III.1.3.3. Dépouillement de l'enquête
Cette opération s'est faite question par question :
La première question à laquelle nos
enquêtés devraient répondre était celle de connaitre
le statut juridique de l'occupant de la maison, soit PROPRIETAIRE ou LOCATAIRE.
Du moment où l'identité était fixée, nous pouvions
commencer notre interview dans le cas où il était
avéré que l'occupant était propriétaire de la
parcelle. C'est de cette façon que nous sommes arrivés à
constituer notre échantillon de cent (100) propriétaires sur les
100 enquêtés, soit 100% de notre échantillon.
affirmé qu'ils ont acquis leur terrain de la
façon officielle par un contrat d'achat des services publics de l'Etat
(Cadastre).
La troisième question consistait à savoir
l'état du site avant l'acquisition du terrain et la construction ? Les
opinions de nos enquêtés se présentent de la manière
ci-après :
Avant le lotissement et la construction, ce site était
couvert d'une grande savane d'Hyparrhenia cylindrica frappé
d'interdiction de construire. Les blancs (colons) qui avaient mis en valeur la
partie ville basse et le site Plateau, avaient laissé un espace vert
à protéger entre les deux agglomérations. Ceci parce
qu'étant sur une pente, cet espace présentait beaucoup de risques
d'érosions et de dégradations rapides de l'environnement.
Après l'indépendance et avec la croissance
démographique, les congolais ont commencé, bon gré,
malgré, à lotir cet espace et même tant d'autres comme
celui qui abrite le TSF ; c'est alors qu'ont commencé les
problèmes de dégradation parce qu'aucun dispositif n'était
mis en place pour protéger l'environnement, mais surtout contenir les
terres de cet espace jadis protégées.
Quant à la question sur le lotissement des parcelles et
l'organisation des avenues, tous nos enquêtés ont reconnu que cela
relevait du pouvoir du cadastre, mais qui malheureusement n'a pas
disposé des avenues dans certains endroits du quartier et même n'a
pas respecté, par endroit, des normes urbanistiques.
La question de la gestion des déchets a
été aussi posée à nos enquêtés et les
réponses ci-après ont été données suivant
nos indications, à savoir : l'usage des poubelles, trous à
ordure, décharges publiques, la rue : 40/100 de nos
enquêtés, soit 40% utilisent de trous à ordures ; 33/100,
soit 33% se servent des poubelles ; et 27/100, soit 27% utilisent les
décharges publiques ou la rue pour se débarrasser de leurs
déchets ménagers.
Une question a été posée sur la gestion
des eaux de pluie. Les méthodes dans ce domaine restent encore
archaïques : 60/100 de nos enquêtés, soit 60% utilisent le
système de fosses
en terre ou bassins de rétention ; 13% ont construit
des citernes près de leurs habitations ; 27% déclarent ne rien
faire dans ce cadre de gestion des eaux de pluie.
Nous avons également, par une huitième question,
cherché à connaitre quels dégâts de l'environnement
les habitant des cellules subissent depuis qu'ils y habitent. L'ensemble de
notre échantillon, soit les 100% ont énuméré les
dégâts qu'ils connaissent suite à ce mauvais lotissement et
aux constructions anarchiques : débordement des eaux de ruissellement
qui débouche à des érosions hydriques, des ensablements,
des inondations et des éboulements des terrains avec des pertes
matérielles considérables (maisons emportées, etc.).
La neuvième question s'est intéressée aux
moyens de lutte contre ces dégâts et surtout contre les
érosions, mis sur pied par les habitants de ces deux cellules. Dans leur
lutte, les habitants de ces deux cellules recourent à certaines
techniques biologiques et mécaniques : 47% utilisent les moyens
biologiques en cultivant des vétivers et bambous de chine ou pelouse
tandis que 53% font l'usage des sacs de terre pour bloquer l'eau de
ruissellement.
Images 04 et 05 : Passerelle quittant ville basse pour
Plateau en lieu et place d'une ruelle.
Dans notre investigation, nous avons également
cherché à savoir s'il existait des conflits entre voisins
à cause des effets de la dégradation de leur environnement et
surtout autour de la gestion des eaux de leur parcelle. Sur ce point, des
réponses ci-après ont été obtenues : 87% de nos
enquêtés ont reconnu l'existence des conflits autour de
débordement des eaux, des éboulements de terre des limites des
parcelles et aussi la mauvaise gestion des déchets ménagers qui
salissent l'environnement ; 13% parlent des conflits de suite d'un mauvais
aménagement des cellules où l'absence de ruelle oblige à
violer le terrain voisin.
Les questions 11 et 12 ont tourné autour de la
connaissance des habitants sur les règles de la gestion de
l'environnement et les impacts environnementaux causés par les actions
de l'homme. 47% de l'échantillon affirment avoir des connaissances sur
les règles de la gestion de l'environnement ; 53% disent les ignorer
littéralement.
Quant au deuxième volet, sur la connaissance des
impacts environnementaux causés par l'homme : 40% en ont connaissance,
et 60% les ignorent.
A la question de savoir si les habitants des deux cellules
accordaient une priorité aux questions de l'environnement, nous avons
reçu les réponses ci-après :
33% de l'échantillon font des questions de
l'environnement une priorité, alors que 67% estiment que ce n'est pas
une préoccupation pour eux et que cela relève du pouvoir de
l'Etat.
La dernière question voulait une opinion des habitants
des deux cellules sur la proposition des solutions à faire à
l'Etat ou à la communauté locale dans la résolution de ce
problème de la dégradation de l'environnement.
Sur cette situation précise, les habitants ont tout
renvoyé à l'Etat qui doit tout faire pour construire des
caniveaux, des poubelles, des passerelles d'une parcelle à une autre,
réaménager les avenues, sans la moindre responsabilité de
la part des habitants eux-mêmes.
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