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Contribution à  l'amélioration de la marque employeur au sein des pme camerounaises: cas de Paness conseil SARL


par NERI GOUANOM GHEMKAM
ESSEC business scool / Université de Douala - Master 2 Professionnel en RH / Gestion de la politique sociale de l'entreprise 2019
  

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CHAPITRE I : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA MARQUE EMPLOYEUR

Ce chapitre permet à cette partie du travail de ressortir les contours conceptuels de la notion de marque employeur afin d'en déduire les déterminants, caractéristiques et les principaux effets dans une organisation.

SECTION1 : LA MARQUE EMPLOYEUR : UN CONCEPT MULTIDIMENSIONNEL

L'objectif de cette section est non seulement d'analyser les perspectives d'études qui ont été faites autour du concept de marque employeur, mais également de ressortir les déterminants de cette notion étudiée dans l'entreprise.

1- DEFINITION ET PERSPECTIVES D'ETUDES DE LA MARQUE EMPLOYEUR

La marque employeur est une notion toute particulière de par sa définition ainsi que de par les multiples études faites autour de la notion. Notre but ici est donc de ressortir autant que possible cette particularité en passant par la définition ainsi que les différentes perceptions autour de la notion de marque employeur.

1.1- Définition de la marque employeur

Le but ici sera de faire apparaitre les spécificités sur la notion de marque employeur ainsi que ses origines et l'évolution des études sur le concept.

1.1.1- La notion de marque employeur

Barrow et Ambler (1996), définissent le concept de marque employeur dans le « Journal of Brand Management », comme « l'ensemble des avantages fonctionnels, économiques et psychologiques des emplois que propose une entreprise en tant qu'employeur ». Cette notion a commencé à se développer comme réponse aux problèmes d'attractivité, de maintien et de fidélisation des ressources humaines. La marque employeur comprend, entre autres, les attributs instrumentaux et symboliques du travail et de l'organisation perçus par les employés (marque employeur interne) et les candidats (marque employeur externe). Pitelet (1998), alors Président de Guillaume TELL (Publicis en France), a introduit le concept en France, en déposant le mot « marque employeur » en 1998 comme nouveau concept en gestion de

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l'entreprise. Il en donne la définition suivante : « Le concept de marque employeur est la synthèse de ce que les Dirigeants d'une entreprise décident de partager avec l'ensemble de l'écosystème pour exprimer leur vision, valeurs, leur positionnement, et la dimension durable et sociale de leur politique RH ».

Cette définition a été complétée par PANCZUK et POINT (2008) en mettant en évidence l'importance du rôle des salariés mais également celui des autres parties prenantes telles que la population cliente, les actionnaires et l'environnement externe de l'entreprise. Selon eux, la marque employeur est « un processus par lequel les salariés internalisent l'image de marque désirée et sont motivés pour projeter cette image aux clients et autres parties prenantes organisationnelles ». Elle est aussi envisagée comme une proposition de valeur et une « promesse d'emploi unique » à destination des salariés actuels et potentiels (Franca & Pahor, 2012 ; Soulez & Guillot-Soulez, 2011;). De ce fait, les pratiques de gestion des ressources humaines telles que le développement des compétences, la gestion de carrières ou des rémunérations par exemple, participent à la création d'une proposition de valeur unique véhiculée par la marque employeur. Dans ce sens on parle de marque employeur quand il s'agit d'une stratégie qui revêt la notion de réputation de l'entreprise, de ses valeurs, son organisation, sa communication, auprès d'un public tant interne qu'externe à l'entité. Trop souvent tournée vers le recrutement de nouveaux talents, la marque employeur passe - peut-être avant tout - par une aspiration profonde de l'entreprise à ce que ses employés - actuels ou potentiels - soient bien dans leur poste et dans leur entité.

Le processus de gestion de la marque employeur vise donc à convaincre les salariés actuels et potentiels qu'il serait avantageux de travailler pour l'entreprise. Il s'agit pour l'organisation de créer une identité propre à son rôle d'employeur (Lievens et al. 2007) et de développer une image externe en adéquation avec les attributs internes réels du travail et de l'organisation, pour rester mieux attrayante et garantir la rétention de ses talents.

1.1.2- Origine du concept de marque employeur

Le terme d'Employer brand (marque employeur en anglais) a été cité pour la première fois par Simon Barrow alors président de People in Business dans une conférence en 1990. Dans ce sens, il assure avoir « parlé de la marque employeur pour la première fois publiquement à la conférence CIPD (Conférence internationale sur la population et le développement) à Harrogate (ville d'Angleterre dans le comté du Yorkshire du Nord) et encore en 1991 à un autre événement CIPD dont le titre était Construire votre Marque

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Employeur » (Barrow et Mosley, 2005). Le titre de la première conférence était cependant plus évocateur : « Transformer la publicité de recrutement en arme concurrentielle ». De ce fait, Barrow avait fondé en 1989 le cabinet de consultant londonien « People in Business » qui a ainsi hérité de la notion d'« employer brand » et le précise sur son site internet. Quelques années plus tard, en 1996, Ambler, professeur de marketing à la London Business School, diplômé d'Oxford et du MIT (Massachusetts Institute of Technology, célèbre université américaine de l'état du Massachusetts), s'associe à Simon Barrow pour écrire le premier article publié dans une revue scientifique, The Journal of Brand Management, sur le concept d'employer brand (Ambler et Barrow, 1996). Dans le même temps, Simon Barrow dépose un brevet sur ce concept d'employer brand à l'office anglais des brevets, brevet toujours renouvelé à ce jour.

Le cheminement français de la notion de la marque employeur, moins documenté, semble suivre rapidement les pas de l'employer brand anglais. En effet, une des premières manifestations est le dépôt d'un brevet à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle en France) par Pitelet, alors responsable de l'agence de communication Guillaume Tell. La définition du concept par ce consultant en communication et réputation d'entreprises était alors : « la mise en cohérence de toutes les expressions employeur d'une entreprise, tant internes qu'externes au nom de sa performance économique» (Pitelet, 2013). Puis, utilisée par des entreprises de conseil, la notion commence à apparaître dans les médias économiques et l'apparition du concept dans des revues scientifiques semble plus tardive en France.

Dans les deux cas étudiés, le concept de marque employeur est avant tout une notion utilisée par des conseillers d'entreprise. La caution scientifique intervient ensuite par des professeurs spécialistes du marketing mais pas de ressources humaines au départ pour Tim Ambler (1996) et peut-être Jean-Pierre Helfer (2003). La notion de marque employeur est en elle-même une marque qui traduit cette préoccupation commerciale initiale que ce soit en Angleterre ou en France avec ces principaux initiateurs, Barrow S. et Pitelet D.

1.1.3- L'étude sur la marque employeur en Afrique

Dans la suite de ce travail il faut déjà noter que la littérature ne montre pas une quelconque évolution du concept par continent et encore moins en Afrique. Dans ce sens, il y'a une insuffisance d'études ou articles retraçant la pratique du concept de marque

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employeur en organisations africaines à moins que cette pratique ne soit encore informelle ou pas encore formalisée.

