I.1.5 Le sol
Dans l'arrondissement de Yaoundé 4e,
il existe des pentes et collines entre les quartiers Essos-Kondengui-Sous
manguier- Ekounou- Ekié-Mvog-Mbi et Awaï. Le sol est ferralitique
c'est-à-dire de couleur rouge, qui découle de la
décomposition des roches. Ce qui salie les maillots des joueurs et rend
difficile le lavage desdits équipements. La route est bitumée et
certains espaces sont boueux notamment l'air de jeu de stade malien. Ces
collines contribuent non seulement à pratiquer la courses de
résistance afin de se mettre en forme, mais aussi permet selon les
propos d'un joueur du Canon, d' « économiser l'argent
de taxi au retour ».
I.1.6 L'hydrographie
Les cours d'eau traversant l'arrondissement de
Yaoundé 4e sont d'une importance mineure parce que ne servant
pas à une exploitation quelconque. Néanmoins, il faut dire que
ces cours permettent d'irriguer les cultures de contre saison par les
riverains. Cependant, ils servent malheureusement de dépotoir de
déchets ménagers.
I.1.7 L'architecture
L'architecture de Yaoundé 4e tout
comme celle de la ville toute entière, est régie par des
constructions peu ordonnées du fait du traçage et du bitumage
tardif des routes, qui ont engendré ces constructions anarchiques.
Parlant du matériau de construction, nous avons observé des
maisons en matériaux provisoires majoritaires, faits en terre battue,
crépies et parfois peintes ; et des maisons en matériaux
définitifs minoritaires forgées avec des parpaings et du
béton, crépies et peintes.il n'existe presque pas l'architecture
climatique, ni évolutive encore moins vernaculaire. Ce manque
d'organisation architecturale a réduit les espaces de divertissement.
Ceci est visible au niveau du stade malien où juste aux alentours (deux
à trois mètres) dudit stade, on retrouve une école, une
Eglise, un marché de planche, des bars et maisons d'habitations et
surtout le tronçon Mvog-Mbi - Nkolndongo - Mvog-Ada. Les joueurs
à travers des tirs et frappes de balles, détruisent la toiture
des ces infrastructures, troublent le déroulement des cours et du culte
et, consomme le temps consacré au jeu plutôt à la recherche
du ballon.
I.2
LA PRESENTATION HUMAINE DU MILIEU DE L'ETUDE
Le peuple Ewondo de Nkolndongo comme tout peuple,
à une ethnogenèse qui est plus ou moins semblable à celle
des autres.
I.2.1 L'origine des Ewondo
Le peuple Ewondo est un sous-groupe des Béti,
venant du grand groupe Pahouin. Les traditions historiques assez
précises des Béti permettent en réalité de situer
leur origine au nord de leur habitat actuel. Ce peuple selon certains textes
serait venu de l'Egypte ancienne. Suite à la décadence de
l'Egypte, ajouté à cela l'assèchement total du Sahara, les
Béti (Seigneurs, Hommes libres) descendent au niveau de l'Adamaoua.
Où ils seront repoussés par la pression de l'Islam à
travers les conquêtes d'Ousmane Dan FODIO. Ainsi que celle des autres
groupes humains en déplacement perpétuel à cette
époque. Pour cela, ils se sont dirigés vers le Sud et ont
rencontré le Yom ou la Sanaga comme un obstacle infranchissable. C'est
vers les années 1790 que cette traversée est rendue possible et
selon la tradition orale, elle se serait déroulée sur le dos d'un
Ngân Medza, « mythique serpent ». Devenue
historique, cette traversée a eu lieu à plusieurs endroits du
Yom. On a cet effet Ebebda pour les Eton, les Ewondo et les
Manguisa ; les chutes de Nachtigal pour les Bene ; le voisinage
de Mbandjock pour les Emveng et le côté de Nanga Eboko pour
les Bulu et les Yebekolo.
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Les Ewondo occupent les départements du Mfoundi
(Kondengui, Nkolndongo...) et de la Mefou Akono, dans la région du
Centre. Ils se retrouvent aussi dans le département de l'Océan,
région du Sud. En tant qu'occupants de Yaoundé, capitale du
Cameroun, ils sont contraints à la cohabitation avec d'autres groupes
ethniques tels que les Bamiléké, les Foulbés, les Duala...
et des ressortissants d'autres pays d'Afrique et du monde. Ils sont limitrophes
dans la région du Centre d'avec les Eton, les Bassa, les Bene, les
Mvele, les Mbida Mbani. Au sud, ils sont limitrophes d'avec les Bene, les
pygmées Bakola, les Mvae, les Boulou et les Ntumu.
Le peuple Ewondo est aussi un peuple dont l'origine
ethnonymique a connu plusieurs variantes : on a eu lors du protectorat
allemand (1895) dirigé par les pères Pallotins les appellations
suivantes : Enwondo, Ewonde, Ewondos, Ewundu, qui serait l'ancêtre
de la population. D'autres auteurs estiment que ce nom signifierait arachides
du fait de leur surpopulation. Avec l'arrivée de la capitale, ce peuple
Ewondo était appelé les Jaunde ou Yaunde. C'est dire que ce nom
serait semblable à un pseudonyme. Descendants du grand groupe
Béti dont l'ancêtre éponyme fut Béti be
Nanga, ils sont aussi appelé les kóló
d'où le nom Béti be kóló
ou kóló-Béti parce que ne voulant pas
être confondus aux Ewundu, « arachides ».
Les Ewondo seraient selon les textes de Christophe Bertrand
MESSINA (1998) issus de l'union d'un Betsinga et d'une Mangissa dont les
aïeux seraient Manguissa et Eton. S'étant
sédentarisés d'abord à Yaoundé, ils ont
occupé tour à tour par la migration Yaoundé par
Nkong, Abok, Nlong, voie longeant vers les Bassa empruntée par les
Mvog-Name, Les Mvog-Fuda Mballa et Yaoundé par Oveng, Ngoumou,
Akono, Olama, itinéraire central suivi par les Mvog Atangana
Mballa.
La population Kóló ou Ewondo est estimée
à environ 1 000 000 de personnes. En 1990, elle était
de 250 000 âmes, comprenant les clans Mvog-Fuda Mballa ; Mvog
Tsungui Mballa ; Mvog Atangana Mballa ; Mvog Nama et Mvog Esom
Ndana. Plusieurs autres groupes sont aujourd'hui considérés comme
les Ewondo : c'est le cas des Kombe, des Esom, des Osa, des Yanda et des
Etudi, qui ont été des Beloa,
« esclaves » ou
Mintobo, « allogènes » acceptés
par adoption.
Les Ewondo de Mvog-Mbi ou de Nkolndongo entendu par là
les descendants ou le clan ou lignage Mbi, serait selon Henri NGOA (35) les
descendants de MBI MENGUE qui a pour ancêtre TSUNGUI MBALLA. Le quartier
Nkolndongo, situé à Awae, est limité à l'Est par
Kondengui, au Nord par Mvog-Ada et par le centre-ville, au Sud par
Mvog -Atangana Mballa. Par ailleurs, dans notre sujet, les joueurs venant
d'ailleurs seraient considérés comme des
Mintobo, « allochtones » ou Nnen,
« étrangers » ou encore Belobolobo,
« qui ne parle pas l'ewondo » parce que ne maîtrisant
pas la culture d'où une absence de cohésion dans la transmission
de certains items culturels et une enculturation voire acculturation du sujet
entrant.
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