2. Le « Big push » par les ressources
naturelles
Le sous développement du tiers monde est très
souvent associé à un manque d'infrastructures, une insuffisance
de l'épargne et de l'investissement, de sorte que dans certains cas ce
phénomène est assimilable à un piège de
pauvreté. A cet effet, Sachs (2005) propose la solution du Big push par
un accroissement de l'aide internationale pour la réalisation des
différents investissements nécessaires au développement.
Les études sur les pièges à pauvreté et
l'efficacité de l'aide au développement (Easterly, 2005), tendent
à montrer les limites d'une telle prescription. Néanmoins,
l'exploitation des ressources naturelles se traduisant par un important afflux
de ressources financières, peuvent servir de levier au financement des
infrastructures de développement et provoquer le décollage
économique de ces Etats. En effet, selon Roseinstein-Rodan (1943), au
premier stade de développement, les investissements dans l'industrie
naissante d'un secteur peut accroitre le profit des autres secteurs. Ainsi en
investissant simultanément dans plusieurs secteurs, on peut atteindre un
équilibre haut alors que pris individuellement, aucun secteur n'aurait
pu se développer seul.
De toute évidence, les ressources naturelles
lorsqu'elles sont bien gérées, sont une
bénédiction. Des Etats comme le Botswana, la Norvège ou
l'Indonésie ont profités de la rente tirée des ressources
pour diversifier leur économie et gagner le pari de l'industrialisation.
Le Botswana a entamé sa période post coloniale avec un faible
taux d'investissement et un
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niveau substantiel d'inégalité. Il est le
deuxième plus grand investisseur sur l'éducation (dépenses
publiques en % PNB), et bénéficie du taux de croissance le plus
élevé au monde depuis 1965 (Van der Ploeg. 2011). La
Norvège est le troisième exportateur de pétrole du monde
après l'Arabie Saoudite et la Russie, mais il est l'un des pays les
moins corrompus au monde et bénéficie d'institutions bien
développées, une gestion transparente et des politiques
favorables au marché (Van der Ploeg. 2011).
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