I.2.3.3 Les rites
Il existe plusieurs rites chez les Ewondo. On a :
le tso qui est un rite de la purification,
pratiqué publiquement pour se laver d'une faute morale, d'une mort
tragique afin d'éloigner de soi, la maladie ou la punition des
ancêtres ; le mevungu, qui est le plus grand rite
d'initiation féminine consistant à écarter toute force
contraire et effacer une faute grave telle que meurtre et l'adultère. Ce
rite rend les femmes égales aux hommes. C'est dire que femmes comme
hommes peuvent gouverner dans la culture Ewondo. De façon
générale, il existe d'autres rites qui se sont pratiqués
il y a longtemps dans cette socioculture : c'est le cas du rite
Evodo et du rite Ngas. C'est rites contribuent en ce qui
concernent les joueurs Ewondo du Canon de rester fidèle à leur
culture et d'éviter toutes défaillance allant à l'encontre
de la norme culturelle.
I.2.3.4 L'alimentation
Les Ewondo avant l'arrivée des colons, vivaient de la
cueillette, du ramassage et du piégeage ; ce qui leur permettait
d'assurer la subsistance. Avec l'arrivée des colons, la culture de
l'igname à cédé place à la culture du cacao pour la
simple raison que les impôts devraient être payés. Le plat
typique des Ewondo est l'okok généralement
accompagné de tubercules de manioc et des bâtons de manioc.
L'okok est fait à base de feuilles Gnetum (nom
scientifique) découpées très finement, bouillies avec du
jus de noix de palme ou encore avec de la pâte l'arachide. Selon les
travaux d'Eileen NCHANJI (2012), le bâton de manioc et l'okok
représenteraient respectivement le sexe mal et le sexe féminin.
Un autre plat typique est le Kpem, fait à base de feuille de
manioc, qui se mange aussi avec des tubercules de manioc. Aussi, un autre plat
typique est le Sangha chez les Ewondo qui est un met préparé
à base de feuilles, de maïs et de jus de noix de palme. Le manioc
constitue l'aliment de base de la gastronomie Ewondo et dans la culture
Béti en général. Il est consommé sous toutes ses
formes: feuilles, tubercule bouilli, farine pour en faire des beignets. Les
noix de palme, font aussi partie de l'alimentation de base.
Les aliments comme la viande, le poisson sont moins
consommés sur le plan traditionnel. La banane plantain, le macabo
(plante de la famille du manioc dont on consomme les jeunes feuilles, et les
tubercules), les ignames, le maïs, le safou, les goyaves, la papaye, les
avocats ainsi que d'autres plantes et fruits font partie de l'alimentation des
Ewondo. Celle-ci a été enrichie par les plantes importées
par le contact entre ethnies et tribus voisines. Cependant, plusieurs plats
tendent à disparaître donnant lieu aux plats dits nationaux
où l'on mange tout et par conséquent, ces mets perdent leur
origine. On trouve comme boisson, le vin de palme surtout, ainsi que
l'odontol. Toutes ces boissons ne sont évidemment pas
spécifiques aux Ewondo, ce sont simplement des produits du terroir. Cela
s'expliquerait aussi par la présence dans le Canon sportif de
Yaoundé d'un certains nombre de joueurs venus d'ailleurs avec des modes
alimentaires divers, qui forgeraient différemment la personne et
personnalité des joueurs en terme d'interdits et de vertus de chaque
aliment. Certains joueurs parfois avant une intense activité musculaire,
consomment du bâton de manioc accompagné de l'okok ;
ce qui leur rend moins leste.
Plusieurs interdits sont à l'ordre du jour chez les
Ewondo. Pour les jeunes garçons, il est interdit de manger avec une
spatule de peur de devenir impuissant. Cette impuissance transformerait l`homme
en un être neutre ; celui-ci perdra certaines valeurs pour n'avoir
pas enfanté. De plus, il ne devra pas aimer une parenté de peur
de contracter une malédiction. Aussi, il ne devra pas manger dans une
marmite de peur de demeurer célibataire. Il existe des tabous aussi pour
le jeune homme que pour la jeune fille. Ces interdits pourront avoir des
conséquences néfastes sur la prestation des joueurs Ewondo, qui
bafoueraient ce principe. Cela pourrait se manifester comme le sort d'un
certain EVOU, joueur du Canon à l'époque, accusé de tous
les maux par le public parce qu'il marquait contre son camp et ratait des buts
même les plus évidents.
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