v Pouvoir pathogène
La diarrhée induite par les Rotavirus est causée
par la combinaison d'un ensemble de facteurs. Ces facteurs incluent: une
réduction de surface dans la région épithéliale de
l'intestin, un remplacement d'entérocytes mûrs par des cellules
immatures, un effet osmotique résultant d'une absorption
incomplète d'hydrates de carbone de la lumière intestinale avec
une fermentation bactérienne de ces composes non absorbes, une
sécrétion de fluide intestinal et d'électrolytes à
travers l'activation du système nerveux entérique, et enfin un
effet de la protéine non structurale 4 (NSP4) du Rotavirus
qualifiée d'entérotoxine viral (BOSHUIZEN et al.,
2003).
v Diagnostic biologique
Il repose essentiellement sur la mise en évidence
directe du virus dans les échantillons de sellespar la microscopie
électronique, l'immunoélectromicroscopie et par les
méthodes immunologiques. Le diagnostic peut être
complété par la sérologie.Au cours des infections
humaines, les rotavirus sont excrétés dans les selles dès
le 2e jour. La quantité excrétée est optimale
dans les 3 à 5 jours qui suivent l'apparition des symptômes et
elle atteindrait particules par millilitre de selle. Les virus ont été
retrouvés au 7e et même au 14e jour de la
maladie. Selon VESIKARI, l'excrétion diminue et elle est terminée
dans le mois. Les prélèvements des échantillons de selles
sont préférables aux écouvillonnages rectaux car donnant
plus de résultats positifs (GRENIER et al.,1981).Le diagnostic
le plus rapide se fait par recherche de l'antigène viral : la technique
d'agglutination de particules de latex sensibilisées par des anticorps
spécifiques est simple et rapide et les techniques immunoenzymatiques ou
immunochromatographiques sont adaptées à l'examen d'un grand
nombre de prélèvements.
Des moyens préventifs comme l'allaitement au sein
pourrait apporter une certaine protection contre la maladie chez le très
jeune nourrisson (OMS, 2012). Il existe de nos jours un vaccin capable
d'induire une immunité durable contre le rotavirus (PATH, 2014). Par
ailleurs, Il n'y a pas de traitement spécifique contre ce virus : le
traitement est uniquement symptomatique et vise essentiellement à
corriger les états de déshydratation qui représentent le
risque majeur de la maladie.
I.7.2.2 Les
adénovirus
Les adénovirus sont des virus de la famille des
Adenoviridae et appartiennent au genre Mastadenovirus. Isolés
indépendamment par Rowe et ses alliés (1953) et par Hilleman et
Werner (1954), les Adénovirus sont responsables de pathologies humaines
diverses: maladies respiratoires, gastro-intestinales et conjonctivales. La
famille des Adénoviridae comprend 47 sérotypes humains parmi
lesquels les sérotypes 1, 2, 5 et 6 du groupe C sont les plus
étudiés (WANG et al., 2005). En 1975 des
adénovirus ont été mis en évidence par microscopie
électronique dans les selles d'enfants présentant une
diarrhée, ils ont donc été nommés Adénovirus
entériques (UHNOO et al., 1984). Seulement deux
sérotypes d'Adénovirus, le type 40 et le type 41 sont couramment
identifies dans les selles d'enfants et de jeunes enfants présentant une
gastroentérite. Les Adénovirus entériques 40 et 41 sont
responsables de 4 à 10 % des diarrhées pédiatriques
(GIORDANO et al., 2001). Chez les enfants de moins de 2 ans,
l'infection se présente comme une diarrhée aqueuse, non
sanglante, durant 2 à 22 jours, avec plus de huit selles par jour ;
cette diarrhée s'accompagne de fièvre et de vomissements
modérés et parfois de signes respiratoires (BAJOLET et
al., 1998).
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