WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les fonctions sociales de la littérature dans l'oeuvre de Simplice Ilunga Monga

( Télécharger le fichier original )
par Guy KEBA GUMBA
Université de Lubumbashi - DEA 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.2.1.1.2. LA NOTION D'ETHOS

Si le pathos, selon L-V. Thomas(1963), renvoie aux attentes du peuple et bien l'éthos quant à lui fait allusion au discours comme réponse aux attentes. Pour un écrivain contraindre le lecteur, c'est le pousser à adhérer à son positionnement, face à tel ou tel autre problème de la société ». Cela est conditionné par l'image que l'écrivain véhicule qui peut être de deux ordres, soit :

1) Ethos extralinguistique : le protocole environnant, soigné par l'image du personnage. L'écrivain qui se substitue en mandataire de la société doit par conséquent inspirer confiance. Cela va influer sur la légitimation de son discours.

2) Ethos linguistique : qui est le discours même qui porte son message. Il est impérieux également de le soigner avec des formes esthétiques soutenues. Il est évident qu'une oeuvre littéraire présente un protagonisme idéologique et une opposition entre différentes forces sociolectales » mais c'est par là qu'on peut dégager la position de l'auteur.

I.2.1.2. LA SOCIOLOGIE DU TEXTE

La sociologie du texte développée par Pierre V. Zima, en 1985, est au point de départ de notre exercice et apparaît la voie d'analyse toute désignée pour aborder le discours idéologique dans sa perspective critique. Présentée dans sonManuel desociocritique(1985)comme une technique systématique d'analyse, elle offre une synthèse méthodologique des plus utiles pour étudier ce discours selon une approche sémantique et syntaxique. Mais en exploitant les théories et les méthodes dialectiques qui relèvent du modèle théorique du signe, elle peut permettre également d'accéder à la systématisation d'un modèle sémiotique à lafois critique et social. Là se trouve l'intérêt de cette méthode dont il convient derappeler les fondements et les principales étapes.

Disons au départ que la méthode, inspirée de travaux antérieurs sur la «sociologie des textes»,s'appuiesur la sociologie de la littérature et repose essentiellement sur la linguistique structurale (structures discursives) et sur des composantes de la grammaire sémiotique (lexicologie, sémantique et syntaxe).

Cherchant à dépasser les limites du discours esthétique ou philosophique, elle retientenpriorité le langage et l'intertextualité comme catégorie sociologique. Un peu à la manière de la sociocritique de Claude Duchet, elle vise d'abord le texte et la «socialite» du texteet se donne pour objet d'étudier «le statut du social» dans le texte, tout en s'intéressant à la question de savoir comment des problèmes sociaux et des intérêts de groupe sont articulés sur les plans sémantique, syntaxique et narratif. Il s'agit bien de représenter ces différents niveaux du texte «comme structures à la fois linguistiques et sociales» et d'utiliser certains concepts sémiologiques existants dans leur dimension sociologique.

Il s'agit aussi de considérer l'univers social comme un «ensemble de langages collectifs» absorbés et transformés par les textes,sansjamais isoler ces langages du contexte culturel et discursif dans lequel ils s'inscrivent. En évaluant sous cet angle du langage les valeurs sociales, il est possible d'étudier le discours idéologique«dialogique» lié au pouvoir politique et de décrire les idéologies à l'oeuvre.

Ces fondements théoriques de la méthode, qui privilégient l'oeuvre commeproduction de la société et comme lecture-interprétation de celle-ci, impliquent une démarche en deux moments principaux: l'établissement de la situation sociolinguistique et l'analyse textuelle proprement dite mise en corrélation avec le contexte social. Ces étapes accordent la première importance à la notion de «langages collectifs», aussi appelés «sociolectes», «reconnaissables, dit Greimas, par les variations sémiotiques qui les opposent les uns aux autres (c'est leur plan de l'expression) et par les connotations sociales qui les accompagnent (c'est leur plan du contenu)».

Ces sous-langages, constitués en taxinomies socialessous-jacentes aux discours sociaux, permettent d'établir des rapports étroits entre le texte et la société, tout en représentant des intérêts et des problèmes collectifs au niveau du langage. De tels sociolectes, inscrits dans les textes, retrouvent leur dimension réelle dans la situation sociolinguistique.

Rechercher cette situation sociale du langage vécue par l'auteur du texte étudié et par les écrivains de son temps, constitue la première étape d'analyse. Le fait de retracer ce type de langage, de faire ressortir les différents sociolectes idéologiques des années de production et même de mettre en relief les types de discours sur la langue conduit habituellement à découvrir la genèse d'une structure littéraire ou dramatique. Ce même langage acquiert cependant une nouvelle dimension lorsqu'il est reformulé dans une perspective sémiotique et selaisse découvrir à travers les structures narrative et discursive des oeuvres et à divers niveaux textuels.

L'étude de ces niveaux correspond à l'étape centrale de l'étude qui, rendantcompte des textes dans un contexte dialogique, consiste à décrire les sociolectessur les plans lexical, sémantique et syntaxique (narratif). Ces niveaux textuels, considérés dans leurs fonctions linguistiques et sociales, font voir comment s'articulent des intérêts collectifs dans le langage. Au stade de l'examen lexical, il importe de repérer un sociolecte général de l'oeuvre formé d'une dichotomie de lexèmes émanant d'une taxinomie de mots-clés. Cette unité sociolectale de base relevant du contenu de l'oeuvre établit une structure lexicale à lier avec la situation sociolinguistique.

Il faut toutefois aller plus loin pour découvrir l'univers sémantique de l'oeuvre et la structure de cet univers par la recherche de dichotomies de sèmes. Zima parle des sociolectes comme de codes que les membresd'unecollectivité ont en commun et qui sont régis par des oppositions valorisantes. Leur fonction estd'unirla structure du récit à la situation sociolinguistique.

Les catégories d'oppositions sémantiques relevées conduisent à dégager un sociolecte sémantique qui résume le sens de l'oeuvre et qui se traduit à travers les comportements de sujets collectifs ou individuels. Cette base sémantique des textes détermine leur structure narrative selon des groupements antagonistes. Elle fait aussi apparaître le sociolecte comme le résultat d'un processus de classification ou d'un «faire taxinomique». Elle doit dépasser cependant le stade des simples oppositions de sèmes et tenir compte des isotopies de classèmes et même des oppositions d'isotopies sémantiques.

La classification de telles distinctions, codifiées selon une pertinence collective particulière, établit le fondement sémantique du texte et le lieu où se manifestent clairement les problèmes ou les intérêts sociaux.

A la troisième étape de l'analyse, ces intérêts sont aussi à questionner sur le plan syntaxique ou narratif des textes, de manière à mettre les sociolectes en discours et à penser l'idéologie en tant que structure discursive. L'explication de la structure narrative aux niveaux de l'énoncé et de renonciation permet de les déceler en tant que discours théorique ou discours critique. Il importe d'abord de ressortir et d'expliquer la structure de l'oeuvre à l'aide de l'analyse actantielle(schéma greimassien) et ensuite de mettre les sociolectes en discours pour qu'apparaisse le discours idéologique issu aussi bien du programme narratif des sujets d'énonciation que de leurs attitudes critiques et réflexives envers leurs propres activités ou celles des autres.

Dans le cas où les modèles actantiels résistent mal à l'application de différents schémas, il faut alors recourir aux concepts fondamentaux d'actant collectif et d'isotopiesémantiqueou aux procédés rhétoriques de la métaphore et de la métonymie afin de définir le discours idéologique des sujets d'énonciation (narrateurs et personnages).

Cette étape d'analyse syntaxique ne peut suffire à vérifier la validité de ce discours,puisqu'elle se contente de rendre compte du texte dans un contexte dialogique par rapport aux formes discursives auxquelles il a réagi.

Une dernière analyse consiste à relier tout le processus intertextuelà la situation sociolinguistique précédemment étudiée et, plus largement, au contexte social des époques concernées. Cette mise en corrélation du texte au contexte, de la structure syntaxique à la structure sociale ou du discours idéologique du texte à celui du groupe social s'avère une opération d'intertextualité (externe) nécessaireà la vérification de la valeur empirique des concepts et à l'évaluation de la réelleinsertion des instances d'énonciation (auteurs, metteurs en scène) dans le processus de création.

Dans le domaine de la lecture, la sociologie du texte se propose «de mettre en rapport la structure textuelle et ses conditions de production avec les différents métatextes des lecteurs» (Pierre V. Zima, 1985 : 10). En cela, ce type de sociologie recoupe la définition de lasociocritique donnée par Claude Duchet et Françoise Gaillard (1976).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway