V.4 L'ANALYSE STRATEGIQUE ET GESTION DU FOOTBALL AU SEIN DU
CSY
La gestion du football au sein du CSY est encastrée de
plusieurs insuffisances liées aux interrelations plus ou moins
dysphoriques entre les membres.
V.4.1 Les interactions entre les dirigeants
Le climat qui règne au sein du CSY est un climat de
doute où les acteurs se heurtent aux affrontements actualisés et
potentialisés. La relation est ainsi celle de supérieur à
inférieur.
Le CSY est avant tout une association dont les membres sont
hiérarchisés. Il existe selon les statuts plusieurs types de
membres dans ce club. Lesquels membres forment différents blocs et se
soudent les coudes. D'un côté, la direction générale
fait corps avec le conseil des sages au sujet non seulement du recrutement et
le transfèrement des joueurs, mais aussi en ce qui concerne la
nomination des entraineurs. De l'autre côté, il s'agit du conseil
d'administration qui avec ses membres, prennent des décisions sans
consulter les autres membres quelques soit leurs statuts. Il nous a
été donné de constater à travers les textes dudit
club que chaque membre doit apporter un certain montant pour le fonctionnement
du club. Cependant, le directeur général est un membre
nommé et non élu. Par conséquent, ne saurait être
inscrit sur la liste des contributeurs financiers. C'est à ce niveau que
la présidente du conseil d'administration trouve des inquiétudes
car en nommant ce directeur, elle a pensé qu'il devrait apporter un peu
d'argent sur sa fortune afin de renforcer les manquements. Cela a tout
simplement occasionné la démission dudit directeur
général.
Par ailleurs, certains gestionnaires déclarent que le
coach « ne peut pas recruter tous les joueurs car le jour qu'il
sera fâché, il partira avec tous ses joueurs ».
Cela explique que le coach ne joue pas son rôle régalien car il
est influencé par les dirigeants qui au-delà de cette panique
veulent faire jouer leur proche et sauvegarder leurs intérêts.
V.4.2 Le trafic d'influence
Dans le CSY, nous avons observé des cas de trafic
d'influence. Premièrement au niveau de la direction
générale qui a fait recours au conseil des sages pour s'opposer
au choix de Aboubakar SOULEYMANOU comme coach sachant que seul le conseil
d'administration est l'organe compétent pour le recrutement d'un coach
puisque son intérêt est la progression du club. Le conseil des
sages bien que sa décision soit sans appel et souveraine, elle l'est en
cas de menace grave au sein du club. Par conséquent, le lien entre la
direction générale et le conseil des sages n'a pas eu d'effets
sur le choix de l'entraineur au début de la saison mais vers la
mi-saison, le club s'est retrouvé avec deux coaches dont Louis Paul
MFEDE de regretté mémoire. En fin de saison, Aboubakar
SOULEYMANOU lâche le manche et est immédiatement remplacé
par BISSECK, originaire du littoral, qui conduit jusqu'aujourd'hui le CSY.
C'est dire que le choix porté sur les coaches natifs du grand groupe
ethnique béti semble être brisé. Un autre cas de trafic
d'influence concerne le recrutement des joueurs et leur classement sur la liste
des onze entrants. Lors d'une séance d'observation au stade Adolph MBIDA
de Nkolndongo, nous avons vu un joueur s'entrainer au nom de la
présidente du conseil d'administration ; et ; pour certains
ayant une licence valide, jouer à la place des titulaires ou de
l'ossature du club. Ce qu'il faut remarquer dans cette section est la
plasticité avec laquelle le Kpa-Kum est géré.
Cela revient à l'incertitude dont Michel CROZIER (1977) fait allusion et
marque par là un plaidoyer pour une reconstitution et un fonctionnement
des organes du CSY.
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