des opérations qui relèvent d'eux ;

b) les structures de contrôle de l'ordre administratif assument la responsabilité de

contrôle de l'efficacité des dispositifs de contrôle interne mis en place par les ordonnateurs, les comptables et les administrateurs de crédits et contribuent, à travers leurs évaluations et ses conseils, à l'amélioration de ces dispositifs.

L'Inspection technique élabore un rapport annuel de contrôle basé sur les risques de l'entité à laquelle elle est rattachée.

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Ce rapport porte sur l'efficacité et la pertinence des processus de gestion des risques, de contrôle, de gouvernance/lutte contre la corruption au sein de l'entité.

Le Gouvernement nomme, aux postes de Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs, des personnes compétentes, intègres et ayant le profil adéquat.

Les responsables des entités relevant du champ de contrôle et leurs collaborateurs sont tenus à :

a) mettre en place des procédures efficaces afin d'assurer l'examen systématique des processus de contrôle et de reddition de comptes de leurs entités ;

b) tenir compte des résultats des contrôles effectués par les Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs ;

c) s'assurer de préparer des plans d'action qui donnent suite de façon adéquate aux recommandations et aux constats des Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs, et que ces plans d'actions sont appliqués efficacement ;

d) s'assurer que les Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs, dans le cadre des responsabilités qui leur sont confiées, aient un libre accès aux documents, aux bases de données, aux lieux de travail et aux employés de l'entité ainsi que le droit d'obtenir des informations et des explications.

Les ordonnateurs et les comptables doivent disposer de moyens pour pouvoir déterminer, dans le cadre du contrôle réciproque :

a) l'indépendance, le professionnalisme et la performance du Contrôleur/Inspecteur ;

b) la mesure dans laquelle les activités de contrôle portent sur tous les secteurs à plus haut risque et d'importance significative ;

c) l'exécution en temps opportun du processus de contrôle et la présentation de rapports de contrôle ;

d) l'efficacité des mesures de suivi des recommandations formulées.

L'ASCE et les inspections techniques assurent la promotion des bonnes pratiques en matière de : contrôle interne, la gestion financière, gestion de la performance, la gouvernance publique et la lutte contre la corruption. Elle émet des directives et des lignes directrices sur ces pratiques au profit de l'Administration publique, et contrôle leur mise en oeuvre. Elle établit un classement des entités relativement au respect de ces directives et lignes directrices.

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Les données relatives à cette activité sont intégrées au rapport général annuel.

L'ASCE incite les démembrements de l'Etat à maîtriser et à mettre en oeuvre un système de self-audit et les accompagne dans ce processus.

Un système de certification en self-audit est mis en place pour attester de la qualité du processus. Les données sur cette activité sont incluses dans le rapport général annuel.

L'ASCE met en place un système de certification des démembrements de l'Etat en matière de contrôle interne et de management des risques. Ce système permettra d'établir une classification annuelle des entités contrôlées/auditées, sur une échelle de qualité des dispositifs de contrôle interne mis en place. Ce classement fait partie intégrante du rapport général annuel.

La seconde catégorie de norme est relative à la qualification des contrôleurs/inspecteurs :

- la mission, les pouvoirs et les responsabilités des Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs doivent être formellement définis dans une charte de Contrôleur d'Etat pour l'ASCE, d'inspecteur technique pour les Inspections Techniques et d'inspecteur des finances pour l'IGF. Le Contrôleur Général d'Etat révise périodiquement ces chartes et les soumet à l'approbation du Premier Ministre.

L'indépendance et l'objectivité : L'indépendance est la capacité du Contrôleur d'Etat/Inspecteur à assumer, de manière impartiale, ses responsabilités. Afin d'atteindre un degré d'indépendance nécessaire et suffisant à l'exercice de ses responsabilités, le Contrôleur Général d'Etat et les Inspecteurs Généraux doivent avoir un accès direct et non restreint à leur tutelle et à son Comité d'audit.

L'objectivité est une attitude impartiale qui permet aux Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs d'accomplir leurs missions de telle sorte qu'ils soient certains de la qualité de leurs travaux menés sans compromis. L'objectivité implique que les Contrôleurs d'Etat/ Inspecteurs ne subordonnent pas leur propre jugement à celui d'autres personnes.

Les violations à l'indépendance et à l'objectivité doivent être appréhendées à différents niveaux : au niveau du Contrôleur d'Etat/Inspecteur (individu) ; au niveau de la conduite de la mission (processus - activité) ; au niveau de la structure de contrôle (organisation).

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L'ASCE, l'IGF et l'Inspection technique doivent élaborer et tenir à jour un programme d'assurance et d'amélioration qualité portant sur tous les aspects du contrôle qu'elles effectuent. Ce programme permet également de s'assurer de l'efficacité et de l'efficience des activités de contrôle et d'identifier toutes opportunités d'amélioration.

- Les évaluations internes Elles doivent comporter :

a) une surveillance continue de la performance de l'ASCE, de l'IGF et de l'Inspection technique à travers des indicateurs pertinents ;

b) des revues périodiques, effectuées par auto-évaluation. - Les évaluations externes

a) Elles doivent être réalisées au moins tous les 3 ans par une équipe ou un évaluateur qualifié, indépendant et extérieur à l'ASCE.

b) L'ASCE assure les évaluations externes des Inspections techniques et de l'IGF.

c) Le Contrôleur Général d'Etat doit s'entretenir avec le Premier Ministre au sujet : - du besoin d'augmenter la fréquence de ces évaluations externes ;

- des qualifications de l'évaluateur ou de l'équipe d'évaluation externe ainsi que de son indépendance y compris au regard de tout conflit d'intérêt potentiel.

La troisième catégorie concerne le fonctionnement des institutions de contrôle : l'organisation de la mission de contrôle d'audit/contrôle ; la planification : L'ASCE, l'IGF et l'Inspection technique établissent une planification fondée sur les risques afin de définir des priorités cohérentes avec leurs objectifs et ceux de l'Etat et un plan pluriannuel de contrôle/ audit fondé sur les risques.

- la cartographie des risques est élaborée et révisée par l'ASCE et l'IGF et l'inspection technique des services et la communication, la gestion des ressources humaines qualifiées et suffisantes, l'établissement de règles et procédures, la coordination des actions de structures de contrôle, la reddition des comptes, la bonne gouvernance, le management des risques, doivent être respectés par les institutions de contrôle.

Les structures de contrôle doivent aider l'organisation à maintenir un dispositif de contrôle approprié en évaluant son efficacité et son efficience et en encourageant son amélioration continue.

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Les structures de contrôle doivent évaluer la pertinence et l'efficacité du dispositif de contrôle choisi pour faire face aux risques relatifs à la gouvernance/lutte contre la corruption, aux opérations et aux systèmes d'information de l'organisation. Cette évaluation doit porter sur les aspects suivants:

- la fiabilité et l'intégrité des informations financières et opérationnelles ;

- l'efficacité et l'efficience des opérations et des programmes ;

- la protection des actifs et le respect des lois, des règlements, des directives, des règles, des procédures, des notes de services, des contrats, des conventions.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite