QUATRIÈME PARTIE
PROPOSITIONS
DE
SOLUTIONS
CHAPITRE VII : AU NIVEAU DE L'ÉTAT
Les jeux de hasard et d'argent ont connu une croissance
très rapide avec l'arrivée du PMU à telle enseigne que
certaines personnes ont réorganisé leur existence autour de cette
activité. Aussi, l'État, qui se range du côté des
organisateurs, en tire des profits. Toutefois, les jeux de hasard et d'argent,
de manière générale, et particulièrement le PMU, ne
constituent pas une activité économique ordinaire, compte tenu
des risques d'addictions qu'ils présentent. C'est pourquoi, il serait
intéressant que le pouvoir public s'inscrive dans une logique de lutte
contre les facteurs de risques. Il doit faire des réformes dans le
secteur d'activité des jeux en vue de mettre l'accent sur la pratique
responsable et la protection du joueur. Ce qui lui permettra d'être en
totale harmonie avec l'un de ses objectifs, celui de maintenir
l'équilibre social.
Pour ce faire, nous lui faisons les propositions
suivantes:
- Créer plus d'emplois pour occuper plus sainement la
population. Cela éviter que le jeu ne devienne une ``activité
professionnelle''. Le jeu doit garder sa fonction ludique. Pour cela, les
parieurs doivent le considérer comme une activité de
divertissement. Toutefois, le manque d'emploi de certains parieurs les
amène à reconsidérer leur compréhension du jeu.
Ainsi, attirés par les sommes souvent importantes proposées au
jeu, et principalement au PMU, ils se laissent emporter dans la spirale
infernale du jeu. Par la suite, il tente par toutes les combinaisons possibles
pour espérer s'en sortir. Pour éviter de telles situations,
l'État doit optimiser ces actions en matière de création
d'emploi.
- L'adoption de textes réglementaires incluant des
mesures préventives contre le jeu excessif et permettant la protection
du joueur. L'absence de textes comportant des mesures protectrices à
l'endroit des parieurs a entrainée un déséquilibre dans sa
mission de régulateur social dans le secteur des jeux de hasard et
d'argent. Ainsi, l'adoption de telles mesures permettra à l'État,
non seulement, de rééquilibrer la balance au plan légal,
mais aussi, de mandater la LONACI à veiller à la pratique
responsable des jeux de hasard, en général, et de PMU, en
particulier.
- Permettre une vision plus élargie des
mécanismes à mettre en place pour une gestion globale des jeux de
hasard et leurs impacts sociaux. En effet l'Etat doit s'impliquer davantage
dans la réalisation d'actions de terrain en vue de recadrer le secteur
des jeux de hasard et d'argent. Ces actions doivent aller de la lutte contre
l'organisation illégitime, illégale et clandestine des jeux de
hasard et d'argent jusqu'à l'évaluation de l'impact des jeux sur
le quotidien des joueurs.
- La prise en compte de la dépendance aux jeux d'argent
comme étant un problème de santé publique au même
titre que l'alcoolisme et la dépendance à la drogue. Les raisons
d'une telle suggestion relèvent du fait que les conséquences de
la dépendance aux jeux de hasard et d'argent sont quasiment identiques
à ceux de la dépendance à l'alcool et à la drogue.
Cependant, la dépendance au jeu est un ''mal caché", puisque
contrairement à dépendance à l'alcool et la drogue, ses
symptômes ne sont pas extérieurs. Alors, la prise en compte de la
dépendance au jeu comme un problème de santé publique
permettra aux cliniciens de mettre en place des mesures de préventions
et de traitement spécifiques pour ce type de pathologie.
- Permettre la mise en place d'une politique d'actions
conjointe entre les spécialistes des sciences sociales et ceux domaine
de la santé pour établir un diagnostic visant à mieux
peaufiner les interventions préventives et curatives du jeu
pathologique. La pratique des jeux d'hasard et d'argent est un
phénomène social et la dépendance aux jeux, une
préoccupation médicale. Ainsi, pour mieux diagnostiquer, mieux
prévenir et mieux traiter la dépendance aux jeux, des actions
conjointes et synergique des différentes spécialités en
sciences sociales doivent être mise en place. C'est donc à
l'entité étatique de veiller à l'élaboration d'une
telle collaboration.
- Former et renforcer les capacités d'un certain nombre
de spécialistes (psychologues, sociologues, psychiatres, assistants
sociaux, etc....) pour une intervention efficace et effective pour la
prévention et le traitement des personnes ayant des problèmes de
jeu. L'Etat donne l'opportunité à un certain nombre de personnes
spécialisées dans les domaines précités d'aller
accroître leur capacité en matière de prévention, de
protection et de traitement des personnes en difficulté avec le jeu.
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