II.1.2- Les barrières financières
subséquentes
Le coût élevé des services bancaires est
réputé décourager leur usage, notamment dans des pays
aussi pauvres que le Cameroun. Ces coûts sont relatifs à :
- l'ouverture ou à l'entretien d'un compte
: alors que dans certains pays les frais y associés sont nuls,
dans les pays à faible revenu ils sont si élevés qu'ils
constituent un facteur décourageant. A titre illustratif, à la
BGFI BANK du Cameroun, il faut débourser un montant de 1.000.000 de
francs CFA à tire de dépôt initial lors de l'ouverture d'un
compte chèque. En outre, un montant minimum de 250.000 francs CFA y est
requis pour maintenir ce compte ouvert. A cela s'ajoutent les frais de tenue
bancaire qui, à la Standard Chartered Bank, peuvent aller jusqu'à
150.000 francs CFA hors taxes par an (BEAC, 2010) ;
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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun
- l'obtention des instruments de paiement :
si la délivrance des chèques est gratuite sur toute
l'étendue du territoire camerounais31, les coûts
associés à l'obtention des cartes de paiement y restent
élevés et peuvent aller jusqu'à 20.000 francs CFA par an
dans certaines banques ;
- l'obtention d'un crédit : outil
important pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté, le crédit
est paradoxalement d'avantage à la portée des personnes
financièrement aisées. Ceci tient aux conditions drastiques
à remplir pour pouvoir en bénéficier, relatives à
la documentation et aux collatéraux. Ces derniers qui, visent à
réduire la probabilité de défaillance de l'emprunteur et
limiter les pertes en cas de réalisation du risque, joue un rôle
décisif. Il est cependant accablant de constater que le niveau de
garanties requis par les banques est souvent supérieur au crédit
sollicité (Joseph, 2000). Au Cameroun, sur 6% de ménages ayant
demandé un crédit en 2007, seulement 2% ont obtenu une
réponse favorable. Il s'agissait pour la plupart de ménages non
pauvres. Parmi les raisons avancées pour justifier cet état de
chose, l'insuffisance des garanties arrive en premier (INS, 2007).
Les personnes disposant de ressources financières trop
limitées pour pouvoir accéder aux services bancaires, se tournent
vers les IMF ou recourent à des pratiques financières
informelles.
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