B/ Impact négatif des variables climatiques sur
l'agriculture
Environmental Protection Agency (EPA) : en 1989, l'agence
de protection environnementale aux Etats Unis fournit une importante
étude sur l'impact du dédoublement des émissions du
CO2 sur l'agriculture américaine. Cette étude
basée sur le modèle agro économique identifie une perte
comprise entre 6 et 34 millions de dollars en absence de l'effet fertilisant du
CO2. En cas de réalisation de l'effet fertilisant du
CO2, l'impact des variables climatiques sur l'agriculture
américaine dans le contexte du changement climatique est estimé
entre -10 et + 10 millions de dollars.
Deux analyses élaborées par Rosenzweig et Parry
(1992) d'un coté et Darwing et al de l'autre ont réunit la
majeure partie des pays du monde. Ces analyses ont limité
l'évidence empirique dans les pays en voie de développement. En
effet les premiers ont limité leur enquête aux grains et les
seconds se sont basés sur des écosystèmes typiquement
représentatifs. Cependant il est clair que le changement climatique
n'aurait pas les mêmes effets sur les systèmes agricoles du monde.
Ces analyses mettent en lumière la prédominance des effets
négatifs du réchauffement climatique sur l'agriculture.
A.Nefzi et F.Buzidi (1998), dans leurs travaux
intitulés « Evaluation de l'impact économique du changement
climatique sur l'agriculture au Maghreb« réalisé en 1998,
reposant sur une base de données relatives au 5 pays du Maghreb qui
couvre une période de 1974à 2005 et utilisant l'analyse
ricardienne de la valeur ajoutée agricole, estime qu'une augmentation de
la température et/ou de précipitation à des effets
négatifs sur la valeur ajoutée agricole maghrébine.
Kurukulasuriya et Mendelshon (2007) : examine l'impact du
changement climatique sur les terres cultivées en Afrique, en utilisant
une analyse transversale Ricardienne et se basant sur des données
concernant des fermes et issus d'une étude regroupant 11 pays et plus de
9500 fermiers. Ils régressent le revenu annuel net sur les variables
climat et autres. L'étude confirme que le climat actuel affecte les
revenus nets des fermes dans toute l'Afrique. Lorsqu'on applique ces
résultats au climat futur éventuel on s'aperçoit que les
fermes situées sur les terres sèches sont particulièrement
sensibles au climat. Même à partir de 2020, le changement pourrait
influer de manière extrêmement négative sur les zones
actuellement chaudes et arides. A partir de 2100, les revenus nets des cultures
sur des terres sèches pourraient augmenter de 51% si le
réchauffement est doux et humide, mais baisserait de 43% si les futurs
climats s'avèrent chauds et secs. Les revenus nets des cultures
provenant des fermes actuelles irriguées ont de fortes chances
d'être moins affectés.
M. Ouédraogo (2008) utilisant l'approche Ricardienne et
la théorie de la rente foncière conclut que les scenarii de
diminution des précipitations et/ou d'augmentation de température
seront très dommageables à l'agriculture au Burkina du fait des
conditions climatiques.
Ginet (2009) ; utilise le modèle VAR structurel
pour juger de la vulnérabilité des secteurs réels de 4
pays méditerranéens (Algérie, France, Tunisie, Turquie)
aux phénomènes climatiques extrêmes. L'analyse
révèle que l'ensemble des pays de l'échantillon
connaît d'ores et déjà des pertes économiques
importantes qui ne vont cesser de s'accentuer du fait de la tendance futur du
changement climatique (réchauffement climatique).
L'international Food Policy Research Institut of Adaptation
(IFPRI), a publié un bilan pessimiste dans son dernier rapport
intitulé « climate change impact on agriculture and costs of
adaptation ».en se basant sur le scénario A2 du 4è
rapport d'évaluation du GIEC, IFPRI a mobilisé
l'évaluation de rendements agricoles sous l'effet du changement
climatique. Les résultats obtenus indiquent que les pays en
développement seront probablement les plus impactés et pourraient
voir leur rendement chuté de 20 à 35%.
Pilo Mikémina (2011) la étudié l'impact
des changements climatiques sur l'agriculture au Togo en utilisant des
données en séries temporelles sur la période 1971-2004.
Ses résultats montrent qu'à long terme (2070-2099) l'impact sur
le revenu agricole est estimé entre -27 et -14% relativement à
celle de 2004 entrainant un coût entre 5% et 10% du PIB.
Les études précédentes prédisent
que l'évaluation des variables climatiques dans le contexte du
changement climatique sera non bénéfique au revenu agricole.
Cependant certains travaux fournissent des résultats contraires.
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