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Impact économique du changement climatique sur l'agriculture au Bénin.

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par Fabrice AGOSSOU
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2012
  

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B/ Impact négatif des variables climatiques sur l'agriculture

Environmental Protection Agency (EPA) : en 1989, l'agence de protection environnementale aux Etats Unis fournit une importante étude sur l'impact du dédoublement des émissions du CO2 sur l'agriculture américaine. Cette étude basée sur le modèle agro économique identifie une perte comprise entre 6 et 34 millions de dollars en absence de l'effet fertilisant du CO2. En cas de réalisation de l'effet fertilisant du CO2, l'impact des variables climatiques sur l'agriculture américaine dans le contexte du changement climatique est estimé entre -10 et + 10 millions de dollars.

Deux analyses élaborées par Rosenzweig et Parry (1992) d'un coté et Darwing et al de l'autre ont réunit la majeure partie des pays du monde. Ces analyses ont limité l'évidence empirique dans les pays en voie de développement. En effet les premiers ont limité leur enquête aux grains et les seconds se sont basés sur des écosystèmes typiquement représentatifs. Cependant il est clair que le changement climatique n'aurait pas les mêmes effets sur les systèmes agricoles du monde. Ces analyses mettent en lumière la prédominance des effets négatifs du réchauffement climatique sur l'agriculture.

A.Nefzi et F.Buzidi (1998), dans leurs travaux intitulés « Evaluation de l'impact économique du changement climatique sur l'agriculture au Maghreb« réalisé en 1998, reposant sur une base de données relatives au 5 pays du Maghreb qui couvre une période de 1974à 2005 et utilisant l'analyse ricardienne de la valeur ajoutée agricole, estime qu'une augmentation de la température et/ou de précipitation à des effets négatifs sur la valeur ajoutée agricole maghrébine.

Kurukulasuriya et Mendelshon (2007) : examine l'impact du changement climatique sur les terres cultivées en Afrique, en utilisant une analyse transversale Ricardienne et se basant sur des données concernant des fermes et issus d'une étude regroupant 11 pays et plus de 9500 fermiers. Ils régressent le revenu annuel net sur les variables climat et autres. L'étude confirme que le climat actuel affecte les revenus nets des fermes dans toute l'Afrique. Lorsqu'on applique ces résultats au climat futur éventuel on s'aperçoit que les fermes situées sur les terres sèches sont particulièrement sensibles au climat. Même à partir de 2020, le changement pourrait influer de manière extrêmement négative sur les zones actuellement chaudes et arides. A partir de 2100, les revenus nets des cultures sur des terres sèches pourraient augmenter de 51% si le réchauffement est doux et humide, mais baisserait de 43% si les futurs climats s'avèrent chauds et secs. Les revenus nets des cultures provenant des fermes actuelles irriguées ont de fortes chances d'être moins affectés.

M. Ouédraogo (2008) utilisant l'approche Ricardienne et la théorie de la rente foncière conclut que les scenarii de diminution des précipitations et/ou d'augmentation de température seront très dommageables à l'agriculture au Burkina du fait des conditions climatiques.

Ginet (2009) ; utilise le modèle VAR structurel pour juger de la vulnérabilité des secteurs réels de 4 pays méditerranéens (Algérie, France, Tunisie, Turquie) aux phénomènes climatiques extrêmes. L'analyse révèle que l'ensemble des pays de l'échantillon connaît d'ores et déjà des pertes économiques importantes qui ne vont cesser de s'accentuer du fait de la tendance futur du changement climatique (réchauffement climatique).

L'international Food Policy Research Institut of Adaptation (IFPRI), a publié un bilan pessimiste dans son dernier rapport intitulé « climate change impact on agriculture and costs of adaptation ».en se basant sur le scénario A2 du 4è rapport d'évaluation du GIEC, IFPRI a mobilisé l'évaluation de rendements agricoles sous l'effet du changement climatique. Les résultats obtenus indiquent que les pays en développement seront probablement les plus impactés et pourraient voir leur rendement chuté de 20 à 35%.

Pilo Mikémina (2011) la étudié l'impact des changements climatiques sur l'agriculture au Togo en utilisant des données en séries temporelles sur la période 1971-2004. Ses résultats montrent qu'à long terme (2070-2099) l'impact sur le revenu agricole est estimé entre -27 et -14% relativement à celle de 2004 entrainant un coût entre 5% et 10% du PIB.

Les études précédentes prédisent que l'évaluation des variables climatiques dans le contexte du changement climatique sera non bénéfique au revenu agricole. Cependant certains travaux fournissent des résultats contraires.

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