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Politique monétaire et croissance économique en RDC.

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par Armstrong ELIE LWANGO
UCB - Licence 2013
  

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INTRODUCTION

L'origine des crises économiques a toujours posé à la théorie économique un véritable défi. Dans les années 1960, la théorie de Keynes produisit des résultats de la récession. Cependant, les années 1970 ont vu apparaitre la stagflation c'est-à-dire la situation où l'économie souffre simultanément d'une croissance économique faible ou nulle et d'une forte inflation c'est-à-dire une croissance rapide des prix. L'incapacité de la théorie de Keynes a permis à la politique monétaire d'être un principal pilier sur les objectifs de la politique économique ; longtemps demeurée au second plan en raison des idées Keynésiennes, qui lui ont donné un simple rôle de complément de la politique budgétaire.

La politique monétaire recouvre l'ensemble d'instruments mis en oeuvre par les autorités monétaires pour atteindre les objectifs intermédiaires qui déterminent, à leur tour, les objectifs finaux. En effet, la politique monétaire n'agit pas directement sur l'activité économique. Elle se fixe des objectifs intermédiaires sur lesquelles ses instruments agissent directement et qui, à leur tour, influencent le comportement des agents. Ces objectifs intermédiaires, permettent d'aboutir aux objectifs finaux entre autres la croissance économique, le plein emploi, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur (Combes, 2003).

Le choix des objectifs intermédiaires de la politique monétaire fait l'objet d'une controverse entre monétaristes et keynésiens. Le keynésianisme préconise la maîtrise des taux d'intérêt comme meilleur indicateur et conseille une politique discrétionnaire suivant la situation économique c'est-à-dire une politique active qui réagit sur l'équilibre en fonction des informations qui arrivent. Les monétaristes préconisent le contrôle de la masse monétaire considérée comme liée à la conjoncture et plaident pour une politique automatique des normes axées sur une croissance monétaire stable (Cabannes, 1994).

Toutefois, les débats entre les classiques et les keynésiens donnent un bref aperçu sur la nature de la monnaie et expliquent par quels mécanismes la politique monétaire pourrait agir sur la sphère réelle.

Pour la théorie classique, la monnaie est neutre. L'offre de monnaie n'affecte que les variables nominales (prix exprimé en terme monétaire) et pas les variables réelles (quantité et prix relatifs). Si cette vision classique parait plausible pour l'étude des phénomènes de long terme, elle ne permet pas en revanche de comprendre le problème de court terme, notamment les fluctuations économiques de court terme, dans lesquels les variations d'offre de monnaie

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peuvent influencer tout au moins temporairement les variables réelles de l'économie (production, le chômage).

Ainsi, reposant sur une dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire, le modèle classique ne permet pas d'expliquer les fluctuations de l'activité à court terme alors que celles-ci participent à l'explication des mouvements de long terme.

L'évolution de la vitesse de circulation de la monnaie fournit de précieuses indications aussi bien conjoncturelles que structurelles (Le Merrer, 2009). La maitrise de la politique conjoncturelle parait importante en ce sens, elle permet de mesurer des actions à court terme alors que la politique structurelle permet de mesurer des actions à long terme. Lorsque une politique conjoncturelle se prolonge, par exemple la stabilité de la masse monétaire, elle devient structurelle dans le long terme en modifiant durablement le comportement des agents. Le volume de monnaie en circulation pourrait donc être considéré comme responsable de surchauffe en économie ; ce qui suppose une compréhension des mécanismes par lesquels la politique monétaire affecte l'économie.

L'évolution de la monnaie a connu plusieurs perturbations qui ont marqué l'économie de la RD Congo. En effet, la RD Congo a connu de taux de croissance du P11B faible entre 1981 et 1989 situés entre 2,2% et 0,5% alors que le taux de la croissance de la masse monétaire se situait entre 52% et 67%. Après cette période, le pays a enregistré des taux de croissance du P11B négatif entre 1990 et 2001, alors que le taux de croissance de la masse monétaire se situait entre 195,4% et 199,4%. Entre 2002 et 2010, on a observé un taux de croissance de P11B positif pendant que le taux de la croissance de la masse monétaire se situait entre 38,4% à 34,8% (CD-Rom Banque Mondiale, 2013).

Depuis la fin de l'année 2002, les conditions économiques se sont améliorées. Il s'est observé une maitrise de la stabilité des prix, qui est l'objectif final de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo (DSCRP, 2006). Malgré cette stabilité des prix, la question sur le contrôle de la masse monétaire reste encore un problème au niveau de la Banque Centrale. En effet, au cours de la fin de l'année 2002, il s'est observé plusieurs défis sur le fonctionnement de la politique monétaire entre autres :

? La politique monétaire finance le déficit budgétaire (DSCRP, 2006)

? L'inefficacité de la politique monétaire due aux problèmes financiers et structurels (Manegabe, 2006)

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Le présent travail se fixe l'objectif général d'évaluer l'impact sur la croissance économique de la politique monétaire axée sur les agrégats de monnaie et de crédit. Aux termes de la loi n° 005/2002 du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, la politique monétaire a pour objectif principal d'assurer la stabilité du niveau général des prix, donc assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale. L'inflation et la déflation constituent d'importants phénomènes économiques qui ont une incidence négative sur l'économie. L'inflation se caractérise essentiellement par une hausse généralisée des prix des biens et services sur une période prolongée, qui conduit à une baisse de la valeur de la monnaie et, par conséquent, du pouvoir d'achat. La déflation caractérise la baisse des prix sur une période prolongée. L'absence de l'inflation et de déflation, conduit de parler de la stabilité des prix.

La constitution de la RD Congo de février 2006, à son article 176, confère à la Banque Centrale du Congo les missions suivantes :

- La garde des fonds publics,

- La sauvegarde et la stabilité monétaire,

- La définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire,

- Le contrôle de l'ensemble de l'activité bancaire et de conseil économique et financier

du gouvernement.

Dans la réalisation de ses missions et attributions, la Banque Centrale du Congo est indépendante et jouit de l'autonomie de gestion (Constitution RDC, 2006).

Un certain nombre d'instruments sont à sa disposition pour mener à bien sa politique monétaire et ainsi atteindre son objectif chiffré de stabilité des prix.

On pourrait citer :

- La possibilité d'imposer la constitution des réserves obligatoires des banques commerciales,

- Le fait de prêter ou recevoir à discrétion des fonds dans le cadre d'opérations de facilité permanentes et facilité de découvert en taux directeur,

- Effectuer des opérations d'open market aux conditions de marché « acheter et vendre, mettre en pension des créances et titres négociables en intervenant sur le marché de capitaux » (Banque Centrale du Congo, 2013).

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La politique monétaire étant l'un des principaux piliers de la politique économique, elle contribue à atteindre les objectifs de cette dernière. Si une certaine efficacité lui est reconnue ces derniers temps en ce qui concerne la maîtrise de l'inflation en RD Congo, son impact sur l'activité économique reste l'objet d'un vif débat entre économistes. Ainsi, il y a lieu de se demander dans quelle mesure la politique monétaire influence la croissance économique en RDC.

La politique monétaire ayant l'attribution de répondre aux objectifs finaux de la politique économique, elle aurait utilisé ses instruments (encadrement de crédit, réserves obligatoires et l'intervention sur le marché monétaire) de façon adéquate, tout en stimulant les objectifs intermédiaires (objectifs quantitatifs, de taux d'intérêt, de taux de change), qui servent de canal de transmission à partir duquel la politique monétaire agit sur la croissance économique (Combes, 2000). Eu égard à ce qui précède, il s'observerait que la politique monétaire influencerait la croissance économique en RDC, dans la mesure où les agrégats de monnaie et de crédit ont un impact positif sur l'activité économique.

Ce travail présente un intérêt avéré visant à traiter de la problématique de l'étude et du contexte de la politique monétaire en RD Congo. Il met l'accent sur les fondements théoriques de la politique monétaire, fait un aperçu de la revue de la littérature sur le plan international de même que dans le cas spécifique de la RD Congo. Au niveau macroéconomique, ce travail apporte des critiques, des suggestions qui pourront permettre aux autorités monétaires d'utiliser les objectifs intermédiaires de façon convenable pour l'atteinte des objectifs finaux.

Outre l'introduction et la conclusion, ce travail est articulé en trois chapitres. La revue de la littérature comme premier chapitre, présente deux sections : une première, consistant à ressortir les controverses sur la nature de la monnaie entre les keynésiens et les classiques, les monétaristes, les postkeynésiens et la nouvelle école classique et une seconde visant la rédaction d'une revue empirique. Ensuite, le second chapitre porte sur la méthodologie de travail, présente la spécification du modèle, la description des variables. Enfin, le dernier chapitre fait la présentation et l'interprétation des résultats.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand