Analyse du budget d'exploitation d'une entité publique, cas de l'occ gomapar Gérard Bambona Institut Supérieur de Commerce, Isc Goma - Graduat 2019 |
A. LA PREVISIONLa prévision se présente comme une ligne d'actions permettant à identifier les facteurs qui pourront influencer de façon concrète l'activité de l'entité à moyen et long terme.Pour Bergeron P.G., « la prévision est une activité qui permet à un gestionnaire d'utiliser les renseignements présents pour préciser le milieu dans lequel l'entité fonctionne19 » Le processus de prévision doit envisager les pistes d'actions en vue de maitriser et de tirer profit des modifications qui peuvent subvenir à l'environnement qu'il contrôle. Selon l'horizon, on distingue la prévision à court terme, la prévision à moyen terme et la prévision à long terme qui tend à se confondre avec la prospective qui cherche à identifier les tendances lourdes.20 Pour qu'une prévision soit bonne, il faudrait tenir compte de deux éléments importants qui sont : ? L'expérience du passé : pour mieux prévoir l'avenir on doit toujours se référer aux faits analogiques du passé : c'est le passé qui instruit l'avenir. ? La programmation : il est nécessaire à un chef d'entité d'établir un programme qui lui permettra de prévoir les dépenses à engager et les recettes à réaliser. La prévision est une attitude volontaire, scientifique et collective face à l'action future21.
19P. G. BERGERON, La gestion moderne, Théorie et cas, Gaestar Maurice, édition Dalloz, Paris, 20 A.C. MARINET & A. SILEM, Lexique de gestion et de management, 8ème édition, 2009, P.153 21 KALUME BASHARA, Gestion Budgétaire, cours inédit, ISC-Goma, 2017, P.64-67 13 Pour rendre la prévision plus réaliste, il est indispensable que les cadres de différents centres de responsabilité participent aux travaux de prévision ou encore que chacun à son niveau adhère au programme auquel il a participé. A. LA BUDGETISATIONLes prévisions une fois établies, on doit passer à la budgétisation. Cette dernière est le fait de traduire ces prévisions sur un tableau comprenant les recettes et les dépenses. La budgétisation est donc une ventilation ou une répartition dans le temps des objectifs fixés. La première tâche des responsables d'entités est donc de déterminer les objectifs. Ceux-ci ayant été définis, les moyens de l'entité doivent être coordonnés dans un ensemble de budgets partiels. C. LE CONTRÔLE
Le contrôle budgétaire a un rôle d'information et de coordination d'analyse et de synthèse. Ce rôle s'exerce toujours entre la direction générale et les techniques. Il est en évidence par la procédure de prévision et de contrôle. 22Idem, Jean LOCHARD, la gestion budgétaire, outil de pilotage des managers, P15. 23Trésor MBUSA SIVANZIRE, Analyse de la gestion budgétaire d'une petite et moyenne entreprise, cas des établissements bon marché, TFC Inédit, ISC-Goma, 2009-2010. 14 Il informe la direction générale et leur fournit les analyses préalables aux travaux de la prévision. Il coordonne enfin la préparation de l'ensemble du budget étroitement interdépendant puis il a réalisé la synthèse par la présentation à la direction. Au sens comptable, ce contrôle budgétaire signifie la différence entre les prévisions budgétaires et les réalisations. Au sens strictement financier, le terme contrôle budgétaire simplement comparaison entre prévisions et les réalisations et s'explique dans l'équation24. Cet écart peut être favorable ou défavorable. + Il est favorable un écart qui augmente les profits par rapport aux prévisions c'est-à-dire celui qui nous avantage. Cet écart favorable est constaté : - Lorsque les produits réels sont supérieurs aux produits budgétaires ; - Lorsque les dépenses réelles sont inférieures aux dépenses budgétaires. + Il est défavorable, c'est quand il produit l'effet inverse c'est-à-dire celui qui nous avantage à rien. Cet écart défavorable est constaté : - Lorsque les produits réels sont inférieurs aux produits budgétaires ; - Lorsque les dépenses réelles dépassent les dépenses budgétaires. Il est cependant utile d'analyser la cause des écarts et de déterminer s'il s'agit d'une situation temporelle ou permanente les écarts peuvent être la conséquence de l'un ou de plusieurs des facteurs notamment : une évolution des prix, une évolution des plans, etc. Le contrôle budgétaire est aussi l'ensemble des opérations de gestion. y' Par contrôle de gestion : c'est l'ensemble des dispositions prises pour fournir aux diri- geants et aux divers responsables des données chiffrées périodiques caractérisant le mar- ché de l'entreprise. y' Le contrôle par exception c'est lorsqu'on élimine les écarts non significatifs soit dans leur évolution, soit en valeur absolue soit en valeur relatives. 3. Utilité du contrôle budgétaire Le budget oblige à planifier et à exécuter les plans : y' Donnent les critères d'évaluation des résultats ; y' Contribuer à la communication et la coordination ; y' Modifier les procédures et les relations dans l'organisation. Pour effectuer le contrôle budgétaire il faut : 24Nicole KAHINDO MUNGOSY, Contrôle budgétaire d'un régie financière, cas de la DG-NK, TFC Inédit, ISC-Goma, 20092010. 15 y' Établir les écarts ; y' Dès qu'on a ces écarts.
Cette exploitation consiste à comprendre les écarts et à les utiliser. La compréhension des écarts conduit à sanctionner et à récompenser. L'utilisation des écarts est délicate car elle peut amener les responsables à plusieurs contrôles répressifs et politiques de la règle de jeu pour un contrôle incitatif.25 I.4. LES PRINCIPES BUDGÉTAIRES La procédure budgétaire est définie par un ensemble de règles qui doivent être observées et qui fixent non seulement le contexte juridique ; les étapes à franchir et le rôle des acteurs à chacune d'entre elle mais encore les principes à respecter dans l'élaboration du document budgétaire lui-même. 25 Diane MAJUNE, Gestion Budgétaire, Cours inédit, ISC-Goma, 2019-2020, P. 35 16 À travers les siècles se sont en effet imposées certaines règles de base qui guident la préparation concrète du budget et on les retrouve au moins particulièrement utilisées dans tous les pays. On distingue les principes classiques d'application ancienne, des principes nouveaux d'application récente. I.4.1. Les Principes Classiques26 Les principes classiques ou d'application ancienne sont : + Principe d'annualité : signifie que le budget de l'État doit être voté chaque année. Il est destiné à faciliter le contrôle de l'exécutif par l'autorité budgétaire parlementaire. + Principe d'universalité : qui signifie que l'ensemble des recettes du budget couvre l'ensemble des dépenses. Il se compose en deux règles : y' La non-compensation : ici chaque recette et chaque dépense doivent être inscrites dans le budget et soumises à l'approbation pour leur montant brut. Il n'est donc pas possible de soustraire certaines recettes des dépenses pour ne présenter que le solde net. y' La non-affectation : l'affectation d'une recette à une dépense spécifique est interdite parce que toutes les recettes ont vocation à financer indistinctement toutes les dépenses. Le principe d'universalité cherche à pratiquer la solidarité nationale autant qu'à faciliter la lisibilité du budget. + Principe de l'unité budgétaire : suivant ce principe, toutes les dépenses et les recettes sont rassemblées dans un document unique et soumises aux mêmes règles. Il s'agit d'éviter le fractionnement des dépenses et des recettes. Ce qui rendrait plus difficile le contrôle du parlement et d'éviter la multiplication des budgets et des comptes particuliers. Ce qui rendrait impossible d'avoir une vue d'ensemble sur les recettes et les dépenses. + Principe de spécialité : En vertu de ce principe, chaque crédit doit avoir une destination déterminée et être affecté à un but spécifique de sorte que l'autorisation de dépenses délivrée chaque année n'est pas globale, elle est spécialisée. L'objectif poursuivi est d'assurer une information précise supportant l'exercice d'un contrôle adéquat de l'exécution du budget. 26 Raymond MUZELLEC, Finances Publiques de la nouvelle Belgique, édition Dalloz, 2014, P.112 17 I.4.2. Les Principes Nouveaux Au cours de trente ou quarante dernières années se sont progressivement ajoutées aux principes classiques des règles nouvelles qui viennent les compléter. Ce sont particulièrement les : ? Principe d'équilibre : implique que le budget comporte le même montant en recettes et en dépenses ? Principe d'imputabilité : vise la réduction des comptes systématiques. L'exécutif est imputable de l'exercice de ses responsabilités devant le législatif et imputabilité des gestionnaires de haut niveau est elle aussi clairement établie. Une entité de vérification fait rapport annuellement aux parlementaires et exécute des mandants de vérification à la demande de parlementaires, de l'exécutif. ? Principe de transparence : est non seulement rattachée la spécification du rôle de chaque instance mais en outre l'obligation pour le gouvernement de fournir toute l'information financière et non financière qui est requise pour un contrôle parlementaire adéquat et pour la participation et la compréhension du public. ? La stabilité ou la viabilité : apparaît en outre au nombre des principes nouveaux par ce principe, les objectifs budgétaires sont inscrits dans un cadre de moyen terme mis à jour régulièrement27. 27 http://www.contrôle de gestion et gestion budgétaire consulté le 17 avril 2020 à 13h00 18 |
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