1.1. Généralités sur les
champignons : les pleurotes.
Les champignons comestibles font partis du règne de
Fungi. Il existe des champignons micro
et des champignons macroscopiques, ils sont encore
appelés des micromycètes et des macro-mycètes. Les
champignons comestibles sont des macro-mycètes (Leconte, 2006).
1.1.1. Caractéristiques des champignons.
Les champignons sont des :
> Eucaryotes ; ils peuvent être multinuclés
(homo ou hétérocaryotique) ou uninuclé. Ils sont à
l'état végétatif haploïde pour la plupart.
> Thallophytes ; ils ne possèdent pas de racines, ni
de tige, ni de feuilles.
> Hétérotrophes ; incapables d'utiliser
l'énergie solaire, ils utilisent des nombreuses molécules
carbonées fabriquées d'autres êtres vivants. Ils sont non
photosynthétiques. > Leur paroi contient de la chitine et de
polysaccharides (glucane).
> Ils se reproduisent et se multiplient par
l'intermédiaire de spores de nature diverses, issues d'une reproduction
asexuée ou sexuée (Oei, 2005).
1.1.2. Biologie, écologie.
L'organisme vivant des Fungi est un mycélium
constitué d'un fin réseau de filaments, hyphes.
Sous certaines conditions les hyphes sexuellement compatibles
fusionnent et forment les spores. Les structures les plus grandes
(supérieures à 1mm) produisant des spores sont appelées
des champignons. C'est la partie qu'on remarque le plus dans la nature, mais
elle ne constitue qu'une fructification. La partie la plus importante se trouve
sous le sol ou à l'intérieur du bois (Oyster, 2004; Oei,
2005).
Les champignons sont un groupe distinct d'organismes plus
étroitement liés aux animaux qu'aux plantes (FAO, 1998).
Un champignon est de deux grandes parties : le mycélium
qui est l'organe végétatif et le Basidiome (ou carpophore ou
encore sporophore) qui est la partie reproductrice.
Le mycélium et la baside sont formés des
structures filamenteuses appelées hyphes. Le basidiome peut être
porté par un stipe ou peut être sessile ; pour ce fait, on peut
distinguer les champignons à chapeau et en croute.
~ 5 ~
> Mycélium : masse d'hyphes continus ou
cloisonnés par des segments ou des boucles qui constituent la structure
d'un champignon.
> Hyménium : couche de cellules issues des hyphes
générateurs de la trame, qui tapissent l'intérieur des
tubes ou la surface des lames d'un sporophore.
> Baside : cellule fertile d'un champignon formé
d'un hymenophore et d'un contexte (Bordas, 1970).
Le pleurote en huitre (Pleurotus ostreatus) pousse
de l'automne à l'hiver selon les régions, en touffes sur les
feuillus vivants ou tombés. C'est un parasite de blessure mais il est
également saprophyte. La température optimale est de 24-26°C
pendant la période d'incubation ; et 1012°C pendant la
période de fructification. Un abaissement de température favorise
l'entrée en fructification. Un taux d'humidité avoisinant la
saturation (85-95°C) est meilleur pour le développement des
champignons. L'apport d'air neuf est une donnée essentielle pour
réduire la teneur en CO2 et réalimenter en O2 les processus de la
lignine (Lushiku, 2012).
1.1.3. Nutrition des champignons.
En général, les champignons assurent leur
alimentation à partir d'autres organismes, en absorbant les substances
nutritives du matériau organique dans lequel ils vivent. Les champignons
dépendent du matériel mort et vivant pour leur croissance. Ils
obtiennent leurs substances nutritives de trois façons essentielles :
> Saprophytes : champignons florissant sur de la
matière morte organique.
> Symbiotique : champignons florissant en collaboration
étroite avec d'autres organismes c.à.d. qu'il ya des
bénéfices pour chacun d'eux.
> Parasites ou Pathogènes : champignons causant du
mal à un autre organisme (Oei, 2005).
La majorité de champignons comestibles sont
symbiotiques et forment des mycorhizes avec des arbres. Les champignons
comestibles saprophytes sont aussi sauvages, mais ils sont mieux connus mais
plus estimées sous leurs formes cultivées. Les pleurotes font
partis des champignons comestibles saprophytes (Prance, 1984 ; Oei, 2005).
-' 6 -'
1.1.4. Classification.
Malgré des différences fondamentales, les
champignons sont classifiés comme des plantes. La classification des
champignons comme plantes a des conséquences pratiques faibles.
