II.3. QUELQUES CONSIDERATIONS SUR L'AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE ET L'ENVIRONNEMENT
L'aménagement du territoire renvoie à l'ensemble
des savoirs et des actions qui visent à transformer un espace
donné au bénéfice des hommes qui l'occupent. Il aspire en
particulier à mettre en valeur les ressources d'un milieu naturel et
à en réduire les contraintes ou du moins, à s'y adapter.
Les formes d'aménagement qui modifient directement le milieu sont
d'ailleurs ancestrales : constructions de terrasses pour limiter la contrainte
de la pente, action sur le lit des fleuves pour éviter les
débordements et faciliter la navigation, etc. ; peu à peu, les
transformations de l'espace et du milieu se structurent en de véritables
politiques volontaristes, menée à l'échelle nationale ou
régionale (Armand colin, 2012).
En France, à partir du XVIIe - XVIIIe siècle,
l'aménagement est peu à peu conçu comme la «
volonté de structurer un territoire par la réalisation de grands
travaux », notamment la réalisation de grands réseaux de
transports fluviaux et routiers. Les ingénieurs jouent alors un
rôle important : l'intervention humaine sur l'espace s'inscrit dans
l'idée moderne de domination des éléments naturels par la
science et la technique (Armand colin, Op.cit).
A partir du XIXe siècle, l'aménageur rencontre
la problématique urbaine ; habitat, localisation d'industries, etc,
l'aménagement fait intervenir des considérations
hygiéniques.
Ce n'est qu'assez récemment que l'aménagement
s'oriente vers une prise en compte de son impact sur le milieu, notamment
à cause de l'apparition de nouvelles préoccupations
écologistes et de nouveaux acteurs (écologie politique,
associations, etc.). Plus largement, l'aménagement
cherche à s'inscrire aujourd'hui dans une perspective de
durabilité. L'aménageur souhaite, en effet, concilier
développement économique, réduction des
inégalités socio-spatiales et préservation de la ressource
naturelle. Or, toute opération d'aménagement s'inscrit dans la
durée et peut avoir des effets induits sur des temps plus ou moins longs
(Armand colin, Op.cit).
Concrètement, l'aménageur rencontre
l'environnement sous différentes formes. La première est celle de
l'impact de certains équipements ou infrastructures à venir sur
les écosystèmes et les milieux. On rejoint ici la
problématique générale de l'impact de l'anthropisation sur
la nature.
L'aménageur peut aussi mener une réflexion sur
la conciliation entre pratiques sociales et souci environnemental. Il s'agit en
particulier de créer des territoires privilégiés pour
développer un rapport homme-nature jugé plus « harmonieux
» : c'est le cas de la création d'espaces verts. Des projets se
construisent également autour des fleuves dont les berges, jadis,
utilisées à des fins commerciales ou industrielles, sont
reconverties en espaces résidentiels ou récréatifs, ce qui
revient à transformer les usages d'un élément du milieu
(ici l'eau et l'espace des berges) pour valoriser une nouvelle ressource
(Armand colin, Op.cit).
Enfin, l'aménageur travaille à améliorer
la qualité de l'existant. L'aménagement aspire ainsi à
réduire le risque. Risque que l'environnement court du fait de
l'activité humaine : comme par exemple, préserver la
qualité de l'eau ? Risque que l'environnement fait courir à la
société. Il faut souligner ici l'ancienneté de cette
démarche. La thèse de R. Dion sur le Val-de-Loire, écrite
dans les années 1930, montre comment l'organisation des terroirs
agricoles vise à prendre en compte les risques d'inondations de Loire.
La réponse à certains risques naturels, aussi bien en Europe
qu'en Amérique Latine, a parfois été urbanistique (Armand
colin, Op.cit).
Aujourd'hui, l'aménagement est vu comme une solution
incontournable à la gestion des risques naturels dans la mesure
où il permet de contrôler l'occupation des sols et donc
l'exposition à l'aléa. Plus largement, les schémas
directeurs d'aménagement ou les instruments de planification urbaine
sont autant d'outils pour réduire les inégalités
socio-spatiales et pour augmenter la sécurité des populations
face aux risques (naturels, technologiques, etc.) (Armand colin, Op.cit).
ETUDE D'IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX
a) Définitions :
L'étude d'impacts environnementaux et sociaux peut
être définie comme un outil prospectif qui s'intéresse
à l'identification et à l'évaluation des effets d'un
projet sur l'environnement, en général, et sur les composantes du
milieu naturel et humain, en particulier (CANEL, P., Op.cit).
L'étude d'impacts environnementaux et sociaux est un
processus dont la finalité est de fournir au proposeur (durant la
formulation de la politique) et au décideur (au moment de l'approbation
de la politique) une compréhension globale des implications
environnementales et sociales de la politique proposée,
élargissant la portée des enjeux bien au-delà,
déterminant à l'origine de cette nouvelle politique (WAAUB, JP.,
2006).
b) Importance
Dans l'ancien temps, les problèmes environnementaux
n'étaient pris en compte. Mais avant la révolution
écologique, les technologies salvatrices ont provoqué des
exploitations irrationnelles des ressources environnementales et ont
causé d'énormes dégâts dans la nature. Pour pallier
à cette situation combien alarmante, les scientifiques ont initié
les études pour analyser et évaluer les retombées de
l'atténuation en maximisant les impacts positifs (WAAUB, JP.,
Op.cit).
L'étude des impacts environnementaux et sociaux aide
à éviter les phénomènes tels que :
- Les constructions anarchiques pouvant provoquer des
érosions, l'effondrement, le glissement de terrain, la pollution, la
contamination de la nappe phréatique ;
- Les grandes concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans
l'atmosphère émises par les industries de tout genre ;
- L'accumulation des produits chimiques (métaux lourds)
dispersés sur le sol et dans le sédiment (WAAUB, JP., Op.cit).
Le prochain chapitre va consister à lister les
différents problèmes environnementaux liés aux
constructions anarchiques du quartier LUNIA.
Comme relevé ci-dessus, nous avons tiré un
échantillon de notre population totale du quartier LUNIA, où nous
avons
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