III.3 ESTIMATION DU MODELE A COURT TERME
Le modèle à court terme intervient lorsque les
séries sont non stationnaires et cointégrées (Bourbonnais,
2009). Le modèle à court terme permet de produire la dynamique
d'ajustement vers l'équilibre de long terme.
La théorie postule qu'on peut associer un modèle
à court terme à des variables cointégrées en RD
Congo. Le théorème de représentation de Engle et Granger
démontre que les séries non-
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stationnaires, plus particulièrement celles qui
possèdent une racine unitaire, doivent être
représentées sous forme de modèle à correction
d'erreur si elles sont cointégrées, c'est-à-dire s'il
existe une combinaison linéaire stationnaire entre elles.
Le modèle à court terme a été
estimé dans le logiciel eviews 3.1 et se présente de la
manière suivante :
D(lpibt) = f30 + f31d(lmasmon) + f32d(lreserv) + f33d(lcredom)
+ f34d(lexport) + f35d(ltaudinter) + f36d(linvpriv) + f37lpibt(-1)
Les éléments du modèle à correction
d'erreur sont présentés de la manière suivante :
D indique le différentiel,
f3i: i allant de 1 à 6 indique les coefficients de court
terme
f3i : i allant de 7 à 13 indique les coefficients de long
terme
f37: le coefficient de force de rappel vers l'équilibre
f30 indique la constante
l : le logarithme
III.3.1 INTERPRETATION DE L'EQUATION DE COURT TERME
Au vu de ce qui précède, on rappelle qu'un
coefficient est significatif ou significativement différent de
zéro lorsque la statistique calculé (t-statistic) de student est
supérieur à celle tabulée au seuil de n-k degré de
liberté (n = nombre d'observation et k = nombre de variables
explicatives). Tout ceci étant confirmé par la probabilité
critique qui doit être inférieur à 5%.
La régression des modèles à correction
d'erreur (MCE) donne les résultats représentés dans le
tableau n° 4 aux annexes. La force de rappel servant à mesurer la
vitesse d'ajustement de la variable endogène par rapport à son
niveau d'équilibre, doit être significativement négative.
Contrairement à cela, la formulation du modèle à
correction d'erreur ne serait pas bonne (Manegabe, 2006).
Dans le cas de cette étude, le coefficient de force de
rappel présente un signe négatif et il est significatif. On
suppose que le retour à l'équilibre en cas de déformation
de la relation de coïntégration se fait par une action des
réserves, crédit domestique, exportations, taux
d'intérêt, investissement privé. Le délai moyen du
retour est de 2 ans et 1 mois.
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La statistique de Jarque Bera indique que les erreurs suivent
une loi normale parce que sa probabilité s'élève à
60,61% qui est supérieur à la probabilité de 10%.
Le test de Breusch-Godfrey rejette l'hypothèse nulle de
l'autocorrelation des erreurs parce que la probabilité de F-stat et
obs*R-square est largement supérieur au seuil de 5% soit de 0,05.
Le test de Ramsey porte sur la pertinence de la forme
fonctionnelle du modèle. Pour ce qui est de ce dernier, on vient
d'utiliser le test RESET qui montre que le résultat de la
probabilité critique de coefficient égale à 0,556735.
C'est ainsi, nous acceptons l'hypothèse nulle qui stipule que le
modèle est donc correctement spécifique.
Pour le test d'hétéroscedasticité des
erreurs, l'application du test de White montre que les erreurs sont
homoscédastiques, parce que le calcul de la statistique nR2
est inférieur à la valeur tabulée de
÷2(0,05) avec des valeurs respectivement de 13,21350 et
26,95969. Ces résultats permettent de conclure qu'on ne rejette pas
l'hypothèse nulle ;
En ce qui concerne l'équation de court terme, on vient
de remarquer que toutes les variables explicatives sur la croissance
économique n'ont pas été significatives à court
terme au seuil de 0,05. C'est ainsi, chaque fois que la politique
monétaire en RD Congo était envisagée à court
terme, les résultats obtenus n'avaient pas beaucoup d'influences sur la
relance de l'activité économique à long terme.
La masse monétaire à court terme présente
un impact positif sur l'activité économique mais cet effet est
non significatif du fait que la probabilité obtenue est largement
supérieur au seuil de 5%. Une augmentation de la masse monétaire
d'une unité entraine une diminution de l'activité
économique de 0,013941. L'augmentation de la masse monétaire
à court terme implique l'inflation à court terme. Ceci favorise
l'augmentation de l'activité économique à court terme
malheureusement elle déstabilise l'économie dans le long
terme.
Les réserves à court terme présentent un
impact négatif sur l'activité économique et elles sont non
significatives car la probabilité obtenue est supérieur au seuil
de 5%. Une diminution des réserves d'une unité entraine une
diminution de PIB de 0,051714. Une diminution des reserves dans le court terme
influence négativement l'activité économique.
Les résultats obtenus au niveau de crédit
domestique montrent que ledit crédit présente un impact positif
sur l'activité économique par conséquent, cet effet est
non significatif du fait que la probabilité obtenue est largement
supérieur au seuil de 5%. Une augmentation de crédit domestique
d'une unité entraine une augmentation de PIB de 0,062874. L'augmentation
de
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crédit domestique à court terme favorise les
investissements ou la production qui à son tour permet d'accroitre le
revenu national.
Les exportations des biens et services présentent un
impact positif sur l'activité économique par conséquent
elles ont un effet non significatif sur l'activité économique,
car la probabilité obtenue supérieur au seuil de 5%.
L'augmentation des exportations d'une unité entraine une augmentation de
P11B de 0,174837. L'augmentation des exportations des biens et services
à court terme crée la richesse nationale. Chaque fois que la RD
Congo exporte les biens et services ceci suppose qu'il reporte un gain en
termes de croissance économique.
Le taux d'intérêt présente un impact
négatif sur l'activité économique par conséquent,
il a un effet non significatif sur l'activité économique du fait
que la probabilité obtenue est largement supérieur au seuil de
5%. L'augmentation du taux d'intérêt d'une unité entraine
une diminution de P11B de 0,047345. L'augmentation de taux
d'intérêt à court terme freine la production. Les agents
économiques se trouveront face à une difficulté de
financer leur production à cause des taux d'intérêt
très élevé. Ceci implique un ralentissement de
l'activité économique.
Les investissements privés ont un impact négatif
sur l'activité économique et ils présentent un effet non
significatif sur l'activité économique car sa probabilité
est largement supérieure au seuil de 5%. Une diminution des
investissements privés d'une unité entraine une diminution de
P11B de 0,029064. La diminution des investissements à court terme
implique une diminution de la production qui à son tour crée le
chômage et un faible pouvoir d'achat. L'activité économique
se ralentit à courte période car il y a une récession de
la production.
Pour conclure cette partie, l'application de l'équation
à court terme vient de montrer que toutes les variables explicatives
sous études présentent un effet non significatif sur la
croissance économique malgré qu'on ait l'impact positif des
certaines variables explicatives sur l'activité économique.
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