L'ethnomycologie est le terme correct qui indique que des champignons sont
impliqués .De façon similaire, la flore se réfère
seulement aux plantes. Le terme équivalent pour les champignons est
mycètes (mycota) (Ertrug, 2000).
Comme les plantes, les champignons sont des êtres
vivants. Autrefois, on répartissait les êtres vivants en deux
grands règnes : le règne animal et le règne
végétal. Aujourd'hui on les classe en 6 règnes : le
règne animal, végétal, champignon, protiste,
bactéries et le règne archéobactérie.
Le règne Champignon renferme cinq embranchements :
Chytridiomycota, Zygomycota, Ascomycota, Basidiomycota et Champignons
imparfaits. Les Pleurotes font parti de l'embranchement des Basidiomycota et la
plupart de champignons comestibles font parti de cet embranchement (Sergeeva,
2000).
1.1.4.a) Caractéristiques de l'embranchement des
Basidiomycètes (Pleurotes).
Les Basidiomycètes forment un de cinq embranchements
de champignons. Ils renferment plus de 23.000 espèces différentes
parmi lesquelles les champignons comestibles, les champignons
vénéneux, les satures, les vesses de loup, les polypores ainsi
que deux groupes importants d'agents pathogènes des plantes ; les
rouilles et les charbons. Les polypores jouent un rôle essentiel dans la
décomposition de la litière végétale : ils
constituent souvent les deux tiers de la biomasse vivante du sol (les animaux
non compris). Ils sont caractérisés par des spores formées
à l'extrémité des cellules fertiles, les basides. Le
mycélium des Basidiomycètes est toujours cloisonné, mais
les cloisons sont perforées .Chez de nombreuses espèces, le pore
de la cloison possède une marge renflée en forme d'anneau ou
tonnelet appelé dolipore. Le pleurote appartient au règne de
Fungi, à l'embranchement ou division des Basidiomycota, à la
classe des Agaricomycetes, à la sous- clase des Agaricomycetidae,
à l'ordre des Agaricales, à la famille des Pleurotaceae et au
genre Pleurotus (Hexiang, 2002 ; Mikiashvili, 2006).
Le nom Pleurote s'applique à plus de 20souches de
champignons différentes qui se distinguent par la température
exigée, la couleur et le rythme de croissance (Oei, 2005). Le genre
Pleurotus n'est pas considéré comme un champignon non
resupiné, et la plupart de souches sont monomitiques,
c'est-à-dire qu'elles ne possèdent qu'un seul type d'hyphes, ce
qui leur confère une consistance molle. Seul Pleurotus dryinus
peut parfois être dimitique, ce
~ 7 ~
qui signifie qu'il a des hyphes squelettiques
supplémentaires qui lui donnent une consistance plus ferme comme celles
des polypores. Le genre Pleurotus comprend un groupe de champignons
comestibles ligninolytiques ayant des propriétés
médicinales et d'importantes applications biotechnologiques et
environnementales (Cohen et al., 2002).
1.1.5. La culture des champignons.
1.1.5.a) Croissance mycélienne et
blanc.
Dans la culture des champignons comestibles, on n'utilise pas
les spores. Leur petite taille rend leur manipulation délicate et leurs
caractéristiques génétiques risquent d'être
différentes de celles de leurs parents. De plus, ils mettent un certain
temps à germer alors que d'autres types de champignons, les moisissures
vertes par exemple, germent et se propagent bien plus rapidement. Le champignon
sélectionné doit pouvoir coloniser le substrat avant d'autres
champignons ou bactéries. A cette fin, on mélange un
mycélium cultivé préalablement (libre de tout contaminant)
avec un substrat stérile, ce qui donne ce qu'on appelle le blanc. Cette
technique donne au champignon cultivé une longueur d'avance sur les
autres Fungi (Oei, 2005).
1.1.5.b) L'envahissement du blanc.
Comme dans la nature, le mycélium se propagera dans le
substrat en utilisant les substances nutritives qui s'y trouvent. C'est ce
qu'on appelle l'envahissement du blanc. Lorsque certaines d'entre elles sont
épuisées ou si le temps change, le mycélium atteindra une
phase différente, celle de la reproduction sexuelle. On met en culture
du tissu prélevé sur un champignon et on le dépose dans un
substrat approprié. Une fois que celui-ci est complètement
envahi, on l'utilise pour cultiver des champignons.
Pour la plupart des espèces la température
optimale pour l'envahissement du blanc est d'environ 25 °C. De plus,
l'environnement peut stimuler la croissance du mycélium : une forte
concentration de CO2 lui est favorable (mais pas à la culture).
Une fois qu'il a colonisé le substrat, le
mycélium est en état de produire des fructifications dont le
nombre et la qualité dépendront de l'environnement (Oei et
al., 2005).
-' 8 -'
1.1.5. Production de blanc de champignon.
La semence de champignon (matériau de propagation) est
généralement désignée sous le nom de blanc.
Disponibilité du blanc.
Dans de nombreux pays en développement, la
disponibilité de blanc de bonne qualité représente un
facteur de limitation de la culture des champignons. L'importation est souvent
entravée par la bureaucratie des services de douanes, les frais de
transport élevés et la difficulté à garder le blanc
à une basse température pendant le transport. C'est pourquoi le
producteur sera peut-être contraint de produire son propre blanc. Si l'on
peut obtenir du blanc de bonne qualité du champignon
désiré à un prix raisonnable, il vaut mieux se concentrer
sur les processus de croissance du champignon. Le processus complet de
production de blanc consiste à préparer le milieu de culture,
à remplir les éprouvettes ou les boîtes de Pétri et
à les stériliser, puis à inoculer des récipients
plus grands avec cette culture. La production de blanc nécessite un
laboratoire désinfecté et des connaissances
spécialisées. La production de blanc revient à mettre du
mycélium du champignon désiré dans des substrats
adéquats et stérilisés dans des conditions aseptiques.
Mais, dans la pratique, ce processus n'est pas aussi simple qu'il en a l'air.
Il faut maintenir dans des conditions strictes des souches appropriées
du champignon désiré pour éviter leur
dégénération. Lorsque c'est impossible ; la production de
blanc devrait se faire à partir de cultures de tissu d'un champignon
frais et sain. De plus, la chambre de production de blanc doit toujours
être méticuleusement propre pour éviter toute
contamination.
La culture de démarrage.
La culture de démarrage (ou culture mère) se
fait à partir d'une fructification fraîche et saine ou provient
d'un producteur de blanc ou d'un laboratoire. Elle permet de produire plusieurs
cultures d'agar qui servent à inoculer du blanc dans des
récipients plus volumineux (des flacons par exemple), puis à
inoculer le substrat final de blanc. Une unité de production de blanc
nécessite l'équipement minimum suivant :
? du matériel de stérilisation (autocuiseur,
autoclave) ;
? un environnement stérile : boîte à
inoculation ou à écoulement laminaire ;
? un équipement de laboratoire : boîtes de
Pétri, des éprouvettes, une balance, de
l'alcool, une flamme ;
? une chambre à incubation.
~ 9 ~
On trouve généralement ce genre
d'équipement dans les hôpitaux, les centres de recherche et les
universités. Les matières premières consistent en :
? des ingrédients pour la préparation du milieu
;
? du matériau du substrat (céréales,
baguettes de bois, sciure de bois ou même fibre de
noix de palme) ;
? des champignons sains de culture ou frais, d'une souche de
l'espèce désirée ;
? récipients à blanc (flacons ou sacs en
plastique).
Dans les pays peu producteurs de champignons, on se procurera
le blanc auprès d'une université ou d'un centre de recherche au
début du projet. Vous trouverez des adresses de producteurs de blanc
dans les Adresses Utiles (Oei, 2005).
La stérilisation.
Les céréales, la sciure ou le compost
contiennent un grand nombre de Contaminants. Un seul grain de
céréale peut héberger des milliers de bactéries, de
moisissures et d'actinomycètes. Un seul grain de céréale
peut héberger des milliers de bactéries, de moisissures et
d'actinomycètes. Chacun de ses éléments, appelés
contaminants, est capable d'infecter des substrats mal stérilisés
ou inoculés dans des conditions d'hygiène insuffisantes. Un
chauffage de 15 minutes à 121°C suffit généralement
à tuer tous les organismes. Il faut un certain temps pour que la vapeur
chauffe le coeur des substrats à cette température. Cela
dépend de la façon dont le récipient de
stérilisation ou de pasteurisation a été rempli et de la
capacité du brûleur. La plupart du temps, les sacs de substrat
doivent être chauffés à la vapeur pendant au moins 6 heures
pour que leur centre soit suffisamment exposé à la chaleur.
Stérilisez les sacs de 4 litres avec 2 kg de substrat de blanc pendant
au moins 2 heures a une température de 121°C (Van et al.,
2005).
De bonnes conditions de propreté sont indispensables
à la production de blanc. En particulier, l'ouverture des
récipients contenant le milieu stérilisé doit être
effectuée dans des conditions aseptiques. L'air ambiant contient de
nombreux contaminants susceptibles d'infecter facilement le milieu
stérilisé. Il faut donc pratiquer les manipulations et la
préparation des cultures (de tissu) dans des boîtes
spéciales placées dans des chambres d'inoculation (Oei, 2005).
- 10 -
1.2. Les milieux de culture.
Un milieu de culture est un support qui permet la culture de
cellules, de bactéries, de champignons, de moisissures afin de permettre
leur étude. En principe, les cellules trouvent dans ce milieu les
composants indispensables pour leur multiplication en grand nombre, rapidement,
mais aussi parfois des éléments qui permettront de
privilégier un genre bactérien ou une famille. Ainsi, selon le
but de la culture, il est possible de placer les micro-organismes dans des
conditions optimales, ou tout à fait défavorables. Il se compose
d'une base (agar-agar, eau, minéraux,...) ainsi que d'un indicateur
coloré de pH ou de réaction d'oxydoréduction pour
permettre de formuler des hypothèses sur le genre.
Il existe aussi des bouillons de culture qui possèdent
la même fonction, mais ces milieux ne contiennent pas d'agar-agar, ils
sont donc totalement liquides (Galveston et al., 1996).
1.2.1. Les différents types de
milieux.
Il existe une grande variété de milieux de
culture en rapport avec la diversité des exigences nutritives des
micro-organismes. Ainsi on distingue généralement :
? Milieu minimum.
Un milieu minimum ou milieu défini est un milieu
comportant les éléments chimiques strictement nécessaires
à la croissance bactérienne, sous une forme utilisable par des
bactéries n'ayant pas d'exigence particulière.
Composition d'un milieu minimum:
· Une source de carbone et d'énergie,
généralement le glucose.
· Une source de potassium et de phosphore: K2HPO4.
· Une source d'azote et de soufre: (NH4)2SO4.
· Une source de magnésium: MgCl2.
· Une source de calcium: CaCl2.
· Une source de fer: on emploie le citrate de fer (le
citrate a pour rôle de maintenir le fer en solution).
· Une source d'oligo-éléments: sels de Cu,
Zn, Co, Ni, B, Ti.
· Une source d'eau, indispensable à toute forme
de vie: on utilise l'eau distillée (stérile).
· Un tampon pH: il permet de maintenir un pH correct
voire optimum: KH2PO4 par exemple.
~ 11 ~
En l'absence de l'un de ces composants, les bactéries
ne se développent pas, car elles ne peuvent synthétiser ces
produits (Galveston et al., 1996).
? Milieu de culture empirique.
Un milieu de culture dit empirique est un milieu dont on ne
connaît pas exactement la composition.
Ainsi, dans le milieu type coeur-cervelle, il y a de l'eau,
de l'agar-agar, de l'hydrolysat de coeur et de cervelle sans que l'on en
connaisse les aspects qualitatifs et quantitatifs. Il sera donc utilisé
uniquement pour la croissance des bactéries. Il n'a pas d'effet
sélectif.
? Milieu de culture sélectif.
Les milieux de culture dits sélectifs permettent
uniquement la culture de certains genres de micro-organismes. Pour cela on
ajoute des éléments qui inhibent la croissance des
microorganismes indésirables comme le chlorure de sodium à forte
concentration, le thiosulfate de sodium, le cristal violet ou certains
antibiotiques, etc.
Exemples de milieux sélectifs :
? Milieu S-S : il ne permet la croissance que des Salmonelles
(Shigella s'y développe moins vite : environ 48 à 72 heures avant
d'obtenir une culture exploitable).
? Milieu de Sabouraud : il permet la pousse des
mycètes.
? Gélose Kanamycine - Vancomycine, dite "Kana-Vanco"
ou KV : elle empêche la pousse des bactéries à Gram positif
(action de la vancomycine) et de la plupart des entérobactéries
(action de la Kanamycine). Sur ce milieu, poussent
préférentiellement des bactéries anaérobies
strictes.
? Milieu de culture enrichi.
Ils contiennent, outre les composants de base, des composants
indispensables aux bactéries, que celles-ci ne peuvent pas
synthétiser. Ce sont des milieux utilisés pour l'obtention des
bactéries dites exigeantes et auxotrophes.
Par exemple : les milieux au sang frais (le sang est riche en
nutriments divers): Gélose au sang frais ou cuit. Les milieux avec du
sérum, du jaune d'oeuf : Gélose Baird Parker ou dite BP (CUQ,
2000).
CAN2 : milieu sélectif des levures qui permet la mise
en évidence de Candida albicans par la mise en évidence de
l'activité hexosaminidase (Baron's et al., 1996).
--' 12 --'
? Milieu différentiel.
Le milieu de culture dit différentiel ou indicateur
permet de distinguer deux types de microorganismes se développant dans
un même milieu. Ce type de milieu met en évidence certaines
caractéristiques biochimiques des microorganismes (principalement
l'aptitude à dégrader un substrat) en présence
d'indicateur(s) de la réaction chimique : des indicateurs colorés
de pH ou d'oxydoréduction (tel que le rouge neutre, rouge de
phénol, l'éosine ou le bleu de méthylène).
On retrouve parmi les milieux différentiels :
? La gélose MacConkey (MCK), qui différencie la
fermentation du lactose. De plus, cette gélose est sélective dans
la mesure où elle ne permet que la croissance des bacilles GRAM
négatif. La gélose Drigalski possède les mêmes
propriétés.
? La Gélose Chapman (MSA), milieu sélectif des
staphylocoques qui différencie la fermentation du mannitol permettant
une orientation entre autres vers Staphylococcus aureus.
? La gélose Hektoën, qui différencie la
fermentation de 3 glucides (lactose, saccharose et salicine) ainsi que la
production de sulfure d'hydrogène. Cette gélose est
sélective des bacilles GRAM négatif, elle est
particulièrement adaptée à la recherche
d'entérobactéries pathogènes dans les selles.
? Milieu chromogène (ou discriminant).
Ce milieu peut être sélectif ou non. Son
principe repose sur la présence d'un ou plusieurs substrat(s)
couplé(s) à une molécule chromogène. Lorsque ce
substrat est métabolisé par une enzyme bactérienne
spécifique, le chromogène associé prend une couleur
particulière (il devient un chromophore) directement lisible sur la
colonie.
Parmi ces milieux, on trouve :
SM2 : milieu sélectif des bactéries à
Gram négatif qui permet la mise en évidence de Salmonella dans
les selles grâce à la révélation d'une
activité estérase que spécifique des salmonelles.
--' 13 --'
1.3. Les infections en bactériologie.
Une infection est une maladie provoquée par des agents
pathogènes vivants ; c'est une multiplication et persistance d'un
microorganisme pathogène dans un organisme.
1.3.1 Les infections primaires.
Par infections primaires, celles qui surviennent durant la
phase stérile durant laquelle le mycélium envahit le milieu de
culture ou la surface du agar.
1.3.2. Identification de l'infection.
Nous avons l'impression que quelque chose d'autre que du
mycélium pousse dans votre boîte de Pétri ou votre bocal de
seigle, un micro-organisme est entré d'une façon ou d'une autre
dans le processus et est en train de prospérer à la place du
mycélium. On a à faire à une contamination (Nzohabonimana,
1999).
Les contaminations prennent l'aspect de taches d'un peu
toutes les couleurs (rouge, vert, noir,...) mais sauf le blanc. D'autres
ressemblent à un liquide visqueux blanchâtre et émet une
odeur de moisi (infection bactérienne).
Cette infection bactérienne est moins facile à
détecter à l'oeil nu lorsqu'elle apparaît dans un bocal de
seigle, mais si vous constater que le mycélium s'arrête de pousser
sans raison, il peut s'agir de cette infection : si aucune autre infection de
couleur louche est présente, ouvrer le pot et sentir prudemment; si
ça sent le moisi : jetez ou nettoyez ce pot. De toute façon, si
vous ouvrez le pot avant que le mycélium n'ait colonisé la
majeure partie du seigle, vous devrez le jeter, car l'infection devient
inévitable (Petignat et al., 2005).
En revanche sur les boîtes de Pétri, les
infections sont facilement repérable, y compris les infections
bactériennes. En général, les infections se
développent plus vite que le mycélium: si de minuscules
tâches apparaissent un jour, vous serez très vite fixé. Le
mycélium devrait être blanc.
L'apparition de mycélium jaune, vert ou gris à
d'autres endroits de la surface trahit la présence d'une contamination
fongique. Une croissance crémeuse et brillante révèle
souvent une contamination bactérienne (Aminetou et al.,
2008).
Les vecteurs les plus fréquents des infections sont :
--' 14 --'
? L'air ;
? Le cultivateur, ses habits, ses mains, ses expirations, etc. ?
Le milieu de culture, etc.
1.3.3. Les agents infectieux.
Il existe différents agents infectieux (microbes ou
micro-organismes) classés dans différentes catégories
(familles). Les principales catégories sont :
· les bactéries, les virus, les champignons et les
parasites.
infections, certains étant pratiquement toujours
associés à des manifestations cliniques (maladies) alors que
d'autres ne provoquent qu'exceptionnellement des maladies (Roussos, 1985).
Les prions bien que ne faisant pas partie des microbes (germes)
sont responsables de maladies infectieuses transmissibles.
Pour ce qui concerne les bactéries, il existe deux
grands groupes : les bactéries Gram positif et les bactéries Gram
négatif. Les bactéries se repartissent en 3 formes : les
sphères (cocci), les bâtonnets et les formes courbées. Les
bactéries peuvent se retrouver dans deux états principaux :
l'état végétatif (croissance) ou l'état de repos.
C'est à l'état de repos que la bactérie est la plus
résistante. Les bactéries du genre Bacillus et Clostridium sont
des bactéries que l'on trouve sous forme de spores. La forme de spores
est très résistante aux produits de désinfection et
nécessite des températures élevées lors de la
stérilisation pour leur destruction.
De plus la majorité des désinfectants sont
inefficaces sur les bactéries sous forme sporulée (Petignat
et al., 2006).
Il faut absolument empêcher que l'infection se repende :
Evitez autant que possible d'ouvrir le récipient contaminé
à proximité des autres récipients non contaminé.
Dans le cas où on veut garder le récipient pour observation ou
pour une tentative d'épuration, il ne faut pas les stocker avec les
récipients sains. Evidemment, il faut se laver parfaitement les mains
après avoir manipulé des récipients infectés.
Lorsque on constate la contamination d'une boîte de
Pétri, on prend les mesures qui suivent :
? Si on estime qu'elle est utilisable dans le but
d'épuration (découpe d'une partie de mycélium apparemment
non contaminée), on la stocke et on l'utilise le plus vite possible. ?
Sinon on la met dans un sac plastique et on la jette tout de suite (Aminetou
et al., 2008).
Un antibiotique est une substance qui permet de traiter une
infection bactérienne, soit en tuant les bactéries
(bactéricides) ou en empêchant les bactéries de se
multiplier (bactériostatiques). La découverte des antibiotiques a
constitué une véritable révolution dans le domaine des
maladies infectieuses. L'antibiothérapie a sauvé un très
grand nombre de vies et l'on a cru que les maladies infectieuses seraient un
jour toutes jugulées. Suite aux mécanismes de Resistance
développés par les bactéries, les antibiotiques perdent
leur efficacité et des maladies que l'on croyait maitrisaient
réapparaissent. Les antibiotiques n'ont aucune efficacité envers
les virus et les parasites (Bally et al., 2006).
Les antibiotiques d'une même famille visent tous une
même cible moléculaire chez la bactérie. Ainsi, les
bêta-lactamines et les glycopeptides inhibent des enzymes responsables de
la synthèse de la paroi bactérienne, ce qui provoque la
destruction du micro-organisme. Les quinolones, quant à elles, bloquent
les enzymes qui participent à la réplication de l'ADN de la
bactérie. Cette dernière ne peut alors plus se diviser, ni
proliférer. Enfin, les tétracyclines, les aminosides et les
macrolides empêchent la synthèse des protéines en
inactivant un des
éléments de la chaîne de fabrication de
ces dernières : le ribosome. Là encore, le microorganisme est
incapable de se diviser (Courvalin et al., 2008).
Les biologistes ont d'ailleurs coutume de dire qu'une
molécule qui n'a pas d'effet secondaire n'a probablement pas d'action
primaire ! Même si les antibiotiques agissent peu sur
les cellules de mammifères, et donc sur celles de l'homme, ils induisent
des effets secondaires, en particulier dans les traitements prolongés ou
fortement dosés. Les plus fréquents touchent l'appareil digestif.
La prise durable d'antibiotiques peut en effet provoquer la disparition d'une
partie de la flore intestinale et déclencher des diarrhées
(Lemarchand et al., 2008).
Pour les antibiotiques naturels, il faut sélectionner
des souches de micro-organismes qui produisent le plus d'antibiotiques et
déterminer les meilleures conditions de culture température,
nature du support, etc. Par exemple, la pénicilline G est aujourd'hui
produite non pas à partir du Penicillium notatum de Fleming
mais du Penicillium chrysogenum. Concrètement, ces moisissures
sont mises dans des cuves de fermentation, où elles se multiplient leur
masse double toutes les six heures environ. Après deux jours, elles
produisent la pénicilline. La quantité d'antibiotique
fabriquée est variable d'une molécule à l'autre. Pour la
pénicilline, elle est de l'ordre de quelques grammes par litre de
culture contre seulement 0,1 gramme par litre du temps de Howard Florey et
d'Ernest Chain. L'antibiotique est ensuite extrait, purifié par voie
chimique et, enfin, conditionné. Dans le cas de la pénicilline,
10 litres de culture suffisent ainsi à produire 10 jours de traitement
pour une personne. L'enchaînement des opérations est le même
pour les antibiotiques semi-synthétiques à la différence
que le composé naturel de départ est modifié chimiquement
pour améliorer son activité, diminuer sa toxicité, etc.
(Bally et al., 2006).
Il s'agit de la capacité de certaines bactéries
à survivre malgré l'exposition à un antibiotique.
Lorsque les bactéries de la même espèce sont
insensibles à un antibiotique particulier, on parle de résistance
« naturelle ». C'est le cas, par exemple, des streptocoques,
insensibles aux aminosides. Ce type de résistance explique pourquoi les
antibiotiques sont toujours prescrits contre des infections précises,
selon un dosage et une durée déterminés. Les
résistances peuvent également être « acquises »,
lorsque, dans une population bactérienne, apparaît une
bactérie insensible à l'antibiotique. Celle-ci
peut avoir gagné cet avantage à la faveur d'une mutation
spontanée au niveau d'un de ses gènes. Elle transmettra alors la
capacité de résister à ses filles. Le cas s'est
présenté pour le bacille tuberculeux, devenu résistant
à la streptomycine et à la rifampicine à la faveur de
mutations spontanées. Mais de telles mutations sont rares : elles
concernent environ une bactérie sur dix millions, voire un milliard. En
fait, 80 % des cas de résistance bactérienne connus sont apparus
à la suite de la transmission d'un fragment d'ADN d'une bactérie
résistante à une bactérie sensible, lequel fragment
contenait un gène conférant la protection (Courvalin et
al., 2008).
La bactérie peut fabriquer une enzyme capable de
neutraliser l'antibiotique : la pénicillinase, par exemple, inactive les
pénicillines, l'acétylase inhibe le chloramphénicol, etc.
Le microorganisme peut posséder une membrane imperméable à
l'antibiotique ou être capable de rejeter cette substance dans le milieu
extérieur, grâce à une pompe membranaire qui refoule les
molécules hors de la cellule, les empêchant de se concentrer, et
donc d'agir sur la cible. Le micro-organisme peut enfin présenter une
modification au niveau de la cible de l'antibiotique : le site de fixation sur
la cellule est modifié, ce qui empêche l'antibiotique de se lier,
et par conséquent d'être efficace.
Les antibiotiques ne sont efficaces contre les virus
simplement parce que les virus ne possèdent pas de métabolisme
propre : pour se multiplier, ils détournent les outils de la cellule
qu'ils colonisent. Ne présentant pas les cibles sur
lesquelles les antibiotiques sont actifs, les virus leur échappent.
Seuls les antiviraux permettent éventuellement d'en venir à
bout.
L'utilisation massive des antibiotiques accentue l'apparition,
chez les malades, de bactéries résistantes. Si le personnel
soignant ne se désinfecte pas correctement les mains, il peut alors
transporter ces micro-organismes d'un patient à un autre, augmentant le
risque que les malades, déjà fragilisés, contractent une
infection supplémentaire, plus difficile à soigner (Lemarchand
et al., 2008).
Le bénomyl quant à lui, est un produit
phytosanitaire, un fongicide qui lutte contre les maladies fongiques. Il
appartient à la famille chimique des carbamates. Le produit actif est le
Benlate (Anonyme, 2009).