2.10- Critères de diagnostic de
la dépression
Pour diagnostiquer la dépression chez un sujet, il faut
se référer aux critères de diagnostic qui ont
été établis par des instances compétentes. Pour
établir les critères de diagnostic qui peuvent nous permettre de
prononcer un jugement clinique de la dépression, nous nous
référons aux aux critères de diagnostic de l'Association
Americaine de Psychiatrie (APA) dans le mini DSM 5 et à la CIM-10.
Pour faciliter le diagnostic de la dépression,
Bertrand-Servais (2004) se base sur les critères de diagnostic de la
CIM-10. Un professionnel habilité peut poser le diagnostic. Toutefois,
au cas où il y a un blocage langagier, Bertrand-Servais propose un
auto-questionnaire comme l'inventaire de la dépression de Beck qui est
un test de dépression courant. Dans le cas contraire, la personne qui
pose le diagnostic de la dépression peut se référer aux
critères du tableau suivant :
Chapitre 1 tableau 2
Tableau 2.1 : Les critères diagnostiques d'un
épisode dépressif (la CIM-10)
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A
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Le patient doit manifester ses troubles dépressifs
depuis au moins deux semaines.
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B
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1) Humeur dépressive à un degré nettement
anormal pour le sujet (c'est le patient qui évalue lui-même son
humeur avec son médecin, en fonction de ses ?uctuations),
présente pratiquement toute la journée et presque tous les jours,
dans une large mesure non in?uencée par les circonstances, et persistant
pendant au moins deux semaines ;
(2) Diminution marquée de l'intérêt ou du
plaisir pour des activités habituellement agréables ;
(3) Réduction de l'énergie ou augmentation de la
fatigabilité ;
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C
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(4) Perte de con?ance et de l'estime de soi ;
(5) Sentiments injusti?és de culpabilité ou
culpabilité excessive et inappropriée ;
(6) Pensées récurrentes de mort, idées
suicidaires récurrentes, ou comportement suicidaire de n'importe quel
type ;
(7) Diminution de l'aptitude à penser ou à se
concentrer (signalée par le sujet ou observée par les autres) se
manifestant, par exemple, par une indécision ou des
hésitations ;
(8) Modi?cation de l'activité psychomotrice, avec
agitation ou ralentissement.
(9) Perturbation du sommeil de n'importe quel type ;
(10) Modi?cation de l'appétit (diminution ou
augmentation) avec variation pondérale correspondante.
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Source : Bertrand-Servais M., 2004
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En plus de ces critères, pour évaluer
l'intensité de la dépression, Bertrand-Servais (2004) soulignait
qu'il y a un ensemble de symptômes qui doit être réuni.
C'est ainsi qu'il propose quatre niveaux de la dépression :
épisode dépressif léger, type 1?; épisode
dépressif moyen, type 2?; épisode dépressif
sévère sans symptômes psychotiques, type 3?;
épisode dépressif sévère avec symptômes
psychotiques.
2.10-1. Épisode dépressif léger,
type 1
Il faut la présence d'au moins deux des trois
symptômes dans la catégorie B et d'au moins un ou deux des
symptômes de la catégorie C. Ce qui fait un total de trois
à quatre symptômes (des critères B et C).
2.10-2. Épisode dépressif moyen,
type 2
Il est nécessaire de relever la présence de huit
symptômes, dont deux de la catégorie B et au moins six de la
catégorie C.
2.10-3. Épisode dépressive
sévère sans symptômes psychotiques, type 3
Il faut la présence de dix symptômes, dont les
trois de la catégorie B. On note une absence d'hallucinations,
d'idées délirantes ou de stupeur dépressive (état
de repli total sur soi où le malade ne communique plus avec le monde
extérieur). Il faut tenir compte d'un ralentissement ou d'une agitation
sévère.
2.10-4. Épisode dépressif
sévère avec symptômes psychotiques
Ces critères correspondent à un épisode
dépressif sévère cité ci-dessus et avec la
présence des hallucinations, les idées délirantes, ou
l'état de stupeur, témoignant d'une psychose mélancolique
où le malade perd conscience de la réalité.
L'Association Américaine de Psychiatrie (APA)à
travers le Mini DSM-5 (2016) proposait une échelle de trois niveaux
pour mesurer la dépression caractérisée : Leger,
moyen, grave.
Dépression légère :
La dépression légère réunit peu ou pas de
symptômes supplémentaires par rapport au nombre nécessaire
pour répondre au diagnostic?; la gravité des symptômes est
originaire d'un sentiment de détresse mais qui reste gérable, et
des symptômes sont originaires d'une altération du fonctionnement
social ou professionnel.
Dépression moyenne : la
quantité de symptômes et/ou de l'altération du
fonctionnement sont compris entre «?léger?»
et «?grave?».
Dépression grave : La
quantité de symptômes est en excès par rapport au nombre
nécessaire pour établir le diagnostic?; la gravité des
symptômes est originaire d'une souffrance importante et ingérable
et les symptômes perturbent grandement le fonctionnement professionnel et
social.
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