CONCLUSION
Il nous est impérieux de tirer une conclusion de la
présente étude qui porte sur « le droit de l'enfant
à l'éducation à l'épreuve des déplacements
internes consécutifs aux conflits armés. Situation
spécifique des enfants déplacés du camp de Mugunga en
2012-2013 » afin de rendre compte de l'état de la situation
d'accès à l'éducation des enfants
déplacés.
Pour ce faire, nous sommes parti des questions
suivantes : Comment saisir la portée et l'application des
instruments juridiques internationaux et nationaux quant à la mise en
oeuvre du droit à l'éducation des enfants déplacés?
Vu les difficultés pouvant obstruer l'effectivité du droit
à l'éducation de l'enfant, que doivent faire les Etats et
d'autres acteurs internationaux en vue de garantir le droit à
l'éducation pour ces enfants ? Face à la posture sur
l'éducation des enfants déplacés dans le camp de Mugunga,
quel rôle le gouvernement congolais et l'ONU à travers l'Unicef
ont-ils joué afin que tous les enfants présents dans le camp
jouissent de ce droit ?
Ceci nous a amené au départ, à postuler,
en termes d'hypothèses, que la Déclaration Universelle des droits
de l'homme, le Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels, la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples,
la Charte Africaine des droits et du bien-être de l'enfant, ainsi que la
Constitution de la RDC etc. consacrent le droit à l'éducation et
mettent un accent sur l'éducation des enfants déplacés.
Ils disposent que l'éducation de l'enfant est un droit à part
entière en lui-même, mais également un levier pour
l'obtention des autres droits. Tenus à leurs obligations juridiques, les
Etats doivent respecter, réaliser et protéger le droit à
l'éducation afin que tout enfant en bénéficie. C'est ainsi
que la plupart des sociétés considèrent l'éducation
des enfants déplacés comme une nécessité.
Dans le camp de Mugunga, le gouvernement congolais en
collaboration avec l'Unicef aurait conçu un projet d'éducation en
urgence afin de mettre en place un environnement protecteur pour
répondre au droit à l'éducation. C'est ainsi qu'un
soutien en matériels scolaires aurait été accordé
aux enfants de l'école primaire, mais ce soutien était
insuffisant vu qu'il s'observait encore un grand nombre d'enfants non
scolarisés par rapport à ceux qui étaient
régulièrement inscrits
Le présent travail, nous l'avons subdivisé en
deux chapitres précédés d'une introduction et suivis d'une
conclusion. L'introduction nous a permis de présenter la situation du
droit à l'éducation de l'enfant en droit international et en
droit positif congolais et les problèmes d'accès à
l'éducation auxquels sont confrontés les enfants
déplacés du camp de Mugunga, à tous ces aspects, nous
avons posé différentes questions auxquelles nous avons
répondu provisoirement afin de les développer amplement dans le
corpus du travail.
Le premier chapitre a été consacré
à l'étude du droit de l'enfant à l'éducation en
droit international et en droit positif congolais. Pour bien percevoir
l'étendue du droit à l'éducation des enfants
déplacés dans le cadre de ce chapitre, nous avons eu à
analyser divers instruments juridiques internationaux, régionaux et
nationaux. A cet effet, nous avons constaté que dans tous les
instruments juridiques consacrant le droit à l'éducation de
l'enfant, l'éducation, plus que toute autre initiative, a le pouvoir de
favoriser le développement, de faire naître des talents, de donner
des moyens d'action aux gens et de protéger leurs droits.
Nonobstant tout ce qui est prôné par les
instruments juridiques se rapportant à l'éducation de l'enfant,
ce droit est confronté à des multiples difficultés qui
sont de nature à amenuiser la chance à tous les enfants de
pouvoir jouir de leur droit inaliénable, qui est le droit à
l'éducation. C'est pour cette raison que les Etats sont appelés
à tenir leurs engagements d'assurer à tous les enfants les moyens
de satisfaire leurs besoins éducatifs fondamentaux, et surtout que
l'éducation de base doit être à la fois gratuite,
obligatoire et de bonne qualité. Le rôle indispensable de
l'État en matière d'éducation doit être
complété et étayé par des partenariats larges et
audacieux à tous les niveaux de la société.
L'éducation de l'enfant suppose un engagement actif de toutes les
parties prenantes.
Le deuxième chapitre nous a permis de parler
l'éducation des enfants déplacés du camp de Mugunga face
aux conflits armés dans le Nord-Kivu. Dans ce chapitre, il a
été question de jaspiner sur l'éducation des enfants
déplacés du camp de Mugunga. A cette occasion, nous avons pu
constater que malgré l'intervention des différents acteurs tant
nationaux qu'internationaux dans la mise en oeuvre du droit à
l'éducation des enfants déplacés, l'éducation de
ces enfants est toujours dans une situation alarmante liée au fait que
certains enfants n'avaient pas accès à l'enseignement faute des
frais scolaires, mais aussi d'autres étaient déjà
traumatisés par les déplacements ayant occasionné leur
séparation de leurs propres familles lors des conflits armés dans
la province, et cela obstruait leur accès à
l'éducation.
En somme, vu que le droit de l'enfant à
l'éducation dans le Nord-Kivu en particulier est en péril suite
aux conflits armés entrainant le déplacement des enfants, et dans
le monde en général, du fait des diverses difficultés,
nous tenons à exhorter les autorités politiques tant
nationales qu'internationales à pouvoir s'investir dans la promotion de
l'éducation des enfants déplacés dans le monde, et en
particulier des enfants du camp de Mugunga malgré que leur situation est
temporaire, devant être résolue par leur
réintégration. L'éducation qui leur est destinée
sert essentiellement à les préparer à la vie, à
l'emploi et à la citoyenneté démocratique. Le Nord-Kivu,
province en proie à des multiples conflits armés rompant de temps
en temps l'éducation des enfants parce que ceux-ci sont obligés
de se déplacer, sa pacification serait très importante afin
d'ankyloser ces mouvements de déplacement des populations s'y observant.
Une fois la province déjà pacifiée, la
réintégration des déplacés serait très
importante afin de favoriser la participation des enfants aux enseignements
dans des conditions favorisant leur épanouissement intellectuel. Cette
réintégration devra s'accompagner de la réhabilitation des
écoles qui ont été détruites à la suite des
conflits armés qui se sont toujours observés dans la province.
Enfin, il est très crucial que l'Etat congolais en particulier et toutes
les nations du monde concourent à l'adoption des textes juridiques
spécifiques contraignant relatifs à la protection du droit
à l'éducation des enfants déplacés au niveau
international, régional et national car l'investissement dans
l'éducation est le moyen le plus sûr et le plus direct dont
dispose un pays pour promouvoir le bien-être économique et social
de sa population et jeter les bases d'une société
démocratique.
L'oeuvre humaine n'étant pas parfaite, nous ne pensons
pas avoir abordé exhaustivement toutes les facettes relatives à
l'éducation des enfants déplacés, c'est dans ce cadre que
nous appelons tout chercheur hardi qui sera intéressé par ce
sujet à pouvoir approfondir plus loin cette étude.
|