Cependant, nous pouvons déjà prendre en compte la publication de février 2013 de Jeannette ETCHEU, intitulée « la stratégie de rétention du personnel et la marque employeur de l'entreprise : le cas de la société OM ». Cette communication avait pour objectif de décrire la perception des dirigeants en ce qui concerne la rétention du personnel et de savoir si la marque employeur de l'entreprise peut être l'un des déterminants de la rétention du personnel. Cette recherche a été menée dans un contexte de crise de l'emploi, à travers une étude de cas, auprès de six dirigeants d'une grande entreprise française leader au Cameroun. Elle montre de ce fait que, les employés compétents sont encouragés à rester dans l'entreprise, lorsqu'ils sont satisfaits et soutenus par les supérieurs. Les résultats expliquent que la régularité des salaires, l'ancienneté, la confiance des supérieurs sont les éléments essentiels de la rétention du personnel. Cet auteur reprend les idées de Berthon en notifiant que, la marque employeur, dérivée du marketing, représente les avantages potentiels qu'un employé voit dans le fait de travailler (aussi longtemps) pour une organisation [Berthon et al. Roy, 2008]. Elle consiste à donner une image attractive de l'employeur afin de retenir les meilleurs employés et ainsi améliorer la réputation de l'entreprise.

De ce fait, en prenant en compte le contexte de guerre de talents dans le monde du travail, et les conditions d'emploi et d'évolutions de compétences au Cameroun, ainsi que les aspirations des nouvelles générations, on peut réaffirmer l'intérêt de se pencher sur la question de la construction de la marque employeur au sein des entreprises, bien qu'il y'ait des perceptions différentes sur sa compréhension, vu son importance pour la productivité et la performance organisationnelle. Au sortir de cette analyse, nous pouvons donc retenir la définition de la marque employeur selon laquelle elle est l'ensemble des politiques, des processus et des mesures qu'une entreprise développe non seulement pour séduire des potentiels salariés mais aussi pour fidéliser les employés interne et les transformer en ambassadeur de l'image de l'entreprise.

1.2- Les différentes perceptions de la marque employeur

L'étude sur le concept de marque employeur a fait couler beaucoup d'encre et a impacté l'orientation de la gestion des ressources humaines. Dans ce sens, différentes conceptions, perceptions d'auteurs autour de la notion de marque employeur ont été mises en évidences dans la littérature. Il convient donc à cette étape de notre travail d'essayer de les retracer.

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1.2.1- Perception de la marque employeur comme avantages et bénéfices

Plusieurs auteurs perçoivent dans la marque employeur, un ensemble d'avantages et de bénéfices qu'un employé gagne en appartenant à l'effectif d'une organisation. C'est dans le même sens que la marque employeur est définie, selon Ambler et Barrow (1996), comme « l'ensemble des avantages fonctionnels, économiques et psychologiques dans le cadre de la relation d'emploi et avec lesquels l'entreprise, à titre d'employeur, est identifiée ». De cette considération, trois aspects constituants de la Marque Employeur ressortent : les avantages fonctionnels qui correspondent à l'utilité et l'intérêt du travail et aux activités de développement pour le salarié ; les avantages économiques, financiers et matériels ; et les avantages psychologiques qui se réfèrent aux sentiments d'appartenance et de contrôle. Alors que Berthon et al. (2005) l'identifient comme les avantages qu'un salarié aperçoit dans le fait d'oeuvrer pour le compte de l'entreprise, Lievens et Highhouse (2003) affirment que la Marque Employeur regroupe des bénéfices instrumentaux qui correspondent à des attributs objectifs, concrets et factuels inhérents à l'organisation ou au poste et des bénéfices symboliques qui correspondent à des attributs subjectifs et intangibles qui décrivent l'organisation ou le poste et aux traits particuliers que les employés potentiels accordent à l'organisation.

D'autres auteurs y identifient trois attributs symboliques : l'ambiance de travail, la réputation de l'employeur et la nature du travail ; et sept attributs instrumentaux : le revenu, le complément de la rémunération, le statut de l'employé, le genre de contrat, la distance de la demeure de l'employé, les horaires de travail et les possibilités d'évolution dans la carrière. Quant à Barrow et Mosley (2005), ils la présentent comme un package de bénéfices fonctionnels, économiques et psychologiques mis à la disposition des employés par l'employeur, et bien identifiés par eux. Ce sont ces auteurs, qui ont mis en évidence les dimensions constitutives de la marque employeur qui sont les avantages fonctionnels, économiques et psychologiques ou les bénéfices instrumentaux et symboliques.

1.2.2- Perception de la marque employeur comme pratique communicationnelle

Pendant que certains auteurs considéraient la notion de marque employeur comme un ensemble d'avantage qu'avait un employé à travailler pour une entreprise, beaucoup considéraient ce concept comme un ensemble de processus concourant pour l'entreprise à se manifester à l'extérieur comme à l'intérieur par les pratiques de communication. Dans ce

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sens, la marque employeur « est ce qui est - consciemment ou inconsciemment communiqué à chaque employé actuel et potentiel de l'entreprise ». Aussi Schneider (2003), pour sa part, la présente comme étant « un nom, un terme, un signe, un symbole ou une combinaison de ces caractéristiques visant à faire identifier les biens et prestations de l'organisation auprès des chercheurs d'emploi ». Vu sous ces angles, l'objectif de la marque employeur serait de générer des émotions positives à l'égard de l'organisation et à définir « l'expérience employé » dans le milieu de travail. Aussi, Backhaus et Tikoo (2004), définissent l'image de la marque employeur comme « la différentiation des caractéristiques culturelles d'une organisation en tant qu'employeur ». La marque employeur se concentre donc sur les conditions de travail et « l'expérience employé » que l'organisation propose auprès des candidats et des employés par ses pratiques de communication. Ainsi, l'image de marque employeur consiste à définir la personnalité de l'organisation auprès des chercheurs d'emploi et des employés. Viot, Benraïss-Noailles (2014) ont ainsi identifié trois facettes de l'image de la marque employeur qui ont empiriquement été validées par Lievens et al (2007) : l'image interne - celle qui est perçue par les membres du personnel ; l'image externe - perçue par les postulants - et l'image externe interprétée qui se réfère à l'idée que les salariés actuels se font de l'image perçue par autrui (Viot, Benraïss-Noailles, 2014).

Selon Backhaus et Tikoo (2004), Les pratiques communicationnelles, de mise en évidence de la marque employeur amènent à valoriser les politiques et les comportements de l'entreprise dans l'objectif de les rendre attractifs, motivants pour retenir les candidats potentiels. Dans ce sens, Franca et Pahor (2012) conviennent que la marque employeur est l'ensemble des caractéristiques positives et négatives d'une entreprise en tant qu'employeur, lesquelles sont communiquées en interne et en externe par le biais de différents canaux» (Franca et Pahor, 2012). Kotler et Dubois (2004) déclare que la marque employeur c'est aussi du marketing Ressources Humaines dans le sens où ça nous permet de cibler telle ou telle population de façon plus ou moins efficace. C'est une communication avec un message adapté aux cibles car on ne s'adresse pas de la même manière à des profils qualifiés (ingénieurs, cadres, etc.) et à des profils moins qualifiés (ouvriers, techniciens, etc.) » (Kotler & Dubois, 2004). Certains auteurs ont défini la marque employeur comme étant les efforts de l'entreprise pour promouvoir, à l'intérieur (employés actuels) et à l'extérieur (employés potentiels) de l'entreprise, une vision claire de ce qui fait sa différence et son attractivité en tant qu'employeur (Roy, 2008 ; Berthon et al. 2005 ; Charbonnier-Voirin &Vignolles, 2011 ; Soulez et al, 2011). Par conséquent, Slogan, signe, culture, valeurs... expriment d'une

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manière ou d'une autre la marque employeur d'une entreprise. La marque employeur permet donc de communiquer auprès des candidats sur le marché de l'emploi et des salariés actuels sur les avantages à travailler pour cette organisation et sur ce qui la rend distincte de ses rivaux (Kapoor, 2010).

1.2.3- Perception de la marque employeur comme processus de gestion

La marque employeur dans son étude, qu'elle soit une pratique de communication sur l'image de l'entreprise auprès des différentes cibles, ou encore un ensemble d'avantages que tirerait un employé en travaillant pour une entreprise, est un processus qui obéi à un ensemble d'étapes et de principes dans sa gestion. Dans ce sens, Lievens (2007) définit la marque employeur comme une forme spécifique de gestion de l'identité d'une entreprise par la création, à la fois en interne et en externe, d'une image de marque de l'employeur. En plus, il affirme que le processus de gestion de la marque employeur vise à convaincre les salariés actuels et potentiels à travailler pour l'entreprise, l'objectif principal étant de devenir un « employeur de choix » (Kapoor, 2010), en communiquant auprès des candidats et des salariés le message selon lequel elle est un lieu attractif où il « fait bon » de travailler et différent de ses concurrents (Berthon et al., 2005 ; Chhabra et Mishra, 2008 ; Kapoor, 2010 ; Lievens, 2007 ; Roy, 2008). La marque employeur se construit donc selon un processus en trois étapes:

- L'identification de « sa proposition de valeur » (offre liée aux attributs du travail et aux valeurs de l'organisation) ;

- La communication de cette offre auprès des candidats ciblés et de ses salariés en utilisant les outils de communication et du marketing (Kapoor, 2010 ; Liger, 2007),

- L'alignement de la marque employeur interne et externe pour que le discours soit cohérent avec la réalité qui est vécue par les collaborateurs. Donc, la marque employeur externe doit être un reflet réel du travail et l'organisation.

Dans la même logique, PANCZUK et POINT (2008), pensent que la marque employeur est « un processus par lequel les membres du personnel internalisent l'image de marque souhaitée et sont motivés pour projeter cette image aux consommateurs et autres parties prenantes ». La marque employeur constitue donc, un incontestable label de différenciation de la concurrence qui offre la possibilité à l'entreprise d'être reconnue autant en interne qu'en externe par la qualité du contexte et de la nature du travail, l'expérience professionnelle fournie aux membres du personnel, le respect des engagements, la reconnaissance pour les employés et les efforts déployés pour améliorer leurs compétences et

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leurs talents. Par conséquent, la marque employeur ne se joue pas uniquement sur un processus de recrutement à un instant donné, elle se joue sur la durée et développe petit à petit les interactions avec les candidats potentiels mais aussi avec les employés et autres parties prenantes (Asli, Baakil,2011) grâce à la gestion par l'entreprise de processus concourant à l'entretient de son image.

2- LES ASPECTS SPECIFIQUES DE LA MARQUE EMPLOYEUR

Aborder les aspects spécifiques sur la marque employeur, donne pour objectif ici de faire une analyse de ses dimensions ainsi que de ses caractéristiques en s'inspirant toute fois des travaux d'auteurs précurseurs des études sur le concept.

2.1- Les dimensions de la marque

Les définitions de la marque employeur étant nombreuses, les échelles de mesure développées à partir de cette distinction théorique ne s'accordent néanmoins pas sur le nombre de dimensions et ses attributs ; nous observons donc une multiplication d'échelles de mesure de ce concept. Collins et Stevens (2002) mesurent la marque employeur à l'aide de deux dimensions proposées par Keller (1993) : la première représente l'attitude générale c'est à dire l'attitude du candidat envers l'entreprise et la seconde correspond aux attributs perçus du travail qui sont au nombre de dix, mesurés par quatre items : la rémunération, la localisation géographique, les opportunités de carrière, la possibilité d'apprendre de nouvelles compétences et de bénéficier de programmes de formation de bon niveau, un travail intéressant, la sécurité de l'emploi, une bonne culture d'entreprise et la réputation de l'entreprise.

Plus généralement, parmi les échelles recensées, rares sont celles qui contiennent des attributs symboliques (soulez et al, 2011 ; Lievens et Highhouse, 2003 ; Lievens, 2007). Pourtant, Lievens et al (2003) remarquait que ces attributs symboliques (attributs subjectifs et intangibles de l'organisation) avaient été négligés dans les travaux consacrés à l'image de la marque employeur et insistaient sur l'obligation de les intégrer. Ces auteurs montrent, d'ailleurs, dans une étude empirique, que seuls les traits de personnalité jouent sur l'identification des employés actuels et attraction des candidats potentiels. Le premier instrument de mesure de la marque employeur a été développé par Berthon et al. (2005), et, dans leur lignée, Alniaçik (2012) ainsi que Bodderas et al. (2011), en se positionnant sur la valeur, intègrent implicitement les bénéfices associés à l'employeur. Ces auteurs retiennent cinq dimensions pour évaluer les avantages perçus à travailler pour une organisation à savoir :

(1)

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L'intérêt du travail qui se manifeste par un contexte séduisant et plein d'intérêt, des nouvelles pratiques de travail et recours à la créativité des salariés faisant ainsi ressortir l'implication au travail

(2) L'aspect relationnel qui se réfère à un environnement stimulant, de bons rapports au travail et le déploiement de l'esprit d'équipe, le climat de travail

(3) Les avantages économiques qui sont la rémunération, la sécurité et les opportunités de promotion qui concourent à la satisfaction de l'employé

(4) Le développement personnel qui est encouragé par la reconnaissance, la confiance et une carrière enrichissante et évolutive

(5) La transmission des savoirs soit l'occasion d'appliquer ce que l'employé sait et de le transmettre, soit l'occasion d'en apprendre plus.

Donc, l'entreprise, afin de créer une marque employeur efficace, doit identifier les facteurs qui la rendent attrayante vis-à-vis des candidats potentiels sur la base de ces différentes dimensions. Pour ce faire, il est indispensable d'assimiler les valeurs des groupes cibles c'est-à-dire tenir compte des particularités culturelles des candidats potentiels vu qu'elles influencent directement la manière par laquelle ces candidats perçoivent l'entreprise comme employeur. Roy (2008) ajoute deux items (une culture d'entreprise forte et claire et une organisation éthique) et restitue huit dimensions, dont les cinq précédentes auxquelles viennent s'ajouter une dimension éthique (composée d'une dimension psychologique et une dimension d'opportunité de carrière). Cet auteur suggère que les dimensions de la marque employeur soient susceptibles de varier en fonction du secteur étudié. L'étude de Kapoor (2010) auprès d'un échantillon de 57 responsables RH en Inde permet donc d'avoir un aperçu plus large sur les dimensions ou échelles de la marque employeur intégrant les activités ressources humaines. Ses résultats indiquent que, parmi les attributs les plus importants pour retenir les talents, les trois réponses les plus fréquemment données sont : la mission, la vision et les valeurs ; la gestion des performances et le leadership.

2.2- Les caractéristiques de la marque employeur

Si des recoupements semblent pouvoir être réalisés concernant les caractéristiques de la marque employeur énoncés par la littérature tels que l'intérêt du travail et opportunités de développement et de carrière, environnement professionnel notamment l'ambiance de travail, avantages monétaires par exemple, il ne parait pas exister de consensus réel quant aux

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dimensions constitutives de la marque employeur comme nous l'avons vu. De ce fait, Kapoor (2010), en se fondant sur le travail de Barrow (2003), rappelle que les principaux aspects de la marque employeur sont : le système de rémunération, l'environnement de travail, le développement personnel, la gestion des performances, le recrutement et l'accueil des nouveaux salariés, la communication, la réputation, la personnalité de l'entreprise, l'équité et la coopération, les politiques et les valeurs, la vision et le leadership, la relation après recrutement qui concourent tous à l'attraction et la fidélisation du personnel, principaux constituants qui seront étudiés dans notre travail.

Dans ce sens, les caractéristiques de la notion de marque employeur démontre toujours l'interaction que crée cette notion entre les pratiques de ressources humaines de communication et de marketing. De plus, certains auteurs ont montré l'existence de trois autres caractéristiques de la marque employeur :

- La proposition de valeur : constituée des conditions de travail offertes aux employés par l'entreprise ;

- La mise en marché de la proposition de valeur organisationnelle auprès des chercheurs d'emploi, c'est-à-dire la communication de l'offre ressource humaine par l'entreprise grâce au pratique de communication et de marketing auprès de la population externe ;

- La promesse concernant « l'expérience employé » et les valeurs culturelles constituées des possibilités de carrières et de développement personnel proposé aux employés et aux potentiels candidats à l'emploi dans l'entreprise.

Dans le même sens, Maxwell et Knox (2009) avaient identifié quatre catégories de facteurs susceptibles d'influencer la perception de la marque employeur chez les candidats potentiels à savoir :

- Le succès de l'entreprise déterminé par son histoire, ses forces courantes et les prévisions des futurs triomphes ;

- L'emploi qui comprend des reconnaissances, les styles de management, les types de travaux, l'environnement du travail ainsi que les attributs et la force de travail ;

- Les attributs et les valeurs des produits ou services de l'entreprise ;

- L'image construite de l'entreprise et de ses parties prenantes.

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Il faut donc noter que les caractéristiques de la marque employeur tournent autour de l'offre de gestion des ressources humaines interne de l'entreprise qu'elle propose aussi aux potentiels candidats externes. Ainsi lorsqu'on évoque la question de marque employeur, on pourrait faire référence aux caractéristiques tels que : l'intérêt au travail, le climat social, le style de management, la rémunération, le développement de compétences, les opportunités de développement et de carrière, l'environnement professionnel, l'ambiance de travail, et autres avantages. De ce fait, lorsque la politique de gestion des hommes dans une entreprise est soutenue par ses différentes caractéristiques, il ne serait pas étonnant pour l'entreprise d'observer les effets de ses actions de marque employeur tant sur les employés actuels que sur les potentiels candidats d'où l'objet de la section suivante.

SECTION2 : DETERMINANTS ET EFFETS DE LA MARQUE EMPLOYEUR

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Cette section s'inscrivant dans la suite de ce chapitre, permet à notre travail d'analyser les déterminants de la notion de marque employeur afin d'en ressortir les principaux effets tant sur le comportement des personnes vis-à-vis des organisations que sur les organisations elles-mêmes

1- LES DETERMINANTS DE LA MARQUE EMPLOYEUR

Concernant des déterminants de la marque employeur et en s'appuyant sur les études faites plus haut sur les caractéristiques et les dimensions, il serait important de noter que les pratiques et outils de la communication, le phénomène du bouche-à-oreille et la publicité, ainsi que l'orientation de la gestion des ressources humaines de l'entreprise en passant par sa culture et ses valeurs sont les principaux paramètres de gestion dans leur interaction qui déterminent l'attraction et la fidélisation du personnel, et donc la présence d'une marque employeur véritable.

1.1- La communication comme outil de mise en valeur de la marque employeur

Etymologiquement, le terme communication vient du latin communicare qui signifie rendre commun, être en relation avec. La communication est ce qui permet d'établir une relation entre des personnes, des objets ou entre les deux à la fois. De ce fait, bien que comprises de différentes manières, la communication englobe également l'ensemble des moyens entrepris qui doivent se retrouver dans le processus en lui-même. Dans sa version la plus simplifiée, le processus de communication met en relation un émetteur qui livre un message à un récepteur qui le reçoit. Ce modèle conviendrait si l'émetteur pouvait transférer sans aucune distorsion le contenu de son message dans l'esprit du récepteur. Sauf que, le message doit être encodé et acheminé par un canal au récepteur qui, à son tour, doit le décoder. On appelle « code », l'ensemble des signes ou symboles utilisés pour communiquer. Ce modèle peut être représenté comme-suit :

Emetteur Code Canal Récepteur

En effet, il manque à ce modèle un élément important : la rétroaction ou feedback qui est donc le moyen par lequel l'émetteur peut vérifier jusqu'à quel point son message a été compris, ou

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encore le moyen par lequel le récepteur peut confirmer l'originalité du message qu'il a reçu d'où ce schéma analytique qui résume le processus de communication dans la figure1.

Figure 1 : Schéma analytique du processus de communication

Source Encodage Message Canal Réception

Décodage

feed back Ou Rétroaction

Source : par nos soins

Par ce processus décrié ainsi, on peut déjà percevoir que dans la communication organisationnelle, l'entreprise est l'émetteur principal du message.

1.1.1- La communication en entreprise

On peut prendre comme communication organisationnelle, l'ensemble des activités et des pratiques de l'entreprise lui permettant de transmettre les informations, ou de communiquer avec son personnel et son environnement. Un processus de communication en entreprise se fait par plusieurs dispositifs dans la mesure où ils constituent des canaux d'échange de perceptions et d'informations indispensables à la réalisation des stratégies de l'entreprise, à la qualité des décisions, par les commentaires, les suggestions ou les retours d'information du personnel qui favorisent l'information ascendante et descendante.

? En interne, on peut donc avoir comme dispositifs :

- Les enquêtes d'opinion : par des questionnaires ou d'entrevues individuelles,

permettant de recueillir les avis ou opinions sur la politique de gestion de l'entreprise. - Les réunions : organisées à divers paliers hiérarchiques, ont l'avantage du « face à

face » et sont des occasions de développer des relations interpersonnelles

- Les groupes : les groupes formels ou informels d'employés au sein de l'entreprise

représente une mini révolution dans les formes de communication d'organisation.

- La boite à idée : une suggestion peut contribuer à l'augmentation de la productivité.

- Les syndicats qui peuvent être des relais indispensables de la communication entre la

direction et les salariés qu'ils représentent.

- Les dispositifs de médiation : des mécanismes de conciliation ou d'arbitrage peuvent également jouer le rôle de courroie de transmission de l'information.

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- Les affichages et Memo : qui permettent à la hiérarchie de transmettre les informations aux employés relativement à l'entreprise et aux nouvelles directives.

La communication en interne exprime la vision et la visibilité économique et sociale. Par contre, sur le plan externe, le but est de faire connaitre l'organisation, construire une image positive d'elle auprès de ses clients potentiels, futurs salariés.

? Les outils externes de la communication :

? La communication graphique : constituée de la charte graphique du logo de l'entreprise, c'est le drapeau externe qui représente l'entreprise.

? Le parrainage : c'est l'accompagnement d'autres entités dans les activités comme le sport, la culture, la solidarité. La générosité de l'entreprise est plus intéressée à celle -ci puisque le parrainage valorise l'image de la firme aux yeux du public et des salariés.

? Sponsoring et mécénat : L'entreprise par le sponsoring accompagne d'autres par une action tant sociale que commerciale en forgeant une image positive d'elle en externe.

? Le mécène, par contre, fait appel aux mêmes techniques de mise en valeur que le sponsor, mais, son intention étant institutionnelle, il a tendance à prodiguer une communication douce, plus sociale que commerciale.

? Les relations presses et autres supports de la communication externe

Les relations presses

C'est la technique la plus connue et la plus utilisée en relations publiques. Ici les journalistes spécialisés jouent le rôle des leaders d'opinions, indispensables courroies de transmissions entre l'entreprise et sa population externe.

Autres supports de la communication externe

? Les médias de masse

- L'affichage : est utilisé pour faire connaitre un nouveau produit, un événement. Elle transmet une quantité limitée d'information, car le temps de lecture est très réduit.

- La presse : selon la cible et le message, l'entreprise peut acheter un espace publicitaire dans la presse périodique, quotidienne, municipale, associative pour communiquer

- La télévision, la radio et le cinéma : le cout élevé de la télévision, les faits techniques de réalisation très importants du cinéma en font parfois des médias inabordables pour les PME-PMI (Petites et Moyennes Entreprises- Petites et Moyennes Industries).

[28]

? Les techniques hors médias

- Le prospectus : c'est un document informatif succinct, déposé dans les boites aux lettres,

sur les parebrises de voitures, distribué dans la rue, il est destiné à être jeter après lecture. - Le dépliant : destiné à un public a priori intéressé, il transmet une information plus

approfondie.

- La plaquette : document informatif, édité par une entreprise pour faire connaitre ses services, elle peut se présenter sous formes d'un dossier de 8 à 32 pages.

Après cette présentation, il est donc nécessaire de se pencher sur l'importance de la communication.

1.1.2- Importance de la communication au sein de l'entreprise

La communication revêt une importance particulière car l'entreprise évolue où il est de plus en plus difficile de se former une identité propre. L'entreprise doit communiquer pour se faire connaitre, faire connaitre ses produits ou services, ses activités, ses exploits, en vue de donner une image positive d'elle au public. Cependant, la communication ne se limite pas qu'à exposer les produits et services de l'entreprise à l'extérieur, elle doit entretenir les relations entre ses employés actuels et potentiels. En effet, l'attractivité de l'entreprise résulte de son image sociale, de sa notoriété et de ses performances que construit sa communication. Elle est sujette à la représentation de l'entreprise que se font ses parties prenantes, à travers ses pratiques en termes de conditions de travail, de prise en compte du bien-être et de l'épanouissement de ses salariés communiqués en externe. L'image sociale représente donc l'idée favorable ou défavorable que le public se fait d'une marque ou d'une entreprise en tant qu'employeur. Avoir une bonne image de marque d'employeur grâce au processus de communication assurera à l'entreprise d'être attractive envers des candidats potentiels. Ainsi, la communication travaille à la visibilité d'une entreprise, Sauf qu'elle ne respecte pas uniquement le canal formel quand il s'agit d'entretenir la marque employeur. De ce fait, on parle aussi du phénomène de bouche-à-oreille.

1.2- Le bouche-à-oreille et la publicité : moyens de partage de la marque

employeur

Il est question à ce niveau de montrer de par les études sur la marque employeur et ses concepts environnants, l'impact ou le rôle que pourrait avoir le bouche-à-oreille et ensuite la publicité dans la promotion de la marque employeur dans une organisation.

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1.2.1- Le bouche-à-oreille

Il est préférable de comprendre le bouche-à-oreille traditionnel, avant d'aborder son rapport avec internet, ainsi que l'implication dans le processus de communication.

? Le bouche-à-oreille (BAO) traditionnel

Le phénomène du bouche-à-oreille a suscité l'attention des académies et des praticiens depuis le début des années 50 lorsque les chercheurs ont démontré que les conversations et les échanges d'informations avaient une grande influence sur le comportement du consommateur. Des auteurs l'ont défini en expliquant l'effet potentiel du bouche-à-oreille sur les attitudes et les comportements des consommateurs, résultant de la transmission des informations en raison des échanges interpersonnelles. L'évolution de la théorie du bouche-à-oreille illustre, les formes de base du bouche-à-oreille (avant l'arrivée de l'internet), motivées par le désir d'aider les autres et les avertir d'un mauvais service ou d'un mauvais produit.

Par conséquent, se référant à la marque employeur et à l'image de l'entreprise, le bouche-à-oreille débute par la capacité tout d'abord à pouvoir satisfaire l'épanouissement interne de ses employés car, c'est l'employé satisfait qui fait le commentaire positif. De ce fait la simple possibilité pour les employés d'être satisfait par la politique de gestion de l'entreprise les transforme en ambassadeurs de son image employeur dans la mesure où, la conversation avec leur entourage sera enrichie par la perception positive qu'ils ont de l'entreprise. Que la perception des employés vis-à-vis de l'entreprise soit négative ou positive, elle conditionne celle de la population externe avec qui ils en parlent.

? L'implication de l'électronique dans le bouche-à-oreille et l'application du bouche-à-oreille à la communication de la marque employeur

De nos jours, la communication en ligne est une source principale du marketing qui devient un moyen important dans l'élaboration d'une stratégie pour plus attirer, et garder les clients en leurs créant des communautés d'intérêt. Antérieurement, avant le net, les auteurs avaient déjà jugé que le bouche-à-oreille était l'un de ces outils les plus anciens, mais son efficacité demeure encore fréquente avec l'épanouissement et le développement des nouvelles technologies dans le marketing d'où la naissance du bouche-à-oreille électronique (e-BAO). On peut identifier l'e-BAO comme étant le partage des moments vécus, avec autrui dans une discussion simple, avec l'ultime moyen qui est le net. Plusieurs facteurs permettent ainsi de définir le bouche-à-oreille électronique :

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? Les avis rapidement partagés par l'expérience

En effet, depuis toujours, les gens avaient tendance à faire part de leur quotidien, traditionnellement, désormais on emploi l'internet pour des échanges d'informations entre individus, facilitant le monde interpersonnel et relationnel sur le net et les réseaux sociaux.

? Les leaders d'opinions

Avec pour nouveau nom «les influenceurs» sur l'internet, dans une plateforme e-BAO, ce sont des individus qui postent leurs opinions, expériences, au sujet d'une entreprise, d'un produit ou service en impactant ainsi la perception des suiveurs à ce sujet.

? Le marketing du BAO appliqué à la communication de l'image de l'entreprise

Nous avons vu plus haut avec les caractéristiques du bouche-à-oreille tant traditionnel qu'électronique avec l'avènement des nouvelles technologies, qu'ils permettaient d'avoir de l'influence sur le comportement du consommateur à travers parfois des influenceurs. En effet, c'est cette caractéristique d'influence sur le comportement de l'autre qui est aussi observé dans la communication des pratiques de gestion du personnel. Dans ce sens, il est clair que c'est l'employé satisfait de son séjour ou son quotidien dans l'entreprise et des conditions de travail qui y règnent, qui pourrait la vendre et la venter en externe dans un processus de communication de bouche-à-oreille. De plus, avec l'implication des nouvelles technologies comme nous l'avons souligné, la présence et l'interaction digitale et internet, des employés dit influenceurs (parce que satisfaits de leur entreprise) impactent sur l'intention de candidater des autres grâce à l'information ou à leurs échanges sur les réseaux sociaux.

De ce fait, la marque employeur crée de la visibilité auprès de cibles de talents selon une approche multi facettes, incluant les sites internet institutionnels qui communiquent la culture de l'entreprise, les pratiques de rémunération, les opportunités de carrières et qui en font un endroit unique où travailler. Les employés potentiels se base en priorité sur les communications interpersonnelles et les avis des membres du personnel pour examiner les possibilités de l'emploi, et ce avant la communication institutionnelle. Kapoor (2010) note à cet effet que les membres du personnel sont les principaux ambassadeurs de la marque employeur auprès de l'extérieur de par la crédibilité qui leur est accordée par la population externe.

1.2.2- La publicité

Pour KOTLER & al (2009), « on appelle publicité toute forme de communication non personnalisée utilisant un support payant, mise en place pour le compte d'un émetteur identifié en tant que tel ». En bref, la publicité cherche à rendre l'opinion publique favorable à

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l'entreprise et à ses produits, à renforcer sa motivation et à diminuer sa réticence. Aussi, la publicité peut être définie comme l'ensemble des activités visant à présenter à un groupe d'individus, un message non personnalisé visuel et/ou auditif concernant un produit, un service ou une idée. Etant une voie par laquelle l'entreprise communique son image de marque et ses valeurs auprès du public externe, elle est l'un des chemins de transmission de la marque employeur. On peut avoir plusieurs types de publicités classés selon plusieurs critères.

y' Selon les voies par lesquelles elle atteint les individus

· La publicité média : ici les médias exercent une liaison entre l'annonceur et la cible; la publicité est diffusée ainsi à travers : la presse et l'affichage (publicité écrite), la télévision, la radio et le cinéma (la publicité audiovisuelle).

· La publicité pendant les campagnes de promotion : c'est le relais de la publicité globale de l'entreprise et un outil fortement utile pour aménager l'image de marque.

· La publicité directe : qui cherche à toucher directement et individuellement un prospect en vue de le faire réagir immédiatement par la poste, le téléphone etc...

y' Selon la nature et l'objectif

· La publicité commerciale à but lucratif : qui a pour but soit d'augmenter la part du marché, soit d'étendre la distribution dans des circuits de distribution

· La publicité non commerciale : publicité d'intérêt général, elle est informatrice avec pour objectif de transformer durablement le comportement du public pour l'orienter vers le bien-être social.

· La publicité événementielle : qui vise à toucher un public à travers un événement très fort et mobilisateur à la fois, pour susciter l'intérêt des différents médias.

1.3- La culture organisationnelle et les nouvelles orientations du management RH

Apres avoir ressorti l'impact de la publicité et du bouche à oreille sur la promotion de la marque employeur, il est important à ce niveau de montrer les éléments de la culture d'entreprise qui participent à la construction de la marque employeur ainsi que les nouvelles orientations du management RH qui imposent dorénavant aux entreprises de faire recours à l'implémentation d'une marque employeur positive.

1.3.1- La culture en entreprise

La culture organisationnelle peut être définie comme l'ensemble des attitudes, des croyances, des valeurs et des normes partagées dans l'organisation, constituant en quelque

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sorte sa personnalité, et jouant ainsi un rôle crucial dans la création et le développement de la marque employeur (Roy, 2008). La définition de la culture par E. Schein donne l'explication suivante : « La culture est un modèle d'assomptions de base qu'un groupe donné a découvert, inventé ou développé, en apprenant à résoudre ses problèmes d'adaptation et d'intégration interne, qui ont été suffisamment éprouvés pour être considérés comme valides et donc être enseignés aux nouveaux membres comme étant la manière juste de percevoir, de penser et de réagir face à des problèmes similaires ». (Schein).

Dans ce sens, plusieurs éléments constituent la culture d'entreprise comme socle de son identité parmi lesquels :

y' La vision et la mission de l'entreprise : Ce sont deux éléments qui guident les pratiques et les activités de l'organisation. La vision c'est une phrase qui explicite les objectifs poursuivis par l'entreprise et la direction de réalisation vers laquelle doit tendre son devenir. La mission résume en quelque sorte la vision mais peut aussi être considérée comme le sens de la mise en pratique de la vision

y' Les valeurs de l'entreprise : Les valeurs sont des idées, des croyances partagées, des préférences collectives qui peuvent être affichées ou non. En général, elles sont diffusées dans les rapports d'activité ou dans d'autres supports de communication (interne et externes), et sont parfois explicités lors de réunions internes ou lors du processus de recrutement. Pour Thévenet M. (1993), les valeurs découlent d'expériences vécues. Ces valeurs doivent être appropriées par les individus de manière à guider leur comportement dans l'organisation face à des situations précises.

y' Les héros : Il y a parfois des leaders emblématiques qui ont porté le projet d'entreprise et qui sont associés à la marque. Par exemple François Michelin pour Michelin, Steve Jobs pour Apple, Coco Chanel pour Chanel...Le créateur de l'entreprise est ainsi représenté comme une figure emblématique, de par ses inventions, son management, son charisme et sa personnalité. Il est en quelque sorte le «Héros» de l'entreprise.

y' Les rites et les codes : Ce sont les symboles, les codes de conduites, les us et coutumes de l'entreprise qui deviennent des points de repères pour les salariés. Ce sont par exemple le tutoiement dans certaines entreprises, le code vestimentaire, les codes de conduite et les comportements communs.

y' Les interdits ou les tabous : Ce sont des sujets qui ne sont jamais évoqués en interne. Certaines pratiques peuvent être interdites si elles perturbent l'image interne et externe.

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Dans ce sens, la culture a une importance capitale dans la formation d'une image positive au sujet de l'entreprise par la population qui l'entoure.

Par conséquent, l'importance de la culture organisationnelle se réaffirme pour la construction de la marque employeur d'une entreprise dans la mesure où elle permet, comme les pratiques RH et de communication, de se distinguer de la concurrence par la relation qu'elle entretient avec les employés et les potentiels salariés. De plus, grâce aux déterminants de la marque employeur, l'entreprise se crée une identité, une personnalité, une image qu'elle promeut et qu'elle enrichit auprès du public interne et du monde extérieur pour être plus attrayante vis-à-vis des talents et réussir la fidélisation des employés compétents par la création d'un lien harmonieux. Dans ce sens, la culture est l'un des éléments interne à l'entreprise qui lui permet de se construire une identité et de la faire partager avec les employés. C'est donc sur la base de la culture d'entreprise que se fondent les nouvelles orientations du management du personnel qu'imposent les nouvelles générations.

1.3.2- Des nouvelles orientations du management RH

De plus en plus, on se rend compte que de nouvelles générations naissent en imposant des nouvelles politiques de gestion aux entreprises, ses nouvelles orientations interpellent donc les entreprises au sujet de leur marque employeur, et donc leur politique d'attraction et de fidélisation des ressources humaines.

? L'influence des nouvelles générations sur la naissance de la marque employeur

Depuis plusieurs années, l'enjeu d'attirer et fidéliser se fait ressentir et l'arrivée de la génération Y (individus nés entre 1980 et 1995) sur le marché de l'emploi n'a fait que renforcer cette nécessité. Les attentes de la génération Y vis-à-vis de l'entreprise ne sont plus fondées sur la sécurité de l'emploi comme les générations précédentes (Baby-boomers, et X), mais sur la flexibilité, les rapports humains, et la franchise. Cependant, une des générations qui marque l'histoire désormais est la génération Z. Cette dernière a grandi avec l'explosion du WEB 2.0, a une logique de networking, mais surtout, impose aux entreprises sa vision du travail. Selon l'étude de Benkritly N. R et, I. A. Kerkoub sur l'Influence de la génération Z sur le monde du travail : Cas de l'Algérie, cette génération représente 25% du marché du travail, mais tend à envahir le marché de l'emploi lors des dix prochaines années. Nés entre 1995 et plus, elle a connu la période économique soulignée par l'apparition des Nouvelles

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Technologies de l'Information et de la communication (NTIC) (Smartphone, internet haut débit, tablettes...) qui explique le terme de digital native qu'on leur attribue. L'évolution des générations que résume le tableau suivant est donc spécifique car chaque génération correspond à une façon de se comporter et impose une nouvelle façon de voir les choses.

