CHAP I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
I.1 CADRE DEFINITIONNEL
I.1.1 Reforme monétaire
La reforme monétaire est une transformation des
structures monétaires qui se réalise à travers le
changement de l'appellation des signes monétaires et ou à travers
la définition de l'unité monétaire (J. M. KEYNES,
1923).
En plus, elle est comprise comme une politique de
restructuration économique dépendant de l'ensemble des actions
économiques et sociales des pouvoirs publics concernant la monnaie.
Abordant toujours dans le même sens, le Prof KABUYA K.
parle d'un ensemble des mesures d'ajustement économique ayant au centre
une manipulation de la monnaie (Christine NAMEGABE B., 2006).
Une reforme monétaire ne consiste donc pas seulement
à échanger une nouvelle monnaie contre l'ancienne à un
taux arbitrairement fixe, elle entraine une restructuration profonde de toute
l'économie.
En effet, la politique monétaire est un ensemble des
mesures mise en oeuvre, moyens de paiement central (par le biais de la BC) pour
déterminer le volume des moyens de paiements et pour ajuster ce volume
aux besoins du marché (BRAUN A., 1999).
Dans ce cadre nous pouvons définir les taux
d'intérêts directeurs comme des taux pratiqués par la BC
dans le cadre d'opérations de refinancement et en finançant les
autres Banques. En agissant sur ces taux, la BC influence le cout de
liquidité bancaire et surtout, elle transmet au marché
monétaire des informations sur les orientations de la politique
monétaire.
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I.1.2 La croissance économique
La définition de la croissance économique ne
fait pas l'objet d'une unanimité auprès de divers auteurs
économiques. Quelques aspects définitionnels ci-après se
dégagent de considérations des économistes quant à
la caractéristique de ce concept :
La croissance économique est un processus quantitatif
qui traduit, pour un système productif, l'accroissement de son produit
intérieur brut (H., NGOA, 2007);
La croissance économique c'est l'augmentation durable
en terme réel (volume ou en quantité) d'un indicateur de la
performance qui est le PIB (ABESSOLO Y., 2008) ;
Selon SIMON KUZNET, la croissance économique d'un pays
peut être définie comme une hausse de long terme de sa
capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse
élargie des biens économiques. Cette capacité étant
basée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels
et idéologiques qu'elle requiert.
La croissance désigne l'évolution annuelle,
exprimée en pourcentage du PIB et PNB, d'où ;
? La croissance extensive qui est l'augmentation des
quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres,
ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère
des créations d'emplois.
? Par contre, la croissance intensive est l'augmentation par
des gains de productivité de la production à volume de facteurs
de production identiques, notamment sans création d'emplois
supplémentaires.
? Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement
une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance
démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par
habitant diminue.
D'une manière générale, la croissance
correspond, pour une notion, à une augmentation soutenue et durable
pendant une période suffisamment longue de la production de biens et de
services appréhendée par des indicateurs comme le PIB et PNB.
Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat
économique, la croissance n'est qu'une composante du
développement qui est une notion plus
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abstraire et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans
développement et inversement.
Différentes visions de la croissance chez certains
économistes (Encyclopédie Universalis, 2010) :
? Adam SMITH : dans « Richesse », il
développe les premiers éléments de la théorie de la
croissance prenant sa source dans la division du travail, la croissance lui
apparait comme illimitée.
? Thomas Robert MALTHUS ; la croissance de la population est
plus rapide que celle la production de la terre, conduit à des famines
qui permettent de rétablir, à court terme, le bon rapport entre
les deux ... jusqu'à ce que l'écart entre population et
production de la terre provoque une nouvelle crise.
? David RICARDO ; pour faire face à la croissance de la
population de nouvelles terres doivent être cultivées. Or
celles-ci ont un rendement décroissant (les meilleures étant
déjà utilisées). Il s'ensuit inéluctablement
à long terme un état stationnaire.
? Karl MARX pour lui, l'accumulation du capital permet
à ce dernier de se substituer au travail, l'augmentation du
chômage et de la baisse des salaires qui en découlent, provoquent
une baisse de la consommation et du taux de profit et par conséquent de
la croissance.
? John Maynard KEYNES insiste sur le rôle de l'Etat qui,
par les investissements publics, peut relancer l'économie en jouant sur
la demande et favoriser la croissance.
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