B. Moindre effectif d'enfants
bénéficiaires de ces interventions
L'effectif du personnel formé pour travailler avec et
pour les enfants grâce à cette intervention de l'UNICEF a
été trop faible par rapport au nombre d'enfants à
assister.
En 2009 par exemple, 120 enseignants seulement sur toute la
province, ont bénéficié de la formation sur
l'éducation à la paix et à la citoyenneté.
Considérant le nombre d'écoles en province du Sud-Kivu (102
écoles maternelles, 2 228 écoles primaires et 873 écoles
secondaires)134 ainsi que celui d'enfants encadrés dans ces
écoles, nous constatons que cette activité ne peut pas produire
des effets escomptés.
131 L. LUKWANGOMO, Op. cit.
132 PROGRAMME DES NATIONS-UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT, Op.
cit., p. 219.
133 INSTITUT NATIONAL DES STATISTIQUES,
Bulletin des statistiques annuelles du Sud-Kivu/2010,
N°006, Bukavu, novembre 2011, p. 52.
134 Idem, p. 5.
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C. Inadéquation des techniques et
méthodes utilisées
Cette intervention semble plus s'attaquer aux
conséquences qu'aux causes des problèmes liés aux enfants.
Par exemple, elle se préoccupe de porter assistance aux enfants en
conflit avec la loi au lieu de procéder d'abord par la lutte contre
l'irresponsabilité des parents et même du gouvernement qui est
souvent à la base de cette situation. Il en est de même des
enfants victimes de l'exploitation économique. Par ailleurs, au lieu de
prévenir les naissances indésirables (par une forte
sensibilisation des couples sur le planning familial, la lutte acharnée
contre les violences sexuelles, etc.), cette intervention s'attaque à la
malnutrition, à l'enfance délinquante, etc. qui sont plutôt
les conséquences de ce phénomène.
L'intervention de l'UNICEF n'a pas utilisé des
techniques efficaces de sensibilisation sur les droits de l'enfant, pourtant
cette dernière demeure son cheval de batail.
En 2009 par exemple, seulement 1000 personnes ont
bénéficié des activités de sensibilisation et
plaidoyer sur les droits de l'enfant. Ainsi donc, les droits de l'enfant
demeurent ignorés par bon nombre de gens, l'intervention de l'UNICEF
n'appliquant pas des techniques qu'il faut pour atteindre un effectif
élevé de personnes. Il ne suffit pas de procéder par le
rassemblement de quelques individus à l'occasion de certains
événements internationaux pour réaliser les
activités de sensibilisation sur les droits de l'enfant, mais il faut
créer des mécanismes permanents de sensibilisation sur ces
droits. Parmi ces mécanismes il y a lieu de citer les émissions
permanentes radio-télédiffusées sur les droits de
l'enfant, des brigades scolaires et universitaires de sensibilisation sur les
droits de l'enfant, la tenue régulière des conférences et
animations sur les droits de l'enfant en collaboration avec le parlement
d'enfants du Sud-Kivu et les autres structures locales oeuvrant dans ce
domaine, etc.
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