1.1.2 Facteurs liés à l'habitat
La perte progressive d'habitats a conduit à
l'augmentation des conflits entre les humains et la faune sauvage. Le domaine
de la faune sauvage devenant de plus en plus fragmenté et la faune
étant confinée dans des très petites poches d'habitat
convenable restantes, les humains et la faune sauvage entrent de plus en plus
souvent en contact et donc en conflit. Dans l'aire de conservation de Kakum au
Ghana, la surface de forêt disponible pour les éléphants a
été réduite à peu près de moitié
depuis les années 70. Cette situation explique pourquoi la
densité d'éléphants (environ 0,6/km2) est
à présent plus élevée que dans la plupart des
autres forêts d'Afrique de l'Ouest, ce qui se traduit par une
augmentation des dégâts sur les cultures (Hugh et al,
2002).
Actuellement, les derniers habitats convenables subsistent
généralement à l'intérieur des aires
protégées. C'est pourquoi les conflits sont
particulièrement fréquents dans les zones tampons des
réserves, où les champs et les pâturages sont très
rapidement accessibles aux populations abondantes de faune qui sortent de
l'aire protégée.
À cet égard, les périphéries des
aires protégées doivent être considérées
comme des sortes de puits de populations, des zones critiques où le
conflit Homme-Faune est un des problèmes majeurs (Ali, 2011).
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à modifier la
quantité ou la qualité des habitats de la faune sauvage.
L'une des principales conséquences de la perte
d'habitats est la diminution de ressources naturelles disponibles pour la
faune. La destruction de la végétation naturelle autour des
aires
protégées et, dans certains cas, la disparition
totale des zones tampons obligent les espèces herbivores à se
nourrir dans des champs cultivés.
Cette situation répond parfaitement au cas qui nous
concerne à Ayorou, certaines exploitations sont situées juste au
bord du fleuve avec des clôtures de fortune quand elles existent. Bien
qu'il n'y ait pas d'aire protégée nous pensons que quand
l'équilibre existait entre les ressources naturelles et la faune, il y
avait moins de conflits entre l'homme et l'hippopotame surtout que la taille de
la population des hippopotames était moindre.
1.1.3 Caractéristiques intrinsèques de la
faune
Les caractéristiques intrinsèques de la faune,
telles que les préférences alimentaires, les habitudes
migratoires, les comportements d'évitement ou au contraire de
prédateur, peuvent influer sur les conflits Homme-Faune.
Certaines plantes particulièrement
appétées sont capables d'attirer la faune sur de grandes
distances. C'est notamment le cas de quelques cultures ((maïs, riz, patate
douce...)
Les hippopotames sont à l'origine de nombreux cas des
conflits avec les agriculteurs dans le terroir d'Ayorou. En effet, privé
de son pâturage naturel à cause du surpâturage, de la coupe
abusive du bourgou et de l'augmentation des surfaces cultivables pour faire
face à l'insécurité alimentaire qui est presque chronique,
alors les hippopotames sont condamnés de faire des excursions dans les
cultures pour se nourrir surtout entre les mois de janvier et mai.
|