Tableau 1 : Evolution des générations en management

Générations

Contexte d'éducation

Attitudes résultantes

Baby- boomers

Nés entre

1946 -1964

Génération marquée par la théorie scientifique de Taylor et du travail à la chaine

Ecoute active du patron et exécution à la lettre des instructions

Marquée par l'abondance des entreprises
industrielles

Automatisation du comportement

Désir d'obtenir de quoi subvenir aux besoins et animé par le désir de survie

les conditions de la colonisation animent les clauses de l'emploi

Génération X

Nés entre
1965 et 1980

- Génération marquée par la crise économique, l'effondrement des valeurs, le choc de la révolution technologique.

- Génération de la désillusion marquée par la remise en cause du progrès, l'ascenseur social en panne... mais aussi le sida, Tchernobyl...

- Scepticisme vis-à-vis du futur.

- Individualisme ; Méfiance à l'égard des organisations et des institutions.

- Désir d'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle

Génération Y

Nés entre
1980 et 1990 et plus

- Génération marquée par la mondialisation,

l'effondrement du mur de Berlin, etc.

- Génération des technologies de l'information et du progrès technologique accéléré, pour qui tout est possible ou presque ; Génération du respect de l'enfant, de l'enfant-roi.

- Confiance et optimisme, en quête de développement personnel

- Volonté de travailler moins et mieux.

- Exigence du respect de leurs droits.
- Volonté d'indépendance mêlée à un besoin d'approbation

Génération Z

Nés entre
1994 et plus

- Génération marquée par l'accès facile et rapide à l'éducation et à la formation ainsi qu'aux carrières professionnelles

- Génération marquée par l'avènement des NTIC WEB 2.0 et enchantée par la présence sur les réseaux sociaux et la communication digitale

- Confiance en soi et assurance sur la

compétence et les opportunités
professionnelles

-Volonté de contrôle, envie d'entreprendre,

et regard poussé sur la carrière
professionnelle, ainsi que sur les conditions de travail

 

Source : Par nos soins

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Dans ce sens, il est on ne peut plus important pour les employeurs de changer la façon de voir les choses concernant les employés ou les candidats qu'ils désirent, d'où le développement de la marque employeur. Kapoor (2010) met par ailleurs en lumière l'importance des pratiques ressources de l'entreprise pour influencer les perceptions liées à la marque employeur. En effet, afin de construire leur marque employeur et de promouvoir leur proposition de valeur, les organisations doivent se fonder sur leurs pratiques Ressources Humaines susceptibles de développer les perceptions positives des candidats au regard de leur future relation d'emploi. Ce serait notamment sur le fondement de ces caractéristiques objectives que les nouvelles générations développeraient un schéma mental positif des avantages à travailler pour l'organisation.

? Attractivité et fidélisation comme nouveaux enjeux RH des entreprises

Comme nous l'avons vu, un des rôles clés de la « marque employeur » est d'améliorer la réputation et ainsi de donner un important pouvoir d'attraction à l'entreprise. Dans ce sens, Rynes (1990), définit l'attraction comme le pouvoir d'attirer des candidats potentiels et de leur donner le sentiment que l'organisation est un endroit positif où travailler. Schneider (1987) a souligné que les individus sont différents et sont par conséquent attirés par différents éléments, on l'a vu avec l'évolution des générations. Par ailleurs, certains auteurs ont montré que les candidats étaient souvent attirés par des entreprises qui avaient des valeurs identiques ou proches des leurs. L'attraction organisationnelle est donc comme une attitude ou une impression générale affective et positive par rapport à une organisation, au point d'initier un début de relation professionnelle. Ce qui signifie que la perception qu'aura le candidat au sujet de l'entreprise l'influence dans toutes les étapes du processus de son recrutement. Il est donc nécessaire pour l'entreprise de se construire une image positive ou une réputation de par ses pratiques de mangement afin de pouvoir susciter chez les candidats l'envie d'intégrer l'organisation.

Si l'attractivité est un véritable atout compétitif, l'entreprise doit également se battre en interne désormais pour réussir à fidéliser son personnel. La fidélisation est une action dont les effets ne pourront se mesurer que sur du long terme. Les hommes et les femmes de l'entreprise sont à la fois ses collaborateurs, ses clients, ses actionnaires, donc les premiers partenaires et les premiers créateurs de valeur. Les entreprises qui gagneront sont donc celles qui se démarqueront de leurs concurrents mais également qui sauront reconnaître, motiver, faire grandir et fidéliser leur collaborateur, car ce n'est que par la satisfaction, le

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développement de l'implication des employés ainsi qu'un climat de travail harmonieux qu'on pourra observer les effets de la marque employeur pour l'organisation.

2- LES EFFETS DE LA MARQUE EMPLOYEUR

Parler des effets de la marque employeur signifie dans cette étape de notre travail, de ressortir l'impact de la possession d'une marque employeur par l'entreprise, sur les individus ainsi que sur l'organisation elle-même. Avant d'y arriver une définition sur le contexte de ces effets est nécessaire.

2.1- Définition

La guerre des talents en évidence dans de nombreux secteurs notamment ceux qui nécessitent des connaissances et des compétences élevées, comme l'ingénierie informatique et l'exploitation du sol, est un aspect de moins en moins négligeable par les entreprises. Ainsi, les organisations sont alors amenées à soigner leur marque employeur afin d'améliorer leur attractivité auprès des candidats et fidéliser et impliquer leurs collaborateurs (Ambler et Barrow, 1996 ; Kapoor, 2010 ; Roy, 2008). La marque employeur s'adresse, donc, aussi bien aux salariés actuels de l'entreprise qu'à ceux qu'elle aimerait attirer (Ambler et Barrow, 1996). Dans ce sens, les effets de la marque employeur constituent donc les différents impacts (positif comme négatif), ou influence ou encore avantages qu'une organisation dans son ensemble aurait à posséder une marque employeur. De ce fait il important de ressortir ses effets susceptibles tant sur les individus en interne et en externe de l'organisation que sur l'organisation elle-même.

2.2- Les effets de la marque employeur sur les salariés

La marque employeur est une source de valeur pour différents bénéficiaires : les employés actuels et potentiels ainsi que l'organisation elle-même (Kapoor, 2010). Concernant les effets sur les salariés, on peut observer l'impact de la marque employeur à deux niveaux

2.2.1- Sur les salariés potentiels

Concernant les salariés potentiels, la marque employeur influence notamment leur perception de l'entreprise et conditionne parfois leur comportement vis-à-vis de celle-ci.

? Intention de candidater

De nombreux chercheurs affirment que les Hommes sont normalement attirés par des employeurs dont les valeurs et la personnalité leur correspondent (Lievens et Highhouse, 2003

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; Saks & Ashforth, 1997 ; Schneider, 1987). Dans ce sens, les personnes en quête d'emploi développent des croyances sur leurs employeurs potentiels, surtout sur les avantages à travailler pour une organisation qui constituent la base de leur décision de candidater à une offre. Selon plusieurs chercheurs, une organisation ayant une marque employeur positive et favorable sera préférée à une entreprise ayant une marque employeur faible ou négative. D'après la littérature, l'attractivité d'une organisation inclut des composantes attitudinales (attitude positive envers l'organisation), intentionnelles (intention de candidater;) et comportementales (décision de candidater ; acceptation de l'emploi ; Powell et Goulet, 1996). En effet, Collins et Stevens (2002) ont prouvé que l'image de la marque employeur est une variable médiatrice entre les actions engagées par l'organisation, en faveur du recrutement - comme les relations presse, le sponsoring, le bouche à oreille et la publicité - et l'intention de candidater.

Aussi les résultats empiriques de l'étude menée par Collins et Stevens (2002) montrent une influence positive et significative de la marque employeur (de ses attributs perçus) sur l'intention et la décision de candidater. Ces résultats rejoignent les conclusions de Taylor et Bergmann (1987) qui montrent que l'évaluation des attributs attendus de l'emploi par les candidats influence positivement l'attractivité de l'organisation. L'influence de la marque employeur sur l'intention de candidater peut, ainsi, varier en fonction des précédentes expériences d'emploi, du contexte culturel et du genre.

? Identification des salariés potentiels à la culture de l'entreprise

L'identité sociale est la partie du concept de soi qui émane de la conscience qu'a une personne d'appartenir à un groupe social, à la valeur et la signification affective qu'elle attache à cette appartenance (Tajfel, 1981). La marque employeur conduirait d'après la théorie de l'identité sociale, d'une part, à « incorporer » l'identité de l'organisation à sa propre identité et développerait ainsi l'identification organisationnelle; d'autres parts la marque employeur crée des attentes chez les candidats vis-à-vis de l'organisation et du travail, avant même leur intégration dans l'entreprise. Plus les salariés potentiels deviennent favorables à la marque employeur d'une organisation, plus ils voudraient en faire partie (Backhaus et Tikoo, 2004). Cette identification par des personnes extérieures à l'entreprise peut s'expliquer par l'idée qu'elles se font a priori du contrat psychologique défini en une relation d'échange fondée sur « des croyances, des engagements implicites ou explicites entre les salariés et l'organisation ».

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Dans le même sens, la marque employeur est un construit relationnel qui crée une identité organisationnelle perçue et un contrat psychologique. La marque employeur contribue ainsi à la naissance d'un contrat psychologique (Backhaus et Tikoo, 2004) avant même le recrutement. Ainsi, les entreprises enrichissent leur marque employeur en communiquant sur les avantages qu'elles continuent d'offrir : formation, opportunités de carrière, développement personnel, etc. Il y aurait néanmoins un risque si la marque employeur faisait de fausses promesses, car cela pourrait être perçu comme une violation du contrat psychologique ralentissant l'identification des nouvelles recrues. Charbonnier-Voirin (2015) propose que la marque employeur soit positivement associée à l'attractivité de l'organisation car c'est dans ce sens qu'elle influence notamment l'intention et la décision de candidater.

2.2.2- Effets de la marque employeur à l'égard des salariés actuels

De nombreux avantages de la marque employeur sur les attitudes et les comportements des salariés sont mis en évidence par les chercheurs. Quelques travaux ont pour point commun de montrer que la marque employeur favorise l'identification des salariés à leur organisation. En effet, la marque employeur conduirait, selon la théorie de l'identité sociale à « incorporer » l'identité de l'organisation à sa propre identité et développer ainsi l'identification organisationnelle comme souligné plus haut concernant l'effet sur les candidats. Selon cette théorie, l'identité et l'estime de soi des individus sont en partie déterminées par leur appartenance à des organisations sociales telles que l'entreprise dans laquelle ils oeuvrent ou les personnes avec lesquelles ils collaborent. Quand une entreprise est perçue favorablement par les membres du personnel, l'appartenance à cette organisation accroît leur estime de soi et leur identification à l'organisation. Aussi, les résultats des travaux de Lievens et al. (2007) montrent que l'image de la marque employeur a bien un effet positif sur l'identification organisationnelle (interne), mais que seuls les attributs symboliques favorisent l'identification des membres du personnel à l'organisation. La marque employeur aurait également pour conséquence une plus grande implication des salariés (Ambler et Barrow, 1996 ; Kapoor, 2010), améliorerait leur satisfaction et leur motivation ainsi que l'engagement envers l'employeur.

Les chercheurs ont vérifié un impact direct de la relation entre le prestige externe perçu et l'intention de départ, et ont révélé l'effet modérateur de l'identification organisationnelle. Certains auteurs dressent une liste de ces effets : « augmenter la rétention des talents ; accroître la productivité ; augmenter la promotion interne ; baisser les coûts

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d'embauche ; prévoir des plans de relève solides à l'ensemble des échelons de l'entreprise ». Par conséquent, la marque employeur améliorerait la fidélité des salariés et réduirait ainsi les coûts associés au turn-over et au processus de recrutement (Kapoor, 2010), qui sont estimés entre 100 et 150 % du salaire annuel d'un employé grandement défini d'où son importance pour l'organisation toute entière.

2.3- Les effets de la marque employeur sur l'organisation

Les effets de la marque employeur sur l'organisation peuvent s'observer par leur impact sur le pouvoir de concurrence de l'entreprise et sa capacité à créer de la valeur financière en participant à la productivité et la performance économique.

2.3.1- Marque employeur comme élément de différenciation vis-à-vis de la concurrence

Comme nous avons commencé à l'évoquer plus haut comme effet positif sur les salariés et les candidats, la marque employeur en développant l'identification et la motivation, accroît ainsi la performance individuelle des collaborateurs et permet à l'entreprise de se projeter dans une grande compétitivité avec les autres et une démarcation de par sa performance organisationnelle et sa productivité. La marque employeur offre donc à l'entreprise la possibilité de communiquer auprès de ces deux cibles - salariés potentiels ou candidats sur le marché du travail et des salariés actuels - sur les bénéfices à oeuvrer pour elle et sur ce qui lui permet d'être différente de ses concurrents. De plus, elle permet à l'entreprise d'être plus proche de ses parties prenantes et de bénéficier de leur confiance ainsi que l'augmentation du portefeuille client. Dans ce sens, plus la communication de l'entreprise est efficace sur ses produits et son climat de travail, plus la satisfaction des employés est au Rendez-vous, plus le personnel est influenceur de la population externe en rapport avec les produits et la politique de gestion de l'entreprise. La marque employeur entrainerait ainsi de nombreuses conséquences positives pour l'organisation. Ainsi, en plus de permettre à l'entreprise de se positionner vis-à-vis de la concurrence, elle garantit un bien être interne aux employés et un climat de travail catalyseur de la productivité.

2.3.2- Marque employeur comme élément de création de la valeur financière

En effet, la marque employeur permet de créer de valeur financière pour l'entreprise à travers une diminution de ses coûts associés au turnover et au processus de recrutement. Dans ce sens, elle concoure à améliorer notamment la qualité des recrutements et le taux de rétention. De plus, les couts de formations allouées aux nouveaux employés seraient réduits et pourraient dans ce sens servir à la recherche de nouvelles thématiques pour accroitre les

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compétences des employés. La marque employeur influence l'augmentation de l'implication, la satisfaction et la motivation des membres du personnel, dans la mesure où les pratiques de gestion du personnel sont désormais orientées vers la considération du salarié comme principal client. Dans ce sens, en augmentant l'engagement des employés au travail, elle participe à l'augmentation de la productivité et ainsi du chiffre d'affaire de l'entreprise. De même, en réduisant les couts de turn over, les couts de recrutements et de formation, elle permet à l'entreprise de faire de l'économie et de fructifier son capital financier. Elle aiderait ainsi à valoriser les comportements de citoyenneté organisationnelle et participerait, à plus long terme, à une meilleure performance économique des entreprises qui en auraient fait l'une de leurs préoccupations centrales. La marque employeur revêt donc une importance visible pour le développement, la performance et la pérennité de toute entreprise, comme on peut le voir avec ses déterminants, ses caractéristiques et ses effets tant sur l'individu dans son comportement vis-à-vis de l'entreprise que sur l'organisation elle-même.

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