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Ressources non renouvelables et développement soutenable. L'or du Burkina est-il vraiment une bénédiction ?

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par Razamwendé Saturnin SAWADOGO
Université de Versailles Saint Quentin En Yvelines - Master 2 Economie Théorique et Appliquée du Développement Durable 2015
  

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II. La malédiction des ressources naturelles : Littérature théorique et empirique.

De nombreuses études empiriques ont mises en évidences l'existence de la malédiction des ressources naturelles. Nous pouvons citer entre autres : Sachs et Warner (1995, 1997, 1999, 2001) ; Gelb (1988) ; Auty (1990, 1998). En tant que fait stylisé, des théories ont émergées pour tenter de comprendre comment le phénomène opère, et éventuellement comment conjurer la malédiction.

1. Evidences empiriques

La malédiction des ressources naturelles est née des observations de Auty (1990) qui utilise ce terme pour qualifier le phénomène « contre intuitif » qui fait que dans les régressions de croissance, les pays richement dotés en ressources naturelles soient ceux là même qui peinent à connaitre une croissance économique soutenue. D'un coté on a des pays pauvre en ressources telles que Singapour, Hong Kong, la Taiwan, ou le Japon qui, du point de vu de la croissance se démarquent positivement. Tandis que le Nigeria, le Gabon, ou le Venezuela qui sont plutôt bien dotés en ressources naturelles, réalisent des performances médiocres et stagnent depuis les indépendances (J. A. Frankel 2012).

En analysant les données de 1970 à 1990, Sachs et Warner (1997) ont montrés que les pays riches en ressources naturelles ont tendance à croitre moins vite que les pays peu dotés en ressources naturelles. Ils ont effectué des régression de croissance, en prenant en compte des caractéristiques économiques telles que le « ratio exportation en ressource naturelles par

rapport au PIB » ,« la population active », « l'intégration globale de
l'économique », « l'ouverture économique », « le taux d'investissement », « le taux d'accumulation de capital humain », « le ratio des dépenses publiques », « le déficit fiscal » et « l'efficacité des institutions ».

Par ailleurs, Sala-i-Martin (1997) et Doppelhofer et al. (2000) ont trouvé que les ressources naturelles font parties des 10 variables explicatives les plus robustes dans les

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régressions de croissance. Cette étude vient étayer les conclusions de Sachs et Warner (1995), Auty (1990), Gelb (1988).

Sachs et Warner (2001) ont revu la littérature empirique sur la théorie des ressources naturelles. Ils constatent qu'au delà de la corrélation négative entre abondance en ressources et croissance, l'introduction de variables géographiques et climatiques ne modifie pas significativement les conclusions. En effet, selon les auteurs (page 5): « en considérant la possibilité qu'il existe un biais lié à l'existence de variables géographiques non observables, les pays dont les conditions géographiques sont favorables auraient une croissance soutenue en laissant passer le temps. La part des ressources naturelles dans l'économie apparaitra alors faible par ce que le reste de l'économie aurait connu une croissance soutenue et non par ce que ces pays sont pauvres. Les pays pauvres en ressources naturelles quant à eux, apparaitrons comme riche (mesuré par le ratio exportation de ressources naturelles sur PIB), le reste de l'économie n'ayant pas connu de croissance soutenue ». De même, le test de contrôle direct de la variable géographique dans la régression réalisé par Gallup et al. (1999) et le test indirect consistant à contrôler la croissance des périodes antérieur réalisé par Sachs et Warner (1997), ont conclu que la prise en compte des variables géographiques n'élimine pas la malédiction des ressources naturelles.

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