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Impacts socio-economiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè (commune d'Adja-Ouèrè )

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par Abdel Hack Babatoundé Akambi Seïdou
Centre Universitaire de Porto-Novo/Bénin  - Maîtrise en Géographie option Humaine et Économique  2015
  

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2.1.2.3. Dynamique migratoire

D'un taux d'accroissement de 3,08 %, la population d'Ikpinlè a connu une évolution démographique spectaculaire dans le temps. Son effectif était de 12001 habitants en 1992, 15504 habitants en 2002, 18587 habitants en 2012 et environ 28 856 habitants en 2015 selon les estimations des calculs issus de l'enquête de terrain.

La figure 5 présente l'évolution des populations de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2020.

Figure 5:Evolution de la population d'Ikpinlè de 1992 à 2020

Source : INSAE, 2012 et résultat de calcul, décembre 2015.

L'analyse de la figure 5 traduit le phénomène de la poussée démographique à Ikpinlè où, en 1992 la population passe de 12.001 habitants à 37.470 habitants en 2020. Cela traduit également qu'Ikpinlè enregistre un nombre important des immigrations. Sur cette figure, on observe deux importants piques respectivement à Ita -Bolarinwa et Ikpinlè en 2012 et 2015 comparativement aux autres localités.

La position géographique de cet arrondissement, sa traversée par la RN3, l'implantation de l'huilerie, la fertilité du sol, la jeunesse de la population, la main d'oeuvre disponible et la présence du marché régional d'Ikpinlè sont des facteurs déterminants de l'évolution démographique de cette localité.

Cet afflut de la population appelle des mesures d'accompagnement pour l'amélioration de leurs conditions d'accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable, assainissement).

L'implantation du Complexe Oléagineux d'Agonvy à Ikpinlè a fait apparaître un nombre important de migrants. La planche ci-dessous montre l'usine d'huilerie d'Agonvy qui attire certains immigrants à Ikpinlè.

Planche 01 : Complexe Oléagineux d'Agonvy d'Ikpinlè

Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015

Les deux photos de la planche 01 traduisent l'un des facteurs qui a contribué à la croissance démographique d'Ikpinlè. Les jeunes en quête du mieux-être sont obligées de se déplacer vers ce complexe Agonvy qui dispose de plus de 15 hectares de palmeraie. Une fois la demande est acceptée ils finissent par s'installer définitivement. Par contre, d'autres quittent les localités environnantes pour venir travailler et retournent dans la soirée. Ce complexe attire la main d'oeuvre et contribue d'une manière ou d'une autre à la poussée démographique de la population d'Ikpinlè à cause de tous ces migrants.

2.1.2.4. Situation socio-économique de la zone d'étude

A Ikpinlè, on retrouve les groupes ethniques suivants: les Nagot, les Holli les Mahi, les Wémè, les Fon et autres (PDC Adja-ouèrè ,2002).Ces groupes ethniques se sont répartis dans la localité mais surtout en familles. Les familles sont de type élargi fondées sur la polygamie. L'homme est le chef de ménage et ses femmes doivent se soumettre à lui et s'occuper du ménage avant de faire tout autre travail. Dans les périphériques de la ville d'Ikpinlè, les populations habitent dans des maisons ou cases qui sont disposées les unes à côté des autres. Elles sont sans clôture et construites en terre de barre, de briques ou de claies dont les toits sont couverts de paille ou de feuilles de tôles. Elles ont une forme rectangulaire. Dans ces maisons ou cases, aucun système d'assainissement n'est prévu. Les habitants jettent n'importe comment les ordures ménagères dans la cour et y versent les eaux usées. De plus, la disposition des habitations ne respecte aucune norme d'aménagement du territoire. Mais contrairement aux zones éloignées du centre ville, les maisons situées au coeur de la ville obéissent aux normes élémentaires d'urbanisme. Elles sont pour la plupart construites en briques et sont clôturées. Les maisons de haut standing y sont construites.

Mais, dans le cadre de cette étude, elle permet de connaitre les différents groupes sociaux qui fréquentent Ikpinlè et de savoir lesquels sont installés définitivement.

La population d'Ikpinlè est essentiellement rurale. Les principales activités économiques sont : l'agriculture, le commerce, l'élevage et la transformation des produits agricoles tels que le manioc, la noix de palme, le mais et l'arachide. Plus de 80 % des habitants sont des cultivateurs. Ils cultivent du maïs, du manioc, du sésame, de la patate douce, du haricot, de l'arachide, et disposent également de palmeraies...Cette agriculture est avant tout une agriculture de subsistance (CeRPA Adja-ouèrè, 2008).

Le commerce dans l'arrondissement d'Ikpinlè s'active autour des produits agricoles ou de leurs dérivées (Maïs, tomates, Niébé, gari, etc..), des produits d'élevage (surtout la volaille) et de la vente en gros ou au détail des produits manufacturés sans oublier le commerce de l'essence frelaté (Kpayo) qui est aussi une activité très rependue dans la ville. Le circuit de commercialisation autour des différents marchés repose sur un système original de pré-collecte et de rapprochement aux sites des marchés (Rapport de la Mairie, 2008).

Dans l'arrondissement d'Ikpinlè, l'élevage est très peu développé. En ce qui concerne la transformation des produits agricoles, on peut dire qu'elle constitue une activité non négligeable dans le milieu. Les hommes s'adonnent surtout à l'extraction du vin de palme et la préparation de l'alcool communément appelé « sodabi ». Quant aux femmes, elles préparent de l'huile de palme et fabriquent à partir du manioc du gari, du tapioka. Ce sont ces produits très recherchés dans certaines communes et qui attirent certains commerçants vers Ikpinlè pour s'en procurer afin de servir leur localité (enquête de terrain).

Le secteur tertiaire notamment le commerce informel, occupe une place de choix dans cette économie. Avec la proximité du Nigeria, Ikpinlè dispose de nombreuses opportunités d'affaires. Ainsi l'immigration des Ibos, des Zarmas, des Haoussa vers Ikpinlè est justifiée. Sur les 60 % rencontrés le cadre de cette étude, 45 % des immigrants étrangers auprès desquels l'enquête a été menée estiment que la raison de leur immigration est d'ordre économique. Ils sont à la recherche de l'autonomisation, des moyens nécessaires à l'épanouissement et à l'insertion sociale, la sécurisation matérielle et financière de la famille restée au pays.

Les deux photos de la planche 02 ci-dessous montrant le champ de maïs et de manioc représente la propriété d'un immigrant de wémè.

Planche 02 : Champ de mais et de manioc à Ipkinlè

Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015

Il s'agit sur les photos de la planche 02 ci-dessus, du champ d'un immigrant qui depuis quinze ans s'est installé définitivement à Ikpinlè. Il trouve la ville d'Ikpinlè très favorable à l'agriculture à cause de la fertilité du sol, du climat avec un taux de pluviométrie non négligeable, de l'accueil de la population et le niveau de vie moin élevé.

2.2. Différentes formes de migration à Ikpinlè

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe