Abstract
This study was conducted in Ayorou and its general objective
is to determine the socioeconomic impact of the cohabitation between island
population and hippopotamus. The method used to conduct this study was the
surveys in the five island villages.
Our results showed that 72% rice, sweet potato (12%), onion
(6%) are the most devastated crops by hippos. But also fishing equipment and
boats are frequently destroyed by these pachyderms (hippopotamus). Nine (9)
cases of human death have been recorded and several cases in animals, of which
cattle are the most attacked, with the increase of hippopotamuses, lack of
bourgoutière, lack of space in these islands.
Key words: Hippopotamus amphibius; Bourgoutière; Island
population; Socio-economic impact
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INTRODUCTION
Contexte et justification
Les conflits entre les hommes et les hippopotames ne sont pas
récents ; l'hippopotame se nourrissait dans les cultures des
Égyptiens 2000 ans avant Jésus Christ (Lamarque et al,
2009). Aujourd'hui encore, l'hippopotame engendre des dégâts
sur les cultures, mais il dérange aussi l'homme par sa présence,
qui est potentiellement très dangereuse et qui peut gêner les
activités associées à l'eau (Post, 2000).
Par ailleurs, en Afrique de façon
générale et particulièrement au Niger, l'eau
utilisée par les communautés rurales provient principalement de
sources d'eau de surface, telles que les fleuves, rivière et lac. Ainsi,
ces sources d'eau douce et les riverains qui les utilisent, sont donc
particulièrement à risque (Lamarque et al. 2009). Le
comportement imprévisible de l'animal oblige l'homme à rester
vigilant, car l'hippopotame peut charger dans l'eau comme sur terre, qu'il soit
provoqué ou non (Eltringham, 1999 ; Post, 2000).
De plus, l'utilisation de pirogues traditionnelles est encore
répandue en Afrique subsaharienne et ne permet pas nécessairement
de sécuriser ses passagers, de sorte que ses attaques peuvent être
fatales. En effet, même sur la terre ferme les hippopotames peuvent
engendrer d'importants dégâts lorsqu'ils attaquent car ils peuvent
courir plus rapidement (jusqu'à 40 km/h) que l'homme. C'est d'ailleurs
l'un des mammifères le plus redoutable en Afrique (Durrheim et Leggat,
1999). À titre illustratif, une attaque d'hippopotame sur deux
était fatale au Mozambique entre 2006 et 2008 (Dunham et al.,
2010). Au Niger, un hippopotame a renversé une embarcation près
de Niamey, tuant ainsi 18 personnes, principalement des étudiants (AFP,
2014). Les incidents conflictuels entre l'homme et l'hippopotame sont nombreux,
principalement là où les densités d'hippopotames et
humaines sont élevées (Mkanda, 1994 ; Eltringham, 1999). En
effet, la croissance démographique entraîne une augmentation des
besoins en terre et eau, notamment pour l'agriculture au détriment de
l'espace occupait par les hippopotames (Muruthi, 2005 ; Kanga et al.,
2012). Ainsi, certaines aires de pâturages naturels qu'utilisaient les
hippopotames sont dorénavant utilisés par l'homme, notamment
à des fins agricoles, ce qui exacerbe la compétition et les
conflits entre l'homme et l'hippopotame dans les zones insulaires (Lock, 1972 ;
Eltringham, 1999 ; Noirard et al., 2004 ; Amoussou et al.,
2006 ; Kendall, 2011). C'est le cas de la population d'Ayorou qui est victime
de nombreuses attaques dans leurs activités telle que : l'agriculture,
l'élevage, la pêche et souvent même dans leurs navigations
et qui se solde parfois par des pertes en vie (humaine ou animal).
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Or L'hippopotame responsable de ces divagations ou
empiètement sur les cultures fait partie de la liste des espèces
animales intégralement protégées en vertu de l'article 21
de la Loi N°9807 du 29 avril 1998 fixant le Régime de la Chasse et
de la Protection de la Faune au Niger. L'abattage est donc proscrit, peu
importe le contexte. Par conséquent la problématique de la
cohabitation entre l'homme et les hippopotames reste un paradigme à
élucider. A cet effet il serait tout à fait opportun de se
demander :
Comment assurer une cohabitation pacifique entre l'homme qui
dans sa quête de ses besoins alimentaires tente d'augmenter ses
superficies cultivables sans pour autant se préoccuper du cadre de vie
de ces animaux ?
La création d'une aire de conservation des hippopotames
dans la zone d'Ayorou avec un système de zonage clairement défini
; permettrait-elle de limiter les cas de divagation des hippopotames dans les
champs de culture ?
C'est pour tenter d'apporter des réponses à ces
questions qu'intervient la présente étude intitulée «
impacts socio-économiques de la cohabitation entre population insulaire
et hippopotame dans la commune d'Ayorou ».
Le présent mémoire, composé de trois
chapitres est structuré comme suit : un premier qui parle sur
l'état des connaissances, un deuxième expose le matériel
et méthodes et un troisième présente les résultats
et discussion suivi de la conclusion et recommandations.
Objectif général :
L'objectif général de cette étude est de
déterminer les impacts socio-économiques de la
cohabitation entre population insulaire et hippopotames dans la
commune d'Ayorou.
Objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s'agit de :
y' Identifier les personnes victimes d'attaque ;
y' Identifier les activités de la population riveraine
;
y' Déterminer les dégâts causés par
les hippopotames sur la population riveraine ;
y' Déterminer les impacts de la cohabitation sur leurs
activités ;
y' Identifier les raisons de la cohabitation ;
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