§2. Les faiblesses des actions et stratégies de
garantie des droits de l'enfant
D'une manière générale, l'intervention de
l'UNICEF en faveur des enfants au Sud-Kivu a été inefficace dans
la mesure où la situation des enfants demeure critique dans cette partie
du pays. Les données sur la situation des enfants au Sud-Kivu en 2010
nous permettent de corroborer cette affirmation. Par exemple, 50% d'enfants de
5 à 14 ans travaillaient au Sud-Kivu en 2010, seulement 22% d'enfants de
moins de 5 ans étaient enregistrés à l'Etat-civil, le taux
de fréquentation scolaire s'élevait à 32%130,
etc.
A. Faible durabilité des résultats de ces
interventions
Les activités rentrant dans le cadre de cette
intervention n'ont pas tenu compte du développement durable. En effet,
le développement durable veut que l'on tienne compte des
générations présentes et futures dans la
réalisation des différentes activités de
développement.
129 M. MBONEKUBE, Op. cit.
130 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE/SUD-KIVU, Bulletin
des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données statistiques de
l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010, p.28.
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Cependant, l'intervention de l'UNICEF a consisté en
l'appui des activités non durables. Tel est le cas des campagnes de
sensibilisation d'inscription des enfants à l'école. «
Touchés par des sensibilisations, certains parents ont fait inscrire
leurs enfants dans des écoles de la place. Mais, les effectifs de fin
d'année sont inférieurs par rapport à ceux du début
de l'année ; et selon les analyses, cette situation est due au fait que
beaucoup d'enfants abandonnent les études au milieu de l'année
par manque des frais scolaires » 131. C'est ce que confirme le
PNUD en constatant que « en RDC il y a un taux d'abandon scolaire à
tous les niveaux (surtout au primaire), élevé à 20,5%
entre 2005 et 2008 » 132.
Certaines de ces activités se sont limitées
à l'identification des différentes catégories d'enfants en
situation particulièrement difficile sans pour autant définir les
mesures d'urgence pour le secours de ces enfants. En effet, il ne suffit pas
d'identifier les catégories d'enfants en souffrance, il faut encore leur
porter une assistance nécessaire en priorité. Les quelques
mesures prises n'ont pas couvert le nombre de bénéficiaires
identifiés. A titre illustratif, en 2007, 20 enfants accusés de
sorcellerie ont été identifiés mais aucune mesure n'a
été prise pour leur protection. Les enfants de 0 à 14 ans
rendus orphelins ont été enregistrés (146 en 2007, 123 en
2008 et 44 en 2009)133 mais nulle part où l'on a
signalé des mesures spécifiques prises pour leur protection.
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