5.4-2. Cas des
sujets non dépressifs
Parmi les huit patients sélectionnés, nous
venons de constater que cinq d'entre eux étaient dépressifs. Il y
a trois autres qui n'étaient pas dépressifs. Il y a trois
intensités de la dépression : légère, moyenne,
sévère. Des critères de diagnostic qui se situent dans le
cadre conceptuel nous a permis de mieux les situer. De ce fait, même si
un sujet peut présenter quelques symptômes de la
dépression, dans le cas où tous les critères ne sont pas
réunis nous ne pouvons pas parler de dépression.
Le premier niveau est le niveau léger. Bertrand-Servais
(2004) estime qu'il faut la présence d'au moins deux des trois
symptômes dans la catégorie B qui est présent dans le
tableau 2.1 et d'au moins un ou deux des symptômes de la
catégorie C. Ce qui fait un total de trois à quatre
symptômes (des critères B et C). En se basant sur de tel argument
nous pouvons déterminer que les cas «?Jo 08?», «?N
J-L 01?», «?N J-P 05?» n'étaient pas
dépressifs.
Le cas «?Jo 08?» concerne une femme de 43 ans
qui était au courant de sa séropositive depuis 12 ans.Elle
travaillait comme agent de terrain au programme de VIH/SIDA. Elle venait
de Ouanaminthe, elle était veuve et a complété ses
études secondaires. Elle ne présentait que
quatre (4) des 10 symptômes considérés qui
sont : tristesse à l'intensité moyenne, une faible estime de
soi, faible trouble d'appétit et des troubles de sommeil
élevés. Elle pourrait avoir une dépression
légère, mais les symptômes et leur intensité
n'étaient pas suffisants.
Le cas «?N J-L 01?» est celui d'un homme 61
ans était au courant de sa séropositivité depuis
environ cinq (5) ans. Il ne savait ni lire ni
écrire, il était cultivateur et habitait
à Ouanaminthe.Il était veuf. Il présentait
quatre (4) symptômes de la dépression sur 10 par rapport
aux questions posées.Ses symptômes étaient : sentiments de
culpabilité à intensité élevée, une faible
estime de soi, de faible trouble d'appétit et des troubles de sommeil
élevés.Donc, il n'était pas dépressif.
Le cas «?N J-P 05?» concerne une femme de 37
ans qui était au courant de sa séropositivité depuis
cinq (5) ans.Elle était commerçante. Elle venait de
Ouanaminthe. Elle ne savait ni lire ni écrire. Elle ne présentait
qu'un symptôme : tristesse à une forte intensité.Elle
n'était pas dépressive.
Les résultats de cette section signes et
symptômes de la dépression révèlent que sur les huit
patients participants cinq étaient dépressifs contre trois
qui présentent des symptômes de la dépression, mais qui ne
l'étaient pas. À la lumière de ces résultats, nous
rejoignons Lyketsos et Federman (1996), cité par Suarez
(2000) qui affirmaient que le VIH est un facteur qui renforce les troubles
psychiatriques. Le VIH peut impacter le psychisme du patient pour y provoquer
des troubles psychologiques, comme il est le cas dans notre étude.
En outre, presque tous les patients, sept sur
huit (7/8) présentaient le symptôme de tristesse
profonde.Cela explique le pouvoir du VIH/SIDA sur l'humeur de la
personne, sur ses sentiments et émotions.Presque tous ceux qui
étaient dépressifs présentaient des symptômes
communs (tristesse profonde, perte d'intérêt pour les
activités habituelles, sentiment de culpabilité). Ces
sympômes sont en fait les symptômes les plus courants de la
dépression qui existent chez les patients séropositifs selon
ces résultats.
Toutefois, les trois (3) patients qui
nétaient pas dépressifs démontrent qu'une personne
séropositive n'est pas forcément dépressive ou ne sera pas
forcément atteinte de la dépression ou d'un trouble
psychique.
Nous comprenons que quel qu'en soit l'âge, le sexe, le
niveau scolaire, le statut social, le statut marital, le nombre d'année
qu'un sujet puisse vivre avec le VIH/SIDA, tout séropositif peut
être dépressif à un moment de leur expérience de
séropositivité.
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