II. Du boom minier au Burkina Faso
Le Burkina Faso à profité de la hausse du cours
de l'or pour dynamiser son secteur aurifère et en faire aujourd'hui l'un
des piliers et des principales sources de revenu de son économie. Nous
tenterons de présenter sommairement les différentes phases de
30
développement du secteur minier burkinabè, le
cadre réglementaire et les innovations institutionnelles qui ont
favorisé son expansion, avant de discuter des performances de secteur et
de sa contribution à la croissance.
1. Développement du secteur minier
Le développement du secteur minier burkinabè est
très récent. En effet, l'exploitation de l'or existe depuis 1960
mais il faut attendre 2008 pour que le passage de l'exploitation traditionnelle
à l'exploitation moderne se concrétise par une croissance
exponentielle de la production. La production d'or du Burkina Faso a atteint
5.8 tonnes en 2008, contre 1.58 en 2007 (Rapport public CES 2011). Ce chiffre
à évolué à 12.5 tonnes en 2009, avec la mise en
exploitation de quatre mines industrielles. L'or devient alors le premier
produit d'exportation du Burkina Faso avant le coton. Depuis 2014, huit mines
aurifères sont en activité au Burkina Faso. Il s'agit de la mine
de Taparko, Youga, Mana, Kalsaka, Inata, Essakane, Guiro-Bayildiaga et
Bissa-Zandkom. La production d'or a progressivement évolué pour
se chiffrer a environ 32.5 tonnes en 2013 et 36.5 tonnes en 2014
(données nationales, Conseil des Ministres du 1er Avril
2015).
Pour répondre aux enjeux économiques, sociaux,
environnementaux et politiques liés au boom minier, le Burkina s'est
porté candidat à l'Initiative pour la Transparence des Industries
Extractives en 2009. En février 2013, Il obtient le statut ITIE de Pays
Conforme. Cela traduit d'une part les efforts du gouvernement en matière
de transparence et de bonne gouvernance et d'autre part, le résultat de
pressions internationales. D'après le rapport ITIE 2014, le gouvernement
burkinabè à déclaré avoir perçu au total
371.46 millions de dollars US de rentes tirés de l'exploitation
minière pour l'année 2012. Elles comprennent les recettes
fiscales (fiscalité intérieure et les recettes douanières)
et les recettes de service (royalties et taxes superficiaires).
A côté de ce secteur industriel, l'orpaillage
traditionnel occupe également une place non négligeable. Selon le
ministre Salif Lamoussa Kaboré, lors de sa conférence à
l'IFRI le 20/01/2014 : « On estime que plus de 1000 000 personnes sont
directement impliquées. Si on y ajoute les populations riveraines, on
évalue à 1.3 million environ, le nombre de personnes qui tire un
revenu quelconque de cette activité ». Le FMI insiste sur la forte
probabilité d'une sous estimation de la production des mines artisanales
: « Selon un rapport de 2011 du Ministère de l'environnement et
des affaires sociales et un rapport du CES, 700 000 personnes travaillent
directement dans les mines artisanales. La production artisanale
déclarée n'était que de 431 kg en 2011 : sur la base des
cours internationaux de l'or cette
31
année-là et d'hypothèses prudentes
sur le nombre de personnes (500.000) et les coûts des intrants nuls (0),
cela représenterait un revenu mensuel de 5 dollars par personne, ce qui
n'est absolument pas réaliste,... » (Rapport FMI N°
.14/230, page 23).
Graphique 4. Production d'or au Burkina
Faso
Source : Rapport FMI No. 14/230, page 22
|