Chapitre I
1. Etat des connaissances
1.1 Les conflits Homme-Faune : la problématique
1.1.1 Les facteurs des conflits Homme - Faune
Un ensemble de tendances globales concernant la
démographie humaine, l'évolution de l'habitat, ainsi que la
distribution et le comportement de la faune, a contribué à
accroître les conflits humains-faune dans le monde entier. Les facteurs
ci-après figurent parmi les principales causes des conflits entre les
humains et la faune en Afrique.
1.1.2 Facteurs humains
1.1.2.1. Les besoins du développement humain.
La principale cause de conflits dans le monde est la
compétition entre une population humaine en croissance et la faune
sauvage pour des espaces et des ressources naturelles en diminution. La
transformation de forêts, savanes et autres écosystèmes en
terres agricoles ou en zones urbaines, afin de répondre à une
demande accrue du foncier, de produits alimentaires, d'énergie et de
matières premières, a conduit à une réduction
drastique des habitats de la faune.
Cela est particulièrement vrai en Afrique, où la
population humaine a pratiquement triplé en quatre décennies
à partir de 1960 et où, en conséquence, l'emprise agricole
a colonisé les terres les plus marginales, empiétant ainsi sur
les habitats de la faune sauvage. Dans ces conditions, les conflits entre la
faune sauvage et les communautés locales ne pouvaient que se
développer. Le conflit entre les humains et les hippopotames illustre
parfaitement cela. Au Niger on estime qu'environ 95% des hippopotames
dénombrés se trouvent en dehors du parc national, unique aire
protégée qui abrite quelques individus. L'accès à
l'eau est un autre besoin fondamental des populations humaines. Les
implantations permanentes des clôtures de protection des cultures sont
généralement installées à proximité d'une
source d'eau, dont l'accès est de ce fait condamné pour la faune
sauvage (Hugh, et al, 2002).
1.1.2.2 Migration de populations pour des raisons de
sécurité physique ou alimentaire
Les sécheresses, les inondations, les catastrophes
naturelles et l'instabilité politique, perturbent la production et la
distribution normale des produits alimentaires et provoquent des famines. Ces
phénomènes sont en progression ; le nombre annuel de situations
d'urgence alimentaire a presque triplé en Afrique depuis les
années 80. Dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne, une personne sur
trois est sous-alimentée (Ali, 2003). Ces facteurs
génèrent une migration
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continuelle des populations rurales vers les zones où
elles peuvent trouver des ressources naturelles ; or ces zones sont souvent
occupées par la faune sauvage.
L'envahissement par les humains de l'habitat de la faune qui
en résulte conduit à des conflits. Les sécheresses
successives et la désertification qui en a résulté ont
provoqué une migration importante des populations du Nord vers le Sud.
Ces migrants s'installent fréquemment au voisinage des dernières
poches de ressources naturelles, où ils sont particulièrement
exposés aux conflits avec la faune sauvage. Ces conflits sont encore
plus importants dans les zones où de nombreuses espèces sauvages
différentes cohabitent avec des densités élevées de
populations humaines.
En réalité tel doit d'être la situation
d'une manière générale, sauf que pour le cas d'Ayorou se
sont les hippopotames qui sont venus trouver les populations sur au moins 3/5
de l'aire qu'ils occupent (Albachir, 2002).
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