3.3. Évaluation de la
qualité des données
3.3.1. Les limites de
l'EDSG-II
La procédure de collecte utilisée par l'EDSG-II
est sujette à deux types d'erreurs : les erreurs d'observations et
les erreurs d'échantillonnage. Les erreurs d'observations sont
imputables à la collecte et à l'exploitation des données
tels que :
ü l'omission des ménages
sélectionnés ;
ü les problèmes de date des
évènements démographiques ;
ü la mauvaise interprétation des questions aussi
bien de la part de l'enquêteur que de l'enquêté
(e) ;
ü les erreurs de saisie des données.
Ces biais sont difficiles à estimer et on supposera
qu'ils ont été minimisés le plus possible.
Une partie des erreurs peuvent être liée à
l'exhaustivité de l'échantillon tiré, Les erreurs
d'échantillonnage quant à elles sont liées à la
base de sondage et à la procédure de tirage de
l'échantillon.
La base de sondage utilisée par l'EDSG-II est celle du
deuxième Recensement Général de la Population et de
l'Habitat qui a été réalisée en décembre
1996. On peut affirmer que cette base est de bonne qualité car elle est
récente. Elle peut donc rendre compte de la structure
socio-démographique actuelle du pays. Par conséquent, les
données collectées par la deuxième Enquête
Démographique et de Santé serait de bonne qualité.
Toutefois, « il faut souligner que les questions habituellement
posées au cours de ces enquêtes touchent de près à
la vie privée des individus qu'il est légitime de se demander si
l'enquêté(e) a effectivement donné la
« vraie » réponse. N'oublions pas que dans certaines
sociétés, en particulier en Afrique, toutes les questions ne se
discutent pas « au grand jour » encore moins avec une personne
extérieure à la cellule familiale » (HOUNDEKON, 1999).
En ce qui concerne les questions sur les motifs de la non
scolarisation des enfants, celles-ci sont sujettes à une multitude
d'erreurs. Le premier est lié à l'effet de mémoire. En
effet, une mère peut difficilement se rappeler sur ce qui l'avait
poussé à ne pas inscrire son enfant à l'école si
cette décision remonte à plus de 3 ans. Le deuxième biais
peut provenir de la situation des enfants qui sont confiés chez d'autres
parents. Étant donné qu'en Afrique subsaharienne l'enfant est
perçu comme étant l'enfant du groupe, il arrive souvent que ceux
qui ont « beaucoup » d'enfants les envoient vivre chez
leurs parents généralement chez les jeunes couples ou chez les
couples moins féconds. Ce sont donc ces derniers qui décident
parfois entièrement de l'éducation de l'enfant (RWENGE, 1999).
La mère biologique de l'enfant peut donc ignorer la raison pour laquelle
l'enfant qui vit chez un autre parent n'a pas été
scolarisé. La troisième raison peut être liée au
fait que c'est le mari qui prend très souvent la décision de
scolariser ou non l'enfant.
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