3.3 Discussion
3.3.1 Les aspects-socio-économiques
Les différentes enquêtes effectuées sur
les îles du fleuve ont été très efficace pour
atteindre nos objectifs. Ainsi, les principales activités des habitants
de cette zone sont la culture pluviale (mil, niébé...), le
maraichage, la pêche, l'élevage et le tourisme. L'écrasante
majorité de la population (70%) sont des agriculteurs et les 11% et 19%
représente les pêcheurs et commerçants. Ces
résultats sont similaires à ceux de Ben Mohamed (2010). Les
formes indirectes des dégâts jouent beaucoup plus sur la
communauté à travers des impacts sociaux, après un cas de
mort ou d'agression physique d'une personne ou d'animal domestique, il va y
avoir un ralentissement des activités quotidiennes de la population.
Plusieurs scolaires ne peuvent plus participer régulièrement aux
cours, le calendrier cultural aura du mal à être respecter, avec
pour conséquence une mauvaise récolte, aggravant ainsi la
précarité qui affecte déjà plusieurs personnes. On
assistera également à une baisse des activités de
pêche qui se traduit par un manque à gagner en terme
nutritionnelle et monétaire. Alors l'économie déjà
fragile prendra un coût sérieux.
3.3.1.1 Dégâts sur les cultures,
l'élevage, la pêche et la navigation
En effet notre étude démontre que les cultures
des riz, patate douce, oignon, courge sont les plus attaquées des
cultures. Les dégâts sont occasionnés essentiellement de
nuit sur les cultures aussi bien sur la terre ferme pour celles dites de contre
saison et eau peu profonde pour le riz. Les dégâts causés
aux cultures par les hippopotames résultent du piétinement et de
prélèvements alimentaires importants ayant des
conséquences néfastes sur la production agricole. Ces
résultats sont conformes à ceux de Maha (2012) qui affirme que le
maïs, le riz et le sorgho sont les cultures les plus dévasté
au Cameroun par les hippopotames et au Benin Amoussou (2006) affirme que les
incidents de dévastation des cultures par les hippopotames surviennent
surtout sur les cultures bien feuillues (maïs, manioc, coton) ou
prêtes pour la récolte.
Quant aux animaux les bovins représentent 55% des
animaux les plus attaqué suivi respectivement des ovins 17% et caprin
13%. Le 4 avril 2010 un hippopotame mâle solitaire a tué 10
brebis, 6 vaches et 1 boeuf de trait et la nuit suivante 2 boeufs de trait
à nouveau. Les autorités n'ont quant à elles pas
prévues des mesures de compensation et pire la population n'est pas
assez sensibilisée sur l'importance économique et
écologique des hippopotames. Les quelques rares personnes qui juge qu'il
est important de préserver les hippopotames sont celles
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qui bénéficient des retombés de
l'écotourisme (Ali, 2011). Et dans les activités de pêche
et navigation, le dégât causé par les hippopotames
d'après nos enquêtes concerne la destruction des filets, nasse,
hameçon et les pirogues. Certains pêcheurs auraient
abandonné la pêche à cause de la répétition
de ces incidents et d'autres évitent simplement les pêches
nocturnes. Le filet, l'hameçon et la nasse sont les matériels de
pêche les plus détruits par ces pachydermes d'après les
réponses collectées auprès des enquêtées. Un
peu plus du tiers des personnes enquêtées ont été
pourchassé par les hippopotames au moins une fois sur l'eau lors de la
pêche ou de la navigation. Les hippopotames détruisent de
façon fréquente les filets qui sont installés sur leur
passage. Selon Ollo et al (2009), les hippopotames seraient
responsables de dégâts sur l'élevage et les filets de
pêche (soit respectivement 49,5% et 28,6% de citation) ainsi que de
quelques accidents mortels sur les pêcheurs par des femelles
suitées au Burkina. Aussi Ali (2011) affirme que les hippopotames
occasionnent des dégâts sur les cultures, le bétail, les
embarcations, les engins de pêche et les accidents physiques avec des
blessures souvent graves et mortels sur les humains.
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