CONCLUSION
Le fromage est un moyen de réveiller les pulsions de
l'homme.
La femme reste, par l'intermédiaire du fromage, l'objet
de convoitise. On remarque toutefois la nécessité marquée
de l'intimité, de l'isolement de la foule, pour partager un morceau de
fromage, un désir soudain, un caprice, et peut-être plus si
affinité.
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Villien Perrine
Le décor reste une forte manière de rendre
davantage excitant la scène dans la mesure où, si les deux
acteurs poursuivent leur caprice par un acte sexuel, l'endroit reste assez
insolite pour d'éventuels ébats amoureux.
Le décor est un peu décalé. Si le
spectateur était amené à imaginer la suite, la
scène n'en serait que plus exaltante. Le spot est justifié par le
scénario dans la mesure où ils finissent à deux.
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Glace Extrême : La salope gourmande. 1998,
France Production de Movie Box Réalisée par Enda Mc
Callion Format vidéo (spot publicitaire)
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A PROPOS
Le Cône Extrême est né en 1989. Il reprend
un univers à la Tarentino, avec une fille rousse, coupe au carré
et lèvres pulpeuses, séductrice pour ce qui est de ce spot.
La marque lance, en 2008, une opération de marketing en
partenariat avec le festival du cinéma, invitant les consommateurs
à réaliser leur propre film grâce à une table de
montage pour réalisateurs amateurs. Les internautes peuvent construire
leur petit film, écrivant eux-mêmes les dialogues, choisissant les
personnages parmi les quatre têtes célèbres (Betty, Joe,
Courtney et Franz) et l'enchainement des actions : une trentaine de
saynètes leur est proposée. En plus du spot, les internautes
peuvent créer leur affiche avec titre et pseudonyme de
réalisateur. Alors que les concepteurs de ce coup de marketing
n'attendaient que 500 films, ce sont 3500 qui ont été
déposés par les internautes. Les scénarios ont
été projetés pendant une semaine, dans treize salles de
cinémas parisiens, donc soumis aux visiteurs qui ont
sélectionné le meilleur film.
STYLISTIQUE
- Les couleurs sont plutôt sombres, avec une dominante
jaune qui rappelle la chaleur du lieu. - On a un peu plus de clarté sur
les visages, ce qui les met en valeur.
- Deux personnages sont mis en scène, deux filles en
petites tenues (shorty et débardeur pour l'une, shorty et t-shirt pour
l'autre). Il n'y a physiquement pas d'homme dans la scène. - Les deux
femmes : Betty Summer, l'héroïne des pubs de la marque : une
rousse, coupe au carré, les lèvres pulpeuses, contraste avec
l'autre fille aux cheveux noirs ébouriffés, au maquillage noir un
peu exagéré, aux ongles noirs et à l'attitude
excitée.
- On a donc deux femmes assez différentes ; l'une reste
assise pendant tout le scénario, mangeant savoureusement sa glace, alors
que l'autre ne reste pas en place et occupe tout l'espace.
- Au niveau du décor, on est dans une cuisine, une
pièce qui semble humide, chaude, puisque la copine de Betty est en
sueur.
- Les objets sont nombreux : un frigo cadenassé, une
chaise, une table, des tabourets, un ours en peluche, une glace, une
clé, une tronçonneuse, une mitraillette, une hache, un fouet ...
- Pour les plans, on passe de l'une à l'autre, en commençant par
Betty qui plante sa langue dans la glace, faisant rager l'autre fille dont on
ne voit d'abord que le bas du corps (pieds et
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jambes) avant de voir son visage. Jeux d'aller-retour entre
l'une et l'autre. On en saisit davantage l'expression et le rôle de
chacune : Betty l'égoïste sadique qui nargue sa copine, en mangeant
la glace sous son nez, et celle-ci prête à tout pour obtenir ne
serait-ce qu'une miette du cône.
- Au milieu du spot, on a toutefois une vue en profondeur et
on peut donc contextualiser la scène dans un endroit précis : la
cuisine, même si les gros plans sur les têtes des filles restent
essentiels. On est dans un univers à la Tarentino, style Pulp Fiction
avec la fille rousse que l'on pourrait comparer à Mia alors que l'autre
fille, qui détruit tout, pourrait être rapprochée de
l'univers de Kill Bill (elle serait Uma Thurman)
- Pas de dialogue, que des échanges de regard et un
enchaînement des actions d'une vitesse assez rapide.
- Musique de Marilyn Manson : beautiful people.
THEMATIQUE
- « Extrême » porte bien son nom pour le
scénario qui donne dans l'exagération, dans l'accumulation de
détails, dans une extrême violence (massacre à la
tronçonneuse).
- Les outils de destruction (tronçonneuse,
mitraillette, fouet, hache, dynamite) symbolisent la violence, le
sado-masochisme de la pub qui se confirme avec la dernière image de la
clé sur le sein.
- La pub illustre le combat fratricide entre les deux jeunes
filles ; l'une est sadique, l'autre tellement envieuse, qu'elle supplie, puis
menace dans le but d'atteindre ce qu'elle souhaite. Rivalité entre les
deux, pour le même objet.
- La cuisine justifie la présence de deux femmes,
puisque c'est la pièce, d'un point de vue sexiste des femmes.
- Le cône est la représentation du sexe masculin,
objet phallique par excellence, pour lequel les filles se battent.
- Le roux, est, si l'on s'en tient aux différents
mythes, la couleur du sang, de la violence ou de la trahison. Dans la
mythologie égyptienne, le Dieu Seth était impie, violent et roux.
Dans la bible, Esaü qui refuse la bénédiction est roux. Le
Nouveau Testament certifie la rousseur de Juda. Au Moyen-Age, le roux
était la couleur des flammes, donc du diable et par définition
des sorciers et sorcières. Enfin, le roux est assimilé à
la prostitution. En 1254, un édit exigea que les femmes qui
choisissaient de vendre leur corps devaient être visibles et donc
avaient
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obligation, par cet édit, de se teindre les cheveux en
roux. Roux = couleur des feux de l'enfer, couleur de la luxure. Betty pervertit
donc l'autre fille, attisant ses pulsions, jamais assouvies. - La clé
symbolise l'accès au paradis, l'accès au plaisir,
l'assouvissement des passions, le plaisir sexuel comme le plaisir alimentaire,
l'orgasme.
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