Paragraphe 2 : Revue empirique
A / les modèles d'estimations
Deux modèles à considération
économique ont été souvent employés dans la
littérature afin de mesurer les impacts du changement climatique sur
l'agriculture : l'approche fonction de production et l'approche
Ricardienne. Elles se différencient principalement par leur
méthodologie qui s'oriente d'un côté vers l'agronomie et de
l'autre vers l'économie.
La première nous permet de modéliser une
exploitation agricole ou une culture. Elle représente la réponse
agronomique des cultures spécifiques et des variétés des
cultures ainsi que le déroulement des opérations dans
l'exploitation agricole, des choix de cultures, et de la manière avec
laquelle les décisions affectent les couts et les revenus agricoles. Les
cultures sont développées dans des arrangements de champs ou des
laboratoires qui simulent différents climats et différents
niveaux de CO2. Les études qui ont employé cette
approche incluent celles d'Adam Smith et al (1990), Kaiser et al (1993), Reilly
et al (1994), Rosenzweig et Iglesias (1994), Rosenzweig et Parry (1990). Ces
simulations offrent une représentation idéalisée de
l'opération culturale et de l'exploitation agricole qui tend à
donner des résultats forts différents des conditions du monde
réel. De plus avec cette approche, il est difficile de modéliser
le niveau d'adaptation de l'exploitant. En effet d'innombrable
possibilités d'aplations sont disponibles pour l'agriculteur tels
que : changement de périodes de semis, de variétés de
culture, de moyen de laboure et d'irrigation. Les inclure tous serait
pratiquement non faisable. Partant de cette faiblesse du modèle agro
économique, Mendelshon et al (1994) ont développé
l'approche Ricardienne, qui, au lieu de considérer les rendements de
certaines cultures, examine l'influence du climat sur le revenu net
(productivité future de la terre actualisée) ou la valeur de la
terre. Le principe est de régresser la performance de l'exploitation
agricole représenté par le revenu net sur l'ensemble des facteurs
environnementaux, les inputs traditionnels (terre et travail), et le
système de soutient. Ceci permettra de mesurer la contribution marginale
de chaque facteur et de détecter les effets du changement climatique
à long terme sur le revenu net. Contrairement à l'approche agro
économique, celle-ci prend en compte les adaptations de l'exploitant.
Les bénéfices et les couts d'adaptation sont incorporés
automatiquement par la valeur agricole de la terre ou le revenu net. Cette
méthode a permis de constater dans les pays où elle a
été appliquée que les impacts de température plus
élevée sur l'agriculture ont évolué de
catastrophique à salutaire d'où l'importance de la
considération de l'adaptation dans les études d'impact du
changement climatique sur l'agriculture pour diminuer le biais de la
surestimation des impacts.
Les chercheurs employant chacune de ces méthodes
existantes conviennent généralement que le niveau auquel les
agriculteurs arrivent à s'adapter aux nouvelles conditions climatiques
peut être important. Les modèles agro économiques doivent
explicitement modéliser l'adaptation. L'analyse doit pouvoir
déterminer quelle adaptation est économiquement souhaitable
à travers les expériences établies dans les laboratoires.
Dans la pratique il est difficile de faire de telle détermination, et
aussi elles sont en grande partie de manière ad hoc. L'adaptation
implique un changement de pratique agricole en réponse à un
changement des conditions climatiques. Elle inclut des changements de
procédures de gestions telles que la synchronisation de l'ensemencement
et la moisson, l'intensification des intrants et le changement des
variétés de culture. Naturellement l'adaptation suppose que les
agriculteurs ont accès aux pratiques et à des technologies
alternatives. La technique Ricardienne permet d'étudier les
conséquences du changement climatique tout en intégrant les
mesures d'adaptation. Pour cette raison, nous utiliserons la méthode
Ricardienne dans ce travail
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