Impact environnemental des constructions anarchiques dans le quartier Lunia/ ville de Kikwit.( Télécharger le fichier original )par Christian Muyaya ISAGE/ATEN - Graduat 2016 |
III.2. INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATSLe milieu où nous vivons constitue un écosystème où jouent des facteurs vivants, biotiques (hommes, animaux, végétaux, micro-organismes) et des facteurs non vivants, abiotiques (sol, eau, lumière, chaleur, etc.) qui réagissent les uns sur les autres. Lorsque ces réactions aboutissent à un équilibre harmonieux, le système est à l'état de régulation. Par contre, si certains facteurs ou les relations entre eux sont perturbées, le système est à l'état de dérégulation (DEFOUR, G., 1994). Le quartier LUNIA constitue un écosystème où les différents facteurs, ci-haut évoqués, interagissent pour assurer son équilibre. Nos enquêtes ont révélé que du temps colonial, cet équilibre était maintenu par le respect des normes urbanistiques qui ont prévalu à cette époque. L'homme est donc le responsable de la situation actuelle de la dégradation de son environnement. Selon ROBIN, cité par DEFOUR, l'objectif de développement peut se formuler ainsi : « organiser les conditions d'évolution des systèmes vivants et des systèmes écologiques afin de permettre à la structure la plus complexe, l'espèce humaine, d'exercer toutes ses potentialités et de favoriser ainsi l'émergence des structures de plus en plus complexes » (DEFOUR, Op.cit). Les deux citations montrent la relation Homme-milieu qu'il faut renforcer et entretenir car toute personne humaine est sociale, donc en relation avec les hommes, mais elle est aussi structurée dans un milieu, donc en relation avec celui-ci. Par conséquent, toute modification du milieu modifie l'homme, du fait que le développement de l'homme et le développement de son milieu sont donc intimement liés ; la dualité, HOMME-NATURE doit donc se régler sur le modèle de l'harmonie et non seulement sur le modèle exploiteur-exploité. C'est ce dernier aspect qui a motivé notre étude dans le quartier LUNIA où l'homme a littéralement modifié la donne. Les résultats de nos enquêtes sont clairs sur le fait que l'habitant de LUNIA a détruit son environnement, les écosystèmes ont été dégradés. L'aspect général du cadre de vie de ce quartier démontre que la population est trop peu sensible et peu soucieuse aux problèmes environnementaux, à la gestion des déchets et bien d'autres questions spécifiques aux écosystèmes. Nous avons relevé au cours de nos enquêtes que les questions relatives à l'environnement ne sont pas considérées comme prioritaires par la majorité de la population : 33% de la population échantillonnée font des questions de l'environnement une priorité, alors que 67% estiment que ce n'est pas une préoccupation pour eux. Il y a là une ignorance manifeste sur les règles de l'environnement et les conséquences que l'homme peut en courir lorsque son environnement est mal géré. Une théorie d'EUPHEMISME nous montre que, « si le milieu s'améliore, l'homme s'améliore aussi... ». Les populations de LUNIA sont peu informées par rapport aux questions environnementales et ne sont pas assez sensibilisées aux initiatives en matière de gestion de l'environnement. Mieux encore, nous pouvons dire qu'elles ne sont pas assez conscientes du fait que les problèmes environnementaux d'aujourd'hui affecteront davantage leur vie actuelle et celle des générations à venir. Lors de nos enquêtes, nous avons noté que les conséquences de la dégradation de l'environnement du quartier LUNIA peuvent se résumer en un grand titre, la pollution sous les formes ci-après : la pollution de l'air, la pollution de l'eau, la pollution du sol par les déchets, la pollution sonore. a) La pollution de l'air Pour ETUMANGELE, A, E. (Op.cit), la pollution de l'air est la forme la plus dangereuse de toutes les formes de pollution puisque l'air accède facilement partout où l'homme peut vivre... les conséquences sur la santé aussi bien humaine qu'environnementale sont assez élevées. L'on pourrait noter pour la santé de l'homme : la détérioration de la coordination nerveuse, les maladies respiratoires, etc. et sur la santé environnementale : le gaz toxique présent dans l'eau, dans le brouillard, toxique pour les yeux, etc. Nous la ressentons lorsqu'on fait un petit tour à la ville basse où une forte concentration de la population, à travers leurs activités, pollue l'air par la poussière et mauvaise odeur qui rendent la respiration difficile, etc.
Image 08 : Habitations Image 1 : aitations Image 10 : Habitations Image 09 : Habitations Image 11 : Ensablement, pollution, enlaidissement de la ville basse/Rond point. 38 33 Lors de nos enquêtes, nous avons eu à observer l'aspect physique de la cellule étudiée. 40% de nos enquêtés utilisent de trous à ordure ; 33% se servent des poubelles tandis que 27% recourent aux décharges publiques ou la rue pour se débarrasser de leurs déchets. Nous avons relevé plus haut que la population de LUNIA n'était pas assez consciente et assez sensibilisée sur les questions environnementales et aussi que ces questions n'étaient pas prioritaires pour elle. Nous dégageons alors une contradiction aux réponses de nos enquêtés qui parlent de l'utilisation de trou à ordure, la majorité de ménage de LUNIA se débarrasse de ses déchets par la rue ou par les caniveaux qui sont ainsi obstrués et empêchent l'eau de pluies de couler normalement, entrainant ainsi des inondations, des ruissellements, l'érosion, l'ensablement et l'enlaidissement surtout de la ville basse. L'homme de LUNIA affiche un mauvais comportement dans la gestion de son espace. Ceci nous pouvons aussi le mettre sur le dos d'un manque de communication environnementale. Ainsi, étant donné la délicatesse de la question environnementale, les entreprises, les collectivités locales et les associations devraient s'engager, toutes, dans la démarche de développement durable, en respectant et préservant notre environnement. |
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