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Les conseils de développement entre « empowerment » et démocratie participative

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par Yannis ALAYA
Université Reims Champagne Ardenne - Master Aménagement et Urbanisme 2017
  

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PARTIE II

PRÉSENTATION D'UN CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT

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2 Présentation d'un conseil de développement.

2.1 Différentes instances de la démocratie participative

Après avoir résumé dans une première partie l'émergence de la participation dans la société française mais aussi mondiale, nous allons réduire le curseur d'analyse, cette fois ci à une échelle nationale et locale afin de présenter les dispositifs de participation mise en place sur le territoire et en faire un état des lieux puis une lecture critique par rapport aux écrits universitaires de la participation. De plus les recherches de Habermas et Wuhl ont pu montrer précédemment la complexité des organisations de délibération existant aux décisions des choix publics et leurs formalisations.

Figure1 : Caricature de Alexis Laumaillé dans l'ouvrage Conseils de développement de Pays et d'agglomération , Modes

d'emploi , p122

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2.1.1 Typologie des dispositifs de participation :

« Les dispositifs n'associent pas les citoyens de la même manière. Alors que les référendums font appel à l'ensemble des citoyens et peuvent être à leur initiative (référendum d'initiative populaire), les jurys de citoyens font appel à « un échantillon représentatif » de la population, et les comités de ligne représentent les citoyens usagers de services publics. Les comités de quartier sont le plus souvent informatifs ou consultatifs, alors que les budgets participatifs se veulent des procédures de codécision... On mesure la diversité des formes qu'emprunte la participation des citoyens à la vie locale dans les objectifs poursuivis, les acteurs mobilisés, les modalités de recrutement des citoyens, d'organisation du débat, et d'articulation éventuelle des dispositifs de participation avec les sphères de décision. »43

Cédric Polère, La « démocratie participative » : état des lieux et premiers éléments de bilan

Nous nous efforcerons d'organiser les dispositifs de participations existants en France afin d'analyser dans un second temps l'un d'eux.

Qu'est-ce que sont les instances de la démocratie participative ?

Les instances de la démocratie participative ou aussi appelé les instances de la démocratie locale sont des instances consultatives ayant pour objectif de renforcer la démocratie participative au niveau local. Ces instances ont comme finalité la co-construction des politiques publiques territoriales en concertation avec l'ensemble de la société civile.

L'Observatoire de la démocratie locale de l'ADELS, recense 184 dispositifs de participation et/ou de concertation en France en 2007. Leur site internet donne leur intitulé, leur localisation, et pour une partie d'entre eux, renvoie à un site spécifique.

L'observatoire de l'ADELS ne dénombre qu'une partie des dispositifs existants. Il existe, au total en France, plusieurs milliers de dispositifs : les plus nombreux étant les conseils des enfants ou des jeunes : 1300, suivis sans doute par les conseils de quartier, les comités d'usagers des services publics, les commissions extra-municipales, les Conseils de développement, les Fonds de participation des habitants, etc.

43 Extrais de La « démocratie participative » : état des lieux et premiers éléments de bilan par Cédric Polère

38

L'ADELS classe ces dispositifs selon trois critères : la catégorie de public recherché, leur thématique, et l'échelon territorial concerné, ce qui produit douze catégories :

- Les grandes rencontres communales (assises citoyennes, assises de la ville, ...).

- Instances communales généralistes (conseils consultatifs, commissions de

concertation, ...).

- Instances thématiques (conseils de contrat de ville, comités d'usagers des services

publics, ...).

- Instances thématiques - urbanisme (ateliers d'urbanisme, ateliers de travail urbain,

...).

- Instances thématiques - budget (budgets de quartier, appels à projets, ...).

- Populations particulières (comité d'usagers du CCAS, conseils des ainés, ...).

- Instances de quartier (comités de voisinage, assemblées de quartier, ...).

- Observations-évaluations-chartes (chartes des conseils de quartier, observatoires de

la démocratie locale, ...)

- Déambulation (balades urbaine, visites de quartier, ...).

- Déconcentration - proximité (mairies annexes, maisons de quartier, ...).

- Dispositifs intercommunaux (conseils de développement, conseils citoyen, ...).

- Dispositifs départementaux (instituts du débat public, conseils de développement

durable, ...).

Figure 2 : Tableau sur les dispositifs de participation et /ou de concertation identifiés par l'ADELS

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Ces nombreux dispositifs, présents un peu partout en France, se sont organisés différemment les uns des autres par leurs objectifs et par leurs membres. L'analyse faite par l'ADELS représente une analyse non exhaustive de l'organisation des dispositifs de participation. Il est difficile, même aujourd'hui, de pouvoir calculer l'ensemble des dispositifs présent sur le territoire français.

La synthèse réalisée par Cédric Polère, docteur en science politique réalisant de nombreux travaux sur les politiques publiques et leur fonctionnement, a permis de donner un état des lieux de la démocratie participative et de faire des premières analyses.44

Ø Une classification, qui a été établie par Rémi Lefèbvre et Magali Nonjon 45, différencie les dispositifs selon les objectifs qu'ils poursuivent.

Nous retrouvons un objectif de gestion et de management, auxquels sont reconnus une « expertise d'usage », à l'élaboration et la conduite des services urbains. Elle vise à améliorer et moderniser les politiques publiques locales. Il s'agit de rendre l'action publique plus efficace, plus en phase avec les besoins des habitants ou des usagers de services, et plus acceptable.

Un objectif social qui incite à transformer les relations sociales. Reconstruire ou renforcer le lien social, dans une perspective générale qui est de favoriser la cohésion sociale. Tous les dispositifs qui découlent de cet objectif sont ciblés vers les catégories les plus pauvres de la population.

Un objectif politique qui s'organise à différents niveaux. Former des « citoyens » et favoriser leur politisation. Rendre une crédibilité au système politique et renforcer le lien de confiance entre les citoyens et leurs représentants élus. Redynamiser le fonctionnement démocratique par la délibération. Reconnaître un nouveau droit aux habitants à participer directement à l'élaboration de la décision.

44Polère, Cédric, « La démocratie participative » : états des lieux et premiers éléments de bilan, Millénaire,2007

45 Lefebvre Rémi, Nonjon Magali (2003), « La démocratie locale en France : ressorts et usages », Sciences de la société, n°60, p.140-148

Ø

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Une seconde classification a été établie par Marie-Hélène Bacqué, Henri Rey et Yves Sintomer 46 qui, elle, différencie les dispositifs selon le mode de sélection des participants

Les auteurs proposent une typologie nouvelle qui distingue cinq formats de dispositifs selon la manière dont ils envisagent et opèrent la sélection des acteurs qui vont y contribuer.

Les dispositifs basés sur une représentation de secteurs, catégories, ou groupes de la société, d'après le modèle corporatif et « néocorportatif » développé après la seconde guerre mondiale. Selon Marie-Héléne Bacqué, Henri Rey et Yves Sintomer un « néocorporatisme de la seconde génération » à vue le jour, qui tente de prendre en compte la représentation des groupes minoritaires, dominés, ayant peu accès à l'expression publique ou au pouvoir : conseils municipaux d'enfants ou de jeunes, conseils consultatifs de résidents étrangers, conseils d'anciens, conseils formés de personnes en situation de handicap, etc. ».

Les dispositifs basés sur des citoyens déjà organisés sous forme associative. Ce modèle repose sur la participation des groupes d'habitants constitués autour de projets, souvent tournés vers les secteurs sociaux marginalisés. L'État délègue des missions à des associations qui prennent en charge des secteurs qu'il a du mal à couvrir, mais on ne considère pas que l'on est dans le champ de la démocratie participative.

Les dispositifs qui en appellent à des citoyens motivés, qui s'organisent pour l'occasion dans des assemblées. Les assemblées de quartiers, les conseils de quartiers, certains budgets participatifs sont, en principe, ouverts aux habitants qui souhaitent les rejoindre.

Des dispositifs qui procèdent par tirage au sort d'un échantillon représentatif de citoyens (en général volontaires, ou motivés) le principe du tirage au sort. Dans les « jurys citoyens » on arrive par cette méthode à réunir un ensemble de citoyens qui est plus homogène sur le plan sociologique que dans les autres modèles de démocratie participative.

Des dispositifs qui en appellent à l'ensemble des citoyens, à la manière d'élections : les référendums

Il me paraît difficile de pouvoir identifier le niveau de la participation à travers ses différents dispositifs de manière impartiale. Il est bien-sûr important de permettre d'identifier les raisons de leurs investissements mais aussi la source de cette inversement mais par-là, il est possible qu'une partie de la population évite ce genre de

46 Bacqué Marie-Hélène, Rey Henri, Sintomer Yves (2005), Gestion de proximité et démocratie participative. Une perspective comparative, Paris : La Découverte

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catégorisation, non pas par manque de volonté à s'investir, mais par une approche

sociologique pas encore assez fine.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand