8.2 Stratégie d'analyse
La régression a pour objectif de vérifier
quelles variables contribuent ou expliquent la variabilité d'une mesure.
Pour tester les hypothèses de modération nous appliquons la
méthode de régression en trois étapes.
Tout d'abord, le modèle de régression de la
première étape vise à vérifier que les variables
contrôle n'ont pas d'effet significatif sur la variable
dépendante.
Puis, dans la seconde étape, la variable
indépendante (à savoir le niveau de compétences politiques
ou de la dimension de compétences politiques étudiée) et
la variable modératrice (ici l'interdépendance) sont introduites
simultanément pour étudier leur effet sur la variance
expliquée de la variable dépendante. Cette étape permet de
mettre en avant un éventuel effet d'interaction.
Enfin, la troisième étape de la
régression vise enfin à tester l'hypothèse de
modération en introduisant dans le modèle de régression le
terme multiplicateur des deux variables précédentes
(indépendante et modératrice).
Si la part de variance expliquée augmente
significativement à chaque étape de la régression, alors
les résultats indiquent un effet de modération par
l'interdépendance de la relation entre la variable indépendante
et la variable dépendante.
Le tableau 3 ci-après présente les
résultats des régressions multiples réalisées. Il
reprend les valeurs de variance expliquée, les coefficients
standardisés B et les probabilités de dépassement
associées pour chaque variable intégrée à la
régression multiple.
36
Tableau 3.
Résultats de l'analyse de régression visant
à tester l'effet de modération de l'interdépendance sur la
relation entre compétences politiques et performance contextuelle d'une
part, et entre compétences politiques et accomplissement personnel
d'autre part.
37
Compétences politiques et performance
contextuelle
Nous avons réalisé une analyse de
régression afin de déterminer si le niveau de compétences
politiques et d'interdépendance constituent des prédicteurs
significatifs de la performance contextuelle.
La lecture de la première étape de la
régression nous indique que les variables contrôle n'ont pas
d'effet significatif sur la performance contextuelle.
Les résultats de la deuxième étape de la
régression nous indiquent que l'introduction de ces variables dans le
modèle de régression augmente de façon significative la
variance expliquée de la performance contextuelle (?r2=.28).
Le modèle de régression explique ainsi 26% de la variance de la
performance contextuelle (R2 ajusté=0.26,
F(6, 126)=7.75, p=<.0001). Le coefficient béta
standardisé des compétences politiques (f3=.44,
p<.0001) indique que la significativité du poids de cette
variable dans l'explication du niveau de performance contextuelle est
importante. L'effet direct des compétences politiques sur la performance
politique, toute variable contrôlée par ailleurs, est
significatif.
Ce résultat permet de valider la
première hypothèse de notre étude qui avance que les
compétences politiques sont positivement associées à la
performance contextuelle. On lit en effet un coefficient bêta
standardisé significatif et de valence positive, qui caractérise
l'effet prédicteur des compétences politiques d'un score plus
élevé de performance contextuelle.
La lecture du tableau nous indique également, dans la
deuxième étape de la régression, un effet significatif du
niveau d'interdépendance (f3=.23, p<.01) sur la performance
contextuelle.
L'étape 3 nous permet ensuite de tester
l'hypothèse portant sur l'effet modérateur de
l'interdépendance sur le lien entre compétences politiques et
performance contextuelle. Comme l'entrée du terme multiplicateur dans la
régression n'indique pas d'augmentation significative de la variance
expliquée de la performance contextuelle, l'hypothèse n'est pas
vérifiée. Nous observons donc un effet d'interaction du niveau de
compétences politiques et du niveau d'interdépendance sur la
performance contextuelle, mais pas d'effet significatif de modération de
la relation compétences politiques - performance contextuelle par le
niveau d'interdépendance.
La troisième hypothèse de notre plan de
recherche n'est donc pas validée.
38
On cherche ensuite à affiner l'étude des
relations et préciser l'effet observé en répétant
la même stratégie d'analyse avec chacune des dimensions de
compétences politiques.
? Capacité de réseau et performance
contextuelle
Le modèle de régression associant la
capacité de réseau et l'interdépendance permet d'expliquer
25% de la variance de la performance contextuelle (?r2= .27,
F(6, 126)= 7.20, p<.0001). La lecture des résultats
de la deuxième étape de la régression indique que la
capacité de réseau influence positivement et de façon
significative le niveau de performance contextuelle (f3= .43,
p<.0001), de même que l'interdépendance (f3= .23,
p<.0001). Il existe donc un effet d'interaction entre la
capacité de réseau et l'interdépendance sur la performance
contextuelle.
Le terme multiplicateur, entré dans la
régression dans l'étape 3, n'a en revanche pas d'effet
significatif sur la variance expliquée de la performance contextuelle,
ce qui écarte l'hypothèse d'un effet modérateur de
l'interdépendance sur le lien entre capacité de réseau et
performance contextuelle.
? Sincérité affichée et performance
contextuelle
On suit la même stratégie d'analyse avec cette
fois la sincérité affichée, qui associée à
l'interdépendance explique 20% de la variance de la performance
contextuelle (R2 ajusté = .20, F(6,126)=
5.61, p<.001). L'effet de la sincérité
affichée sur la performance contextuelle est moindre comparé
à la capacité de réseau mais néanmoins significatif
(f3=.35 p<.001). Le poids de l'interdépendance dans
l'explication de la variance de la performance contextuelle lorsqu'il est
associé à la sincérité de réseau est de
même proportion que dans le modèle de régression
précédent (f3=.23, p<.001).
L'entrée du terme multiplicateur dans la
régression n'augmente pas significativement la variance expliquée
de la performance contextuelle (?r2=0.009), et l'interaction entre
la sincérité affichée et l'interdépendance ne
présente pas un coefficient beta significatif. On ne peut donc pas
conclure à un effet modérateur significatif de la relation entre
sincérité affichée et performance contextuelle par
l'interdépendance.
? Adaptation interindividuelle et performance
contextuelle
La dimension de l'adaptation interindividuelle présente
le même type de résultats, mais dans une moindre mesure. Ainsi, on
observe également un effet d'interaction avec l'interdépendance
sur le niveau de performance contextuelle, cependant la part de la variance
39
expliquée est moindre (R2
ajusté=.12). Les deux variables entrées
simultanément dans le modèle de régression ont toutes deux
un effet significatif sur la variable dépendante. On note cependant avec
ce modèle de régression que le poids de l'interdépendance
dans l'explication de la variance de la performance contextuelle (f3= 0.33,
p<.0001) est ici plus important que celui de la dimension de
compétence politique à laquelle elle est associée dans ce
modèle de régression (f3= .21 p<.05 pour l'adaptation
interindividuelle).
L'étape 3 de la régression n'indique pas d'effet
de modération par l'interdépendance, la variance expliquée
n'augmentant pas significativement avec l'entrée du terme multiplicateur
dans le modèle.
? Intuition sociale et performance
contextuelle
La dimension de l'intuition sociale est la seule pour laquelle
l'effet sur la performance contextuelle est modéré par le niveau
d'interdépendance.
En effet, l'étape 2 de la régression
linéaire multiple, réalisée sur le même
modèle que précédemment, indique que la variance de la
performance contextuelle expliquée par le modèle associant les
variables intuition sociale et interdépendance augmente
significativement (?r2= 0.13). Par ailleurs, l'intuition sociale a
une influence directe tendanciellement significative sur la performance
contextuelle (f3= 15, p<.08), et l'interdépendance est
significativement prédicatrice de performance contextuelle (f3= 34,
p<.0001). On note également que, tout comme dans le
modèle de régression précédent qui associait
adaptation interindividuelle et interdépendance, c'est ici aussi
l'interdépendance qui a le poids le plus important dans l'explication de
la variance de la valeur dépendante.
La spécificité de ce modèle de
régression vient des résultats de sa troisième
étape, qui est celle visant à tester l'hypothèse de
modération par l'interdépendance de la relation entre intuition
sociale et performance contextuelle (voir annexe E). L'entrée du terme
multiplicateur augmente ici de façon significative la variance
expliquée (?r2=0 .03) de la performance contextuelle ce qui
confirme la modération par l'interdépendance de sa relation avec
l'intuition sociale (voir figure 2). Le "slope test" réalisé pour
calculer la pente de la droite de régression (voir annexe F) indique
qu'un niveau faible d'intuition sociale a le même effet sur la
performance contextuelle quel que soit le niveau d'interdépendance,
tandis qu'un niveau élevé d'intuition sociale augmente
significativement plus la performance contextuelle dans un contexte de forte
interdépendance que dans un contexte de faible
interdépendance.
40
On peut donc conclure que la troisième
hypothèse de notre plan de recherche est partiellement validée,
étant donné que seule une dimension des compétences
politiques, l'intuition sociale, présente une relation avec la
performance contextuelle qui varie selon le niveau
d'interdépendance.
Figure 2. Représentation de l'effet de
modération par l'interdépendance de la relation entre niveau
d'intuition sociale et niveau de performance contextuelle. Un niveau
élevé d'intuition sociale a un impact positif significatif sur le
niveau de performance contextuelle dans les contextes de forte
interdépendance. Dans un contexte de faible interdépendance, le
niveau de performance contextuelle est le même quel que soit le niveau
d'intuition sociale.
Compétences politiques et performance contextuelle
envers les individus
On s'intéresse à présent aux
sous-dimensions de la performance contextuelle, de façon à
décrire plus précisément les relations existantes entre
cette dernière et les compétences politiques.
La même stratégie d'analyse est suivie, mais la
variable dépendante est remplacée par la variable de performance
contextuelle envers les individus. La première étape
vérifie tout d'abord que cette dernière n'est pas
significativement liée à l'une des variables contrôles.
Puis, on procède aux étapes 2 et 3 de la régression
associant interdépendance et compétences politiques «
globales ».
La seconde étape de la régression associant la
variable des compétences politiques globales à
l'interdépendance indique un effet d'interaction significatif de ces
dernières sur la variance
41
expliquée de la performance contextuelle envers les
individus (R2 ajusté = 0.38, F(6,126)=
12.52, p<.0001). La lecture indique en particulier que le niveau de
compétences politiques (f3=.53, p<.0001) et le niveau
d'interdépendance (f3=.26, p<.01) ont respectivement un
effet positif et direct significatif sur la performance contextuelle envers les
individus toute autre variable contrôlée par ailleurs.
L'étape 3 ne permet pas de démontrer un effet
modérateur de l'interdépendance sur le lien entre
compétences politiques et performance contextuelle envers les individus.
L'entrée du terme multiplicateur dans la régression n'indique pas
d'augmentation significative de la variance expliquée de la performance
contextuelle envers les individus.
? Capacité de réseau, Intuition sociale
et Adaptation interindividuelle et Performance contextuelle envers les
individus
On s'intéresse à présent à la
différence d'effet potentielle selon les différentes dimensions
des compétences politiques. On suit pour ce faire strictement la
même méthode, en réalisant 4 séries de
régressions multiples, une pour chaque dimension, en 3 étapes
(variable contrôles, puis introduction du couple variable
dépendante-variable modératrice, et enfin introduction du terme
multiplicateur).
Les 4 dimensions des compétences politiques
apparaissent avoir une influence directe sur le niveau de performance
contextuelle envers les individus. Par ailleurs, l'effet d'interaction avec la
variable de l'interdépendance ressort à la lecture des
résultats de nos régressions multiples.
La part de variance expliquée par l'association de
chacune des dimensions avec l'interdépendance varie néanmoins.
Ainsi, la variance expliquée par l'interaction de la
sincérité affichée avec l'interdépendance est la
plus élevée (R2 ajusté = 0.29,
F(6,126)= 8.62, p<.0001). L'étape 2 de la
même régression réalisée avec la variable de
l'adaptation interindividuelle indique que 26% de la variation de la
performance contextuelle envers les individus est expliquée par le
modèle (R2 ajusté = 0.26, F(6,126)=
7.68, p<.0001). Le modèle de régression
intégrant interdépendance et capacité de réseau
explique quant à lui 23% de la variance (R2
ajusté = 0.23, F(6,126)= 6.29, p<.0001),
tandis que l'intuition sociale introduite simultanément avec
l'interdépendance dans l'étape 2 du même modèle de
régression explique 18% de la variation de la variable dépendante
(R2 ajusté = 0.18, F(6,126)=5.04,
p<.0001).
42
L'analyse des coefficients bêtas standardisés
donne des indications quant à la taille de l'effet sur la variation de
la performance contextuelle envers les individus de chacune des dimensions de
compétences politiques. Les résultats indiquent que les
coefficients les plus élevés sont ceux de la
sincérité affichée (f3=.43, p<.0001) et de
l'adaptation interindividuelle (f3=.37, p<.0001) la capacité
de réseau (f3=.35, p<.0001).
Néanmoins, la comparaison des coefficients bêtas
standardisés dans les interactions entre l'interdépendance et les
variables d'intuition sociale et d'adaptation interindividuelle, indique que
c'est l'interdépendance qui a l'effet le plus important sur la variable
dépendante. Dans les modèles de régression qui associent
avec l'interdépendance la capacité de réseau d'une part,
et la sincérité affichée d'autre part, ces deux
dernières ont une influence directe sur la performance contextuelle
envers les individus plus forte que l'interdépendance.
Notre hypothèse (1b) qui avance que les
dimensions de sincérité affichée et d'intuition sociale
des compétences politiques sont les plus significativement
prédicatrices de performance contextuelle dirigée vers les
individus n'est donc que partiellement validée.
L'étape 3 de ces régressions n'augmente la
variance expliquée pour aucune de ces sous-dimensions de
compétences politiques, ce qui exclue l'existence d'un effet de
modération par l'interdépendance de leur relation avec la
performance contextuelle envers les individus.
Une précision néanmoins concernant la dimension
de l'adaptation interindividuelle. Le tableau des résultats semble en
effet indiquer en première lecture un effet significatif de
l'entrée en troisième étape de la régression du
terme multiplicateur. Un examen approfondi des données écarte
néanmoins cette possibilité, l'effet observé
résultant en réalité des arrondis à deux
décimales des résultats de régression linéaires. La
variance expliquée par l'introduction du produit de l'adaptation
interindividuelle n'augmente de fait pas dans des proportions suffisantes pour
pouvoir détecter un effet de modération significatif
(?r2=.012), et le coefficient bêta standardisé du terme
multiplicateur indiquant une valence négative de la performance
contextuelle envers les individus n'est que tendanciellement significatif (f3=
-.12, p<.08). Nous choisissons donc de ne pas interpréter ces
données comme un effet de modération significativement
acceptable.
Il y a donc un effet d'interaction entre chacune des trois
dimensions (adaptation interindividuelle, capacité de réseau,
intuition sociale) et l'interdépendance, mais pas de modération
par l'interdépendance de la relation entre sincérité
affichée et performance contextuelle envers les individus.
43
Compétences politiques et performance
contextuelle envers l'organisation
La lecture indique que la variance de la performance
contextuelle envers l'organisation, expliquée de façon
significative par l'entrée simultanée dans le modèle de
régression de l'interdépendance et des compétences
politiques, est de 7% (R2 ajusté = .07,
F(6, 126)= 2.51, p<.02). On note que la part de variance
de la performance contextuelle envers l'organisation expliquée par
l'introduction simultanée de ces deux variables est nettement
inférieure à la part de variance de la performance contextuelle
envers les individus expliquée par ces mêmes prédicteurs.
L'effet direct des compétences politiques sur la variable
dépendante est significatif (â= 0.21, p<.05), contrairement
à l'influence directe de l'interdépendance. La lecture de ces
résultats nous indique que l'interaction entre le niveau de
compétences politiques et le niveau d'interdépendance n'est pas
un déterminant significatif de la performance contextuelle envers
l'organisation.
L'hypothèse (1a) postulant que les
compétences politiques sont plus significativement associées
à la performance contextuelle dirigée vers les individus est donc
validée. La comparaison des coefficients bêta standardisés
nous permet en effet de conclure à un effet direct plus fort sur cette
dernière que sur la performance contextuelle dirigée vers
l'organisation.
L'augmentation minime (?r2=0,004) de la variance
expliquée de façon significative produite en étape 3 par
l'entrée du terme multiplicateur dans le modèle de
régression et l'absence d'effet significatif du produit de
l'interdépendance et des compétences politiques écarte
l'hypothèse de modération.
? Capacité de réseau,
Sincérité affichée et Performance contextuelle envers les
individus
On suit le même modèle de régressions
multiples avec chacune des dimensions des compétences politiques pour
étudier une différence potentielle d'effet d'interaction et/ou de
modération avec/par l'interdépendance.
Seuls les modèles de régression impliquant la
capacité de capacité de réseau (?r2=0,12) et la
sincérité affichée (?r2=0,0 4) augmentent
significativement la part de variance expliquée lors de l'étape
2. Ainsi, la capacité de réseau entrée
simultanément avec l'interdépendance permet d'augmenter
significativement de 12% la part de variance expliquée de la performance
contextuelle envers les individus. L'effet significatif de cette dimension des
compétences politiques sur la variable dépendante ressort
à la lecture des résultats avec un coefficient bêta
44
standardisé significatif, â= 0.33, p<.0001, ce
qui n'est pas le cas de l'interdépendance. Le poids de la
sincérité affichée dans l'explication de la variance de la
performance contextuelle envers l'organisation est quant à lui
tendanciellement significatif (â= 0.16, p<.08).
L'interdépendance en revanche ne semble pas
significativement liée à la performance contextuelle envers
l'organisation. En effet, aucune des régressions multiples
réalisées n'indique de coefficient bêta significatif de
l'interdépendance avec la variable dépendante.
Compétences politiques et accomplissement
personnel
Le deuxième volet de cette recherche se penche sur la
relation existante entre compétences politiques et niveau
d'accomplissement personnel. Pour caractériser cette relation et tester
le potentiel effet de modération par l'interdépendance, on suit
la même stratégie d'analyse que pour les étapes
précédentes.
La lecture des résultats de la première
étape de la régression de l'accomplissement personnel sur les
variables contrôles indique un effet significatif de l'enjeu du
métier exercé sur le niveau d'accomplissement personnel
évalué. L'analyse de régression complémentaire
réalisée pour tester l'effet de chacun des types d'enjeu
définis pour notre étude indique que les métiers de la
catégorie « soin et service à la personne » et ceux de
la catégorie « vente, marketing, gestion de la relation client
» sont ceux pour lesquels le score d'accomplissement personnel moyen est
significativement plus élevé.
L'introduction simultanée dans la deuxième
étape de la régression des variables de compétences
politiques et d'interdépendance augmente significativement la part de
variance expliquée du score d'accomplissement personnel. (?r2
= 0.11), néanmoins seules les compétences politiques ont un effet
significatif sur l'accomplissement personnel (â=.32, p<.0001).
Sans effet significatif de l'interdépendance,
l'étape visant à tester la modération par cette
dernière de la relation entre compétences politiques et
accomplissement personnel ne peut être réalisée.
La quatrième hypothèse de notre
étude n'est donc pas validée.
Tout comme pour les séries de régressions
réalisées dans le premier volet de l'analyse des
résultats, l'étude des différentes dimensions de
compétences politiques nous apporte des précisions dans la
caractérisation de leur effet significatif sur l'accomplissement.
45
Ainsi, on peut lire que chaque dimension a un effet
significatif sur la variance de l'accomplissement personnel. L'intuition
sociale et l'adaptation interindividuelle sont les deux dimensions qui,
associées aux variables contrôle, expliquent significativement la
plus grande part de variance de l'accomplissement personnel
(R2 ajusté = 0.08, F(6,124)=2.81,
p<0.01 pour l'intuition sociale, et R2
ajusté = 0.11, F(6,124)= 3.41, p<0.001 pour l'adaptation
interindividuelle). L'adaptation interindividuelle a un poids
légèrement supérieur dans la variabilité de
l'accomplissement personnel (f3=.28, p<.0001) que l'intuition sociale
(f3=.25, p<.0001).
Notre hypothèse (2a) selon laquelle les
dimensions de capacité de réseau et d'adaptation
interindividuelle des compétences politiques sont les plus
significativement protectrices du niveau d'accomplissement personnel n'est donc
que partiellement validée.
La variance expliquée de l'accomplissement personnel
reste néanmoins plus faible comparée à celle de la
performance contextuelle, et l'étape 3 de ces régressions avec le
terme multiplicateur n'indique pas d'effet de modération par
l'interdépendance du lien entre les dimensions d'intuition sociale et
d'adaptation interindividuelle et le score d'accomplissement personnel.
Aucun effet significatif des dimensions de capacité de
réseau et de sincérité affichée n'est mis en avant
par les résultats de cette étude